đŸŒ» SYNTHÈSE du colloque - Politique des communs (2024)

Notre intention avec ce carnet est de partager, humblement, les synthÚses que nous avons produites suite au colloque Politique des communs, avenue de recherche et projets de société. 

🎹 Une fresque graphique a Ă©tĂ© produite afin de rĂ©sumer l'entiertĂ© du colloque. Pour visualiser la fresque, consultez ce lien.

✍ Pour une accĂ©der Ă  la liste des actes du colloque, consultez la note Ă  cet effet.

Globalement

⭐ La premiĂšre journĂ©e nous a permis de rĂ©pondre aux questions: Comment arriver Ă  une “sociĂ©tĂ© des communs” ? Quels politiques des communs et choix stratĂ©giques sont nĂ©cessaires ?

⭐ La seconde journée nous a permis d'étudier des cas précis et situés, ainsi que de réfléchir à des pratiques ancrées dans la vie quotidienne

Les communs comme pratiques sociales 

💭 Qu'est-ce que des communs? Ils sont: 

  • Des pratiques sociales ancrĂ©es dans des milieux;
  • Une grande diversitĂ© de pratiques et de modes d'organisation;
  • Des formes instituĂ©es de gouvernement collectif. Ils ne sont pas naturels, mais existent grĂące Ă  des pratiques renouvelĂ©es.
  • Comme des constructions sociales, des forces instituantes qui agissent sur le long terme. Les communs sont toujours situĂ©s : il n'y a pas de commun hors-sol.
  • Capables de faire dĂ©pĂ©rir la propriĂ©tĂ© privĂ©e et le pouvoir de l'État au travers leurs pratiques et leurs relations. Par la prolifĂ©ration des commums, les rĂŽles de ces structures d'exploitation deviennent de moins en moins importants. 

Les quatre grands axes de l'idéal-type d'un commun (Abraham, Fourrier) :

💡 Autoproduction: une production de biens ou de services par les communautĂ©s et pour les besoins des communautĂ©s, et ce, sans passer par des intermĂ©diaires commerciaux. 

đŸ«‚ Communalisation: la mise en commun, au sein d'une communautĂ©, d'une sĂ©rie de biens et services. 

đŸ—łïž DĂ©mocratisation: des modes de gestion de ressources qui misent sur des processus dĂ©cisionnels plus participatifs et inclusifs. 

đŸ€ CoopĂ©ration: la participation commune et solidaire d'une grande quantitĂ© d'acteurs et d'actrices, Ă  savoir les membres du commun, les autres communs, l'Ă©conomie sociale et soldiaire, les mouvements sociaux et toute autre membre de la sociĂ©tĂ© civile. 

Ancrées dans la vie quotidienne, un milieu, un territoire 

💭 Comment le commun se dĂ©marque-t-il des autres modes d'organisation?

  • Il s'agit d'une forme de vie; 
  • Il est rĂ©gi par des pratiques de communalisation et de territorialisation; 
  • Il mĂšne Ă  un refaçonnement personnel et collectif de notre rapport au monde; 
  • Il est pensĂ© Ă  partir des spĂ©cificitĂ©s du territoire (approche biorĂ©gionale);  
  • Il est construit par l’autonomie locale, tout en maintenant une interdĂ©pendance entre les localitĂ©s;
  • Il politise l’expĂ©rience quotidienne. 

Le soin et la solidarité en actes 

đŸ«‚Au coeur du projet des communs: le soin, la solidaritĂ© et le care.

  • L'importance de dĂ©velopper un « capital social » plutĂŽt qu'un « capital financier ». Peut se faire sur trois niveaux:
    • Bonding: par le partage avec des individus et/ou communautĂ©s avec des caractĂ©ristiques et/ou valeurs similaires;
    • Bridging: par la crĂ©ation d'un rĂ©seau plus large et dĂ©veloppĂ© en connectant des personnes de diffĂ©rents milieux sociaux, culturels ou Ă©conomiques
    • Linking: par des relations entre des individus ou groupes ayant des niveaux de pouvoir ou de statut diffĂ©rents. 
    • Ces multiplications de solidaritĂ©s et liens de « care » permettent un «effet ricochet»: une prolifĂ©ration naturelle d'initiatives qui s'auto-influencent. 
  • Le « caring city » est un exemple de cette solidaritĂ© poussĂ© Ă  une Ă©chelle municipale. Cette maniĂšre de percevoir la ville vise Ă  penser la planification urbaine non pas par ses acspects techniques, mais plutĂŽt par la maniĂšre par laquelle les rĂ©sident·e·s intĂ©ragissent et vivent dans cette espace. 
    • Le « caring city » peut devenir un objectif commun aux acteurs sociaux et acteurs municipaux, permettent de crĂ©er des liens de PPC. 
  • On a tendance Ă  oublier qu'il y a toujours eu des lieux d'entraide, de solidaritĂ© et de politisation entre personnes fĂ©minisĂ©es (cuisines collectives, garderies communautaires, associations de bienfaisance, parmi d'autres). Les communs ont tout intĂ©rĂȘt Ă  s'inspire des apports fĂ©ministes du care. 
  • Prendre exemple des tiers-lieux solidaires. 

