Cette note contient la synthèse de l'atelier du scénario sur l'évolution possible à court et à moyen terme du programme Éco-quartier (PEQ). Cet atelier s'est tenu lors de la Grande rencontre Espace quartiers le 20 février 2025 à la Cité-des-Hospitalières à Montréal.

🎯 Mise en contexte
Dans cet atelier, les participant·es ont réfléchi à comment adapter le PEQ au contexte actuel afin de mieux répondre aux enjeux liés à la transition socio-écologique, de manière concrète et à l’échelle locale. En se basant sur un scénario proposé, les participant·es ont répondu à une série de questions.
Scénario proposé:
Le mandat des éco-quartiers est confié à des organismes locaux qui sont profondément ancrés dans leur territoire. Ces organismes connaissent bien les besoins de leurs quartiers et ont développé des compétences spécifiques,dans plusieurs volets tels que la gestion des matières résiduelles et le verdissement. Leur taille limitée ne les empêche pas de jouer un rôle clé en établissant des relations de confiance durables avec leur écosystème local (organismes, tables de concertation, arrondissements). De plus, ces organismes disposent d'une gouvernance locale qui leur permet de mieux exercer leur mandat.
Le financement et la gouvernance du Programme Éco-Quartier (PEQ) reposent sur un programme centralisé, financé de manière équitable pour tous les arrondissements de la Ville. Ce programme contient des objectifs et des actions issues des grands plans montréalais, comme le Plan climat. Les actions locales sont financées à la fois par la Ville et par les arrondissements selon les besoins spécifiques de chaque territoire. Les éco-quartiers travaillent en collaboration avec des comités inter-services des arrondissements, ce qui facilite la coordination entre différents acteurs locaux.
Les conventions entre les arrondissements et les organismes mandataires sont négociées pour une durée moyenne de trois à quatre ans, et des appels à projets peuvent être lancés pour des responsabilités spécifiques non couvertes par les éco-quartiers.
Un soutien est assuré pour le développement des compétences des organismes mandataires via le regroupement des éco-quartiers (REQ). Ce dernier joue un rôle crucial en formant les organismes, en assurant la concertation entre les acteur.trice.s locaux et en coordonnant des projets communs.
🔑 Questions clés
Les participant·es ont été appelé à répondre à une série de questions en lien avec les perspectives à court et moyen terme du PEQ. Voici une synthèse des idées partagées en fonction de chacune des questions posées.
- Quelle est la force de ce scénario, sa plus value?
- Gouvernance locale et ancrage territorial : Les organismes locaux sont profondément ancrés dans leur territoire et connaissent bien les besoins de leurs quartiers. La gouvernance locale est donc perçue comme un atout majeur.
- Stabilité et pérennité des organismes : Une convention d'une durée de trois à quatre ans est considérée essentielle pour assurer la pérennité et la stabilité des organismes. Cette durée favorise également des relations saines avec les arrondissements, l'adaptation des plans d'action et la diminution de la reddition de comptes.
- Équité et cohérence à l'échelle de la ville : Une base commune pour les éco-quartiers permettrait d'assurer une équité des services pour tous les citoyen·nes et de renforcer la cohérence du message véhiculé par le PÉQ.
- Coordination et vision commune : L'intégration d'objectifs centraux issus des grands plans montréalais, tels que le Plan climat, favorise la coordination et une vision commune. Les éco-quartiers travaillent en collaboration avec des comités inter-services des arrondissements, ce qui facilite la coordination entre différents acteurs locaux.
- Quelles sont les limites de ce scénario (gouvernance, financement, ancrage territorial)?
- Manque de perspectives d'avancement professionnel : Le scénario actuel ne prévoit pas de possibilités d'avancement pour les employé·es des éco-quartiers, ce qui peut entraîner une démotivation et une perte d'expertise à long terme.
- Diversification limitée du financement : Le scénario manque de diversification en matière de financement, ce qui pourrait fragiliser la pérennité des actions et des organismes.
- Nécessité de préciser les actions communes : Le scénario devrait définir plus précisément les actions communes à mettre en œuvre, afin qu'elles soient réalistes et que leurs objectifs soient clairement ciblés. Par exemple, l'objectif de réduction des gaz à effet de serre (GES) est jugé trop vaste et nécessiterait d'être précisé.
- Manque de lien direct avec les citoyen·nes : Le scénario ne prévoit pas suffisamment de mécanismes pour informer et éduquer directement les citoyen·nes, ce qui peut limiter l'impact des actions entreprises et réduire la reddition de comptes.
- Perspectives pour aller encore plus loin et rêver. Que pourrions-nous rajouter?
- Formation continue : Il est souhaitable d'offrir plus de possibilités de formations continues pour les employé·es des éco-quartiers.
- Responsabilité des arrondissements en matière de logement : Il est soulevé qu'il devrait incomber aux arrondissements de fournir des locaux aux organismes.
- Promotion de la réduction à la source : Il est suggéré de promouvoir davantage la réduction à la source afin d'atteindre l'objectif de zéro déchet.
- Amélioration de la communication et du partage : Il faudrait favoriser le partage d'ateliers, de contenu, d'informations et de savoirs entre les différents éco-quartiers. Il est important de briser les silos en ce qui concerne la communication. De plus, il est suggéré que la ville centre fasse la promotion et développe la crédibilité des éco-quartiers.
✨ Initiatives inspirantes
- Café citoyen;
- L'organisme Nature Québec est mentionné pour souligner l'importance de la mutualisation entre les petits et les grands organismes.
🌱 Récolte du ressenti et du vécu
Les participant·es étaient sur la même longueur quant aux forces et aux limites du scénario proposé - surtout en ce qui a trait à l’importance de la longueur (3-4 ans) de la convention. Certaines discussions ont parfois dérivé vers des enjeux connexes, s’éloignant du sujet principal.
Il y avait clairement consensus sur le fait qu’il manque de clarté au niveau de la reddition de comptes et de la communication de ladite reddition.