Voici un bref résumé de plusieurs points qui m'ont interpellé à propos des alliances lors des discussions entre les entreprises d'économie sociale françaises et québécoises.
- La transition écologique a besoin d'énergie citoyenne pour avancer, en partie qu’il y a un phénomène de déconnexion entre la politique, le territoire et les citoyens. Les initiatives d’implication citoyenne et les espaces de dialogue avec les citoyens sont des leviers pour renforcer la démocratie et l’engagement citoyen et politique.
- Il n’y a pas assez de portage politique. Des deux côtés de l’Atlantique, il semble manquer de leaders politiques qui affichent leur conviction envers la transition et l’ESS et qui souhaitent porter ces messages au niveau du gouvernement. En France, l’ESS semble attirer une grande pluralité de partis politiques, ce qui peut être un risque et conduire à diluer la spécificité de son message.
- L’ESS peut être porteur de cette énergie citoyenne, d’autant qu’un certain degré de militantisme est nécessaire pour amener des changements systémiques en faveur de la transition. Comme pour les mouvements citoyens, l’ESS est une force motrice capable d’interpeller les gens qui n’ont pas l’habitude de participer ou de revendiquer des changements.
- Les alliances sont des stratégies de changement d’échelle systémique très pertinentes. Elles permettent de mutualiser les ressources et d’avoir plus de poids quand il s’agit de convaincre et d’inciter à des changements réglementaires ou sociétaux.
- Les alliances permettent un certain phénomène de synergie, de mutualisation de ressources matérielles et d’intelligences collectives. Elles constituent des zones d’inspiration qui éclairent le monde d’un regard différent et peuvent ainsi faire bouger les lignes établies.
- Plus les alliances grossissent, plus le niveau de complexité est important. Les alliances rencontrées ont à cœur la vie démocratique au sein de leurs organisations. Elles multiplient les actions pour encourager la vie associative et, malgré une gouvernance plus complexe, elles opèrent des changements pour s’assurer d’avoir un équilibre entre centralisation et autonomie des structures.
- Les alliances qui réussissent organisent le travail collectif autour d’une vision commune claire; elles misent sur l’intercoopération, l’interopérabilité et un cadre de gouvernance clair pour leurs plaidoyers.
- Les plaidoyers ne sont pas juste des argumentaires bien structurés qui représentent les enjeux, besoins et attentes d’un groupe de parties prenantes. La structuration de plaidoyer considère et agit sur le rapport de force avec les institutions, les pouvoirs publics, les collectivités et parfois les citoyens. Les plaidoyers sectoriels sont parfois la porte d’entrée pour des changements plus systémiques.