Prendre en compte l’intangible et l’immatĂ©riel dans la construction de projets: 

  • Aller au-delĂ  de la « ressource » pour se concentrer sur l'individu, la communautĂ©, ainsi que les savoirs expĂ©rientiels et pratiques. 
  • Savoir construire les initiatives et projets en prenant en compte des « savoirs tissĂ©s » (CRPPMR), c'est-Ă -dire par la mise en commun des savoirs issus de la co-production des connaissances (scientifiques, communautĂ©, practiciens, etc.). 

Communs et ÉSS 

♟ Dans l'ensemble, les communs utilisent les outils de l'ÉSS pour se pĂ©renniser ; les communs informels sont plutĂŽt rares.

L'ÉSS en deux phases: 

  • Au dĂ©but, il s'agissait d'un projet fondamental de dĂ©mocratisation de l'Ă©conomie, plaçant l'auto-organisation et la dĂ©mocratie au cƓur des pratiques productives.
  • Mais l'ÉSS a progressivement dĂ©laissĂ© son cĂŽtĂ© anticapitaliste et se voit comme un tiers-secteur, une Ă©conomie plurielle.

De ce fait, l'ÉSS se voit institutionnalisĂ©e, ce qui limite autant les communs que l'ÉSS elle-mĂȘme: 

  • Il faut donc sortir de cette idĂ©e de « troisiĂšme pilier » (MarchĂ©/État/Communs).
  • Il faut unir les communs et l'ÉSS pour dĂ©ranger les intĂ©rĂȘts Ă©tablis, notamment par le biais des luttes politiques.

💭 Qu'en est-il de la « fertilisation croisĂ©e » entre l'ÉSS et les communs? 

  • C'est difficile... car l'ÉSS fait sa propre promotion et ne soutient pas systĂ©matiquement la dĂ©fense des communs (bien que ce ne soit pas homogĂšne).
    • À ce niveau, la «personne morale» est structurante pour l'ÉSS, ce qui n'est pas le cas pour les communs.
    • Pour les communs, c'est plutĂŽt la « personne physique » qui est centrale : celles et ceux qui sont lĂ .

💭 Comment les communs contribuent-ils à renouveler certains aspects de l'ÉSS? 

  • Ils tiennent une prĂ©occupation centrale pour le territoire, la proximitĂ©, ainsi que le rapport au vivant. Ce faisant, il est possible d'espĂ©rer une articulation entre l'ÉSS et les communs sociaux dans la mission de prĂ©servation des territoires. 
  • Les communs permettent de penser diffĂ©remment le principe politique comme vĂ©hicule de radicalisation de l'ÉSS. 

Travail, production, réappropriation et autonomie 

đŸ€” Est-il possible de penser le travail et l'organisation du travail comme un commun? 

  • L'objectif gĂ©nĂ©ral: dĂ©marchandiser le travail.
    • Le travail a autant un potentiel d'exploitation que d'Ă©mancipation. Le commun vise principalement Ă  l'Ă©mancipation par l'auto-production des ressources et l'auto-organisation du travail. 
    • Il s'agit essentiellement de fabriquer soi-mĂȘme, pour soi-mĂȘme (ex : les Fabs Labs).
  • Il faut s'inspirer d'exemples, notamment:
    • Des magasins participatifs (ex : Park Slope, La Louve). Dans ceux-ci, les membres jouent un triple rĂŽle : celui de consommateur·trice, de membre de la coop, et surtout de travailleur·euse. Ainsi, les dĂ©cisions concernant la gestion et la maintenance du magasin sont prises tant par les travailleur·euse·s que les consammateur·trice·s eux·elles-mĂȘmes. 
    • Des tiers-lieux solidaires, soit des endroits oĂč les membres participent communĂ©ment Ă  des projets sociaux par des outils d'intelligence collective. 
    • Des coopĂ©ratives de solidaritĂ©, structures qui permettent d'inclure des membres de la communautĂ© non-bĂ©nĂ©ficiaires du bien ou service comme coopĂ©rants. Ce faisant, la mission de ce type de coopĂ©rative a comme prioritĂ© le bien social de la communautĂ© par l'intĂ©gration des membres y faisant partie, notamment les consommateur·trice·s, travailleur·euse·s et producteur·trice·s.  

