Réactions à la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation

Le 19 mai 2022, le gouvernement du Québec a lancé la très attendue Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation (SQRI2) (MEI), considérée comme “un pilier de l’écosystème de l’innovation” pour “créer plus de richesses économiques et sociales”. Des investissements de 7,5 milliards sont prévus dans cinq axes d’intervention . Si la politique mise beaucoup sur la recherche et la commercialisation, un des piliers est de “miser sur le développement durable et l’innovation sociale”.

• La Maison de l’innovation sociale (MIS) applaudit la reconnaissance de “la force transformatrice de l'innovation sociale à l'échelle des communautés”. La MIS remarques notamment que la SQRI2 :
  • “souligne l'importance d'identifier les obstacles réglementaires à l'innovation et de déployer des mesures d'expérimentations réglementaires pour faciliter la mise en œuvre d'innovation;
  • confirme l'importance d'un soutien en phase d'amorce pour les initiatives innovantes à fort potentiel d'impact;
  • appelle à la science citoyenne et participative et à de nouvelles façons de faire visant à améliorer la cohérence gouvernementale, l'une des clés d'une approche systémique axée sur l'impact positif.”
• Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) accueille “avec optimisme” plusieurs des mesures annoncées et se réjouit de la reconnaissance de l’innovation sociale “en tant qu’outil pour faire face à des changements de paradigme – notamment en regard de la transition socioécologique et du développement des territoires.” Le TIESS salue également la volonté de décloisonner l’innovation technologique et sociale.
• Le Chantier de l’économie sociale estime que “la SQRI2 ouvre une porte à l’innovation sociale et il appartient maintenant aux acteurs sur le terrain de se saisir des occasions qui en découleront pour faire de l’innovation sociale le moteur d’un changement de logique économique.” (Chantier de l'économie sociale du Québec)
• L’Acfas se réjouit de l’aide annoncée à la recherche et au soutien à la relève et à la culture scientifique. Si la recherche et l’innovation sociale sont mises de l’avant, l’Acfas “estime que cette importance doit être reflétée dans l’application de mesures concrètes et dans les investissements réels liés à la nouvelle stratégie, qui demeure toutefois fort ciblée sur la productivité, l’innovation et la commercialisation.”
• Synchronex , le Réseau des centres collégiaux de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) estime que le gouvernement fait preuve d’audace et que l’atteinte des objectifs “passera par la coordination de toutes les forces vives innovantes du Québec”.

La SQRI2 est peut-être davantage une mise à jour qu’une révolution, comme le souligne Jean-Philippe Décarie dans la Presse , en mentionnant que “le ministre souhaite résolument faire prendre un virage commercial à la recherche pour qu’elle puisse passer plus aisément de l’idée au marché.” Il sera donc intéressant de voir comment les mesures annoncées vont se concrétiser.

Rappelons que la politique est issue de d’une longue consultation auprès des différents acteurs de l’écosystème québécois de la recherche et de l’innovation et le dépôt de plus de 230 mémoires.