Le Fonds de recherche du Québec (Nature et technologie, Santé, Société et culture) a publié un rapport le 15 septembre dernier qui  souligne l’importance des liens entre université et société civile (communautés).

On y trouve de nombreux éléments utiles pour étayer l'importance de ces liens, de la recherche partenariale et de la vision du transfert porté par le TIESS. En voici quelques-un ci-dessous, mais la liste pourrait être beaucoup plus fournie (voir les recommandations à la fin p99 à 102).

Ceci dit, je trouve qu’une vision des dynamiques d’innovation manque cruellement à ce rapport. On ne retrouve le terme qu’à de rares endroits souvent autour des pratiques internes aux universités. Rien n’est proposé pour faciliter l’émergence/maturation des innovations et leur adoption par la société (sans laquelle on se cantonne à de simples nouvelles connaissances, ou inventions). Ce sera sans doute à la «Conférence permanente université-société» (proposée p 102) de réfléchir à ça. J’espère que le conseil scientifique du 16 octobre nous aidera sur ce point.

Extraits :

- " Valoriser d'abord les recherches interdisciplinaires et intersectorielles , de même que les lieux d’échanges intersectoriels ." (p 74)
- "Développer des passerelles entre les disciplines soit sous la forme de «sas» interdisciplinaires , soit sous la forme de «truchements», qu’il s’agisse d’individus ou de groupes d’individus. De tels dispositifs, judicieusement situés dans la structure administrative, pourraient intervenir comme intermédiaires au moment de la conception des projets de recherche , mais aussi dans leur élaboration ou leur modification au moyen de programmes de financement dédiés ouverts à de nouveaux paradigmes ou de nouvelles pratiques de recherche. Cela nécessitera des changements convenus et acceptés des modalités d’évaluation et de promotion des professeurs et des professeurs. » (p 75)
- Le troisième enjeu concerne ainsi plus spécifiquement la mission de l’université en termes de communauté génératrice de connaissanceset d’innovationsau bénéfice de l’ensemble de la société. Certes,les savoirs issus de l’activité universitaireet de ses collaborationssont utiles audéveloppement économique et social du Québec. Cependant, les acteurs universitaires doivent aussi accepter d’être alimentés par des savoirs émanant d’acteurs non universitaires . Ici, il est question d’une attitude à adopter et d’interfaces à bâtir ou à consolider afin de rendre ces divers savoirs capables d’échanges avec les savoirs scientifiques constitués, notamment par une plus grande formalisation. (p 79)

- Et bien sûr les pages 99 à 102

http://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/UduFutur-FRQ-1.pdf

Commentaires importés 

Mélanie Pelletier - 15 octobre 2020 à 14:16 :
Très intéressant! Il y a là un bon argumentaire pour qu'il y ait des Services à la collectivité dans les autres universités entre autres.

Judith Oliver - 11 novembre 2020 à 14:53 :
Très intéressant en effet!
Il semble aussi qu'il y ait, dans la 4e et 6e recommandations des points très pertinents sur la reconnaissance des connaissances qui émergent des collaborations entre le collégial et l'université et des collaborations intersectorielles.
Il y a, développé à cet endroit du rapport, des aspects qui manquent crûment à la recommandation 9, notamment le fait qu'il faille encourager la mobilité professorale, reconnaître et encourager les carrières des chercheurs qui jouent la carte de la cocréation des connaissances au détriment parfois de leur visibilité internationale et adapter les métriques pour évaluer et qualifier les contributions au-delà du très court terme. (voir page 95 notamment)

Émilien Gruet - 21 novembre 2020 à 8:16 :
J'étais heureux de lire ce matin dans la chronique de Normand Baillargeon que le rôle de l'université en matière d'innovation a finalement trouvé sa place dans cet important rapport. Extraits :
" Notre tâche consistait à commenter ce texte et à faire des propositions pour le bonifier. On m’a autorisé à en parler ici. Je tiens, pour commencer, à saluer le sérieux et la haute tenue des discussions et des échanges qui ont eu lieu durant ces quatre journées. Elles ont notamment débouché sur l’ajout de deux nouvelles propositions aux dix formulées dans le rapport : celles-ci portent sur le rôle des universités en matière d’innovations, notamment technologiques, et sur l’université québécoise comme citoyenne du monde."
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/590149/nos-universites-demain

Mélanie Pelletier - 18 janvier 2021 à 13:13 :
Je glisse ici le mémoire que l'équipe des agentes du SAC ont réalisé rapidement pour les consultations de l'UQAM. À demain!