La question de l'usage

💭Droit de propriĂ©tĂ© ou droit d'usage? 

  • Le droit de propriĂ©tĂ© donne la pleine jouissance d'un bien Ă  son propriĂ©taire. Cela inclut la possibilitĂ© «de possĂ©der ce bien, de profiter de ses revenus et de s'en dĂ©partir». 
  • Le droit d’usage permet Ă  un usager d'utiliser le bien d'autrui.
    • À cet effet, l'usage simple est toujours considĂ©rĂ© comme infĂ©rieur par rapport Ă  la propriĂ©tĂ© et Ă  l'accumulation.

ConcrÚtement, le problÚme du capitalisme est de percevoir les biens principalement par leur valeur d'échange, et non par leur valeur d'usage.

  • Cela signifie que le propriĂ©taire d'un bien ne rĂ©flĂ©chit pas l'utilisation de celui-ci en prenant en compte des individus qui les utilisent. 
  • Au contraire, les communs, qui reprĂ©sentent certes une alternative Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e, misent prioritairement sur l'usage qui en est fait par les bĂ©nĂ©ficiaires. 
  • Cela n'a pas toujours Ă©tĂ© le cas.

Lutter pour la défense et la réappropriation des communs 

đŸ€” Comment peut-on s'organiser concrĂštement pour dĂ©fendre et se rĂ©approprier les communs face Ă  certaines dynamiques de privatisation et d'exploitation?

  • Occuper des espaces publics, crĂ©er du commun et le dĂ©fendre (ex. mouvement Occupy, groupe d’activistes "Our Common" Ă  Istanbul). Ces actions crĂ©ent de nouvelles lignes de solidaritĂ© et permettent de joindre plusieurs mouvements sociaux et orientations militantes.
  • Combiner la lutte et le repos. « Lucha y siesta »: on lutte, mais il faut savoir se reposer. 
  • Savoir protĂ©ger les communs sur le long terme afin d'espĂ©rer leur survie et leur prolifĂ©ration (ex. Ă  travers les fiducies d’utilitĂ© sociale). 
  • Lutter pour dĂ©fendre les communs. L'exemple des SoulĂšvements de la Terre reprĂ©sente un exemple intĂ©ressant des maniĂšres d'utiliser la dĂ©sobĂ©issance civile pour protĂ©ger un milieu de vie. 
  • L'autonomisation des communs permet de mieux rĂ©sister Ă  la rĂ©pression.

Vers une société des communs..!

đŸ€” Quelles sont les clĂ©s pour atteindre une sociĂ©tĂ© des communs? 

📱 Repolitiser les communs

  • Lutter contre l’offensive nĂ©olibĂ©rale sur les pratiques sociales qui vise Ă  construire un capitalisme «d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral». Ce faisant, le capitalisme permet le transfert du public vers le privĂ© en s'adossant sur des pratiques sociales (Jules).
  • Par la politisation des communs, et donc en donnant aux communs un rĂŽle vĂ©ritablement Ă©mancipateur, on s'assure d'une vĂ©ritable conservation de «l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral» par des pratiques qui mettent l'individu et la communautĂ© au premier plan. Ceci pourrait permettre d'Ă©viter ce transfert entre le public et le privĂ©, pour plutĂŽt viser le transfert du public au « social ».   

✖ Multiplier les communs

  • Il y a ici un rĂŽle Ă  jouer par les acteurs juridiques, notamment en ouvrant la voie Ă  des formes de propriĂ©tĂ©s alternatives, comme les fiducies d'utilitĂ© sociales (FUS). 
  • Il faut encourager les acteurs Ă  saisir collectivement les FUS, portĂ© autant par les communautĂ©s que par des partenariats public-communs (PPC).

🔗 Mettre en rĂ©seau les communs

  • Mettre en "commun" les diffĂ©rentes initiatives de communs afin de participer Ă  leurs Ă©panouissements respectifs. 
  • Quelques exemples:
    • Les magasins participatifs pourraient encourager l'achat de produits provenant de communs;
    • Les communs pharmaceutiques nĂ©cĂ©ssitenteraient un plus large rĂ©seau de communs pour assurer leurs fonctionnements, notamment une entreprise de production qui fonctionnerait selon les logiques du commun. 

🕾 Combinaisons stratĂ©giques : Contrer et DĂ©velopper

  • D'une part, il s'agit d'orienter la missions des communs comme pouvant contrer l’étatisme et le capitalisme
  • D'autre part, il importe de miser sur le dĂ©veloppement et l'idĂ©ation d'une sociĂ©tĂ© des communs qui pourrait s'appuyer sur des formes alternatives.

đŸȘœ La question de l’échelle 

  • Quelle est l'ampleur que devrait prendre un projet de commun? Est-il possible d'Ă©largir les communs existants ?
  • En fait, c’est la communautĂ© autour du commun qui dĂ©termine elle-mĂȘme l'ampleur souhatĂ©, mais pour que cela fonctionne, il faut que les personnes qui s'impliquent ressentent un lien de responsabilitĂ© et d'attachement envers le commun : une « force d’obligation » qui fait lien, qui tient ensemble, Ă  laquelle on tient.

🌐 Pour une cosmopolitique des communs :

  • Devrait-on d'ores et dĂ©jĂ  envisager des relations entre les communs de diffĂ©rents pays?
  • À ce niveau, la cosmopolitique des communs pourrait paraĂźt paradoxale (cosmos = monde, communs = local).
  • La question n'est donc pas de penser Ă  comment les communs locaux peuvent se hisser Ă  l'Ă©chelle mondiale. Il ne faut pas penser en termes d'emboĂźtement du local au mondial, mais plutĂŽt Ă  rĂ©flĂ©chir en termes de construction d'Ă©chelles d'action. Et lĂ , on peut croiser les Ă©chelles d'action plutĂŽt que les superposer. Cela permet Ă  la multiplicitĂ© des mondes de se dĂ©ployer, car on n'est pas dans la superposition/emboĂźtement.

đŸ€ La composition comme logique d’alliance

  • « La composition ne demande pas que les autres deviennent soi. Elle part du principe que les positions peuvent bouger et que les groupes peuvent se laisser altĂ©rer. Ce ne sont pas des composantes d'une unitĂ©. »

đŸ›ïž La question de l’État

  • Faut-il collaborer ou non avec l’État ?
    • Les Partenariats Public-Commun (PPC) peuvent apporter du soutien aux communs, mais il faut que le « partenariat » transforme Ă©galement l’État (transformation rĂ©ciproque).
  • Dans quelle mesure les communs sont-ils compatibles avec le droit public et le principe de domination de l'État (souverainetĂ©, etc.) ?
  • Un grand besoin d'alliances entre militants en dehors et dans les institutions.
  • La question de la dualitĂ© privĂ©-public peut causer problĂšme, notamment en France oĂč il subsiste une polaritĂ© infernale entre ce qui est de l'ordre public et de l'ordre privĂ©. À ce niveau, tout ce qui est public est Ă©tatique, le reste est privĂ©. Il n'y a pas de milieu. L'État dĂ©tient le monopole de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
    • Il y a donc un travail Ă  faire afin de permettre une place pour une «troisiĂšme voie» qui pourrait fonctionner en parallĂšle des deux voies principales. 

Angles morts et questions en suspens 

đŸ€” Quelles pistes de recherches pourraient ĂȘtre explorĂ©s dans le futur? 

  • Quelles formes devraient prendre les relations entre les communs et les mouvements sociaux? 
  • OĂč s'insĂšre la question des classes sociales dans l'Ă©tude des communs? 
  • Les communs reprĂ©sentent-ils une voie efficace vers la fin de la prĂ©carisation du travail? Les communs peuvent-ils ou vont-ils rĂ©pĂ©tĂ©s certains schĂšmes de travail effrenĂ© portĂ© par le systĂšme capitaliste? 
  • L'Ă©tude des communs devrait-elle s'inspirer plus fortement des Ă©tudes sur les formes de planification dĂ©mocratique de l'Ă©conomie? Ces modĂšles Ă©conomiques sont-ils compatibles avec une sociĂ©tĂ© des communs? 
  • Comment les communs intĂ©grĂšnt-ils les besoins et formes organisationnelles des communautĂ©s traditionnelles? 
  • Comment Ă©viter l'apparition de « communs nĂ©gatifs » ? 
  • De quelle maniĂšre devriont-nous situer notre rĂ©flexion dans un contexte d’impĂ©rialisme et de violence sociale? 
  • Quelles sont les stratĂ©gies optimales pour le financement des communs au court, moyen et long terme? 

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Colloque « Politique des communs » à l'ACFAS 2024
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Intégré par Yann Pezzini, le 24 avril 2024 09:17

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Publication

22 avril 2024

Modification

11 novembre 2024 08:49

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Pour citer cette note

FĂ©lix Beauchemin, Jonathan Durand Folco, Alexandre Michaud, Marie-Anne Perreault, Yann Pezzini. (2024). đŸŒ» SYNTHÈSE du colloque - Politique des communs (2024). Praxis (consultĂ© le 16 juillet 2025), https://praxis.encommun.io/n/W4jtzDXcJbpU_rV1tJ9P5dqHrvc/.

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