Cette note est issue des composantes du guide Favoriser la saine alimentation grâce aux outils d'aménagement du territoire de la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie COSMOSS (TIR-SHV COSMOSS) et Vivre en Ville, élaboré en 2018.

Un système alimentaire durable est un réseau de collaboration territorial qui intègre la production, la transformation, la distribution, la consommation de produits alimentaires et la gestion des matières résiduelles, dans le but d’accroître la santé environnementale, économique et sociale de la collectivité. Il comprend les acteurs, les activités et les infrastructure simpliqués dans la sécurité alimentaire d’une population et repose sur une gouvernance alimentaire de proximité. Un système alimentaire durable s’intéresse aux interactions et aux synergies possibles entre les différents maillons et secteurs du système alimentaire au sein d’un territoire donné. Il préconise de mettre en place une action coordonnée et intersectorielle à l’échelle d’un territoire afin de renforcer la dynamique locale des acteurs et l’engagement des collectivités. Dans ce type de système, la nourriture est un des instruments dont disposent les collectivités pour atteindre leurs objectifs de durabilité et la planification des milieux de vie tient compte de l’accès aux aliments.

💡 Pour en savoir plus sur les notions du diagramme, consultez la synthèse des ingrédients et stratégies pour des villes et régions nourricières.
Consolider les milieux de vie pour améliorer l'accès aux aliments sains
L’élaboration des documents de planification repose sur une démarche structurée pouvant induire des changements durables dans l’aménagement d’un territoire. Il convient donc de profiter de cet exercice pour favoriser une structuration du territoire qui concourt à la consolidation des milieux de vie existants en dirigeant le développement résidentiel et commercial vers les centralités existantes et les corridors d’urbanisation desservis en transport en commun. Cette approche permet non seulement de protéger les acquis du territoire (terres agricoles productives, milieux naturels, paysages ruraux, etc.), mais aussi d’améliorer l’accès aux commerces et aux services de proximité, en particulier alimentaires.
L’accessibilité aux aliments sains comprend l’ensemble des facteurs permettant à chacun, quelle que soit sa condition socioéconomique ou physique, d’accéder à un commerce d’alimentation ou à tout autre lieu offrant des aliments diversifiés et de valeur nutritive élevée. L’accessibilité comprend à la fois les dimensions de la proximité géographique, du coût des aliments et des capacités cognitives et physiques requises pour s’approvisionner. L’accessibilité géographique à un commerce d’alimentation est considérée comme faible au-delà d’une distance d’un kilomètre en milieu urbain et de seize kilomètres en milieu rural.
🔎 Vivre en ville, 2016; Vivre en ville, 2014, d'après Québec OQLF, s.d.; Québec. INSPQ, 2013; Québec. MSSS, 2010.
Le plan de développement de la zone agricole (PDZA)
Il est possible d’inscrire le PDZA dans le schéma d'aménagement et de développement (SAD) comme une action à mettre en œuvre pour favoriser le développement de l’agriculture et l’accès à une saine alimentation. Le PDZA constitue la planification territoriale concertée par excellence pour favoriser le développement du plein potentiel agricole d’une MRC. Bien qu’il soit d’abord destiné à mettre en valeur la zone agricole permanente, il peut être logique d’élargir la démarche pour inclure les préoccupations liées à la saine alimentation et la sécurité alimentaire.
Exemple de la MRC Charlevoix
La MRC de Charlevoix-Est a intégré dans la révision de son PDZA en 2017, des éléments liés à l’accès aux produits locaux pour les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. Le PDZA révisé fait aussi mention de la Démarche de développement social intégré (DSI) qui est présentement en cours sur le territoire (MRC de Charlevoix-Est, 2017).
De fait, plus les démarches de planification seront arrimées et cohérentes entre elles (SAD, PDZA, politiques, programmes, etc.), plus les chances de voir émerger des projets concertés et structurants seront bonnes. Le projet d’agriculture communautaire porté par la MRC d’Argenteuil en est un exemple. Issu d’une démarche multistratégique (Démarche 0-5-30, Laboratoire rural, PDZA, Planification stratégique de la MRC, Démarche Municipalités amies des aînés et Politiques familiales municipales), le projet a permis à la MRC de mettre en valeur un lot de 245 ha en zone agricole, dont une partie est actuellement utilisée pour la production de légumes distribués auprès de personnes à risque ou en situation d’insécurité alimentaire (MRC d’Argenteuil, 2017).
Pour explorer des exemples concrets illustrant l'intégration du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) au Schéma d’aménagement et de développement (SAD), consultez les notes suivantes :
➡️ La SAD de la MRC Rouville
➡️ Le SADR de Gatineau
➡️ Le SAD de l'Agglomération de Longueuil

En savoir plus
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Bibliographie
QUÉBEC. INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE [INSPQ](2013). Accessibilité géographique aux commerces alimentairesau Québec : analyse de situation et perspectives d’interventions,INSPQ , [PDF], 47 p.
QUÉBEC. MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX[MSSS] (2010). Vision de la saine alimentation pour la créationd’environnements favorables à la santé, Québec, [PDF], 6 p.
MRC DE CHARLEVOIX-EST (2017). Plan de développement de lazone agricole, août 2017, [PDF], 88 p.
MRC D’ARGENTEUIL (2017). PDZA d’Argenteuil et Projetd’agriculture communautaire d’Argenteuil, 13 juin 2017,ADGMRCQ - AARQ, [PDF], 21 p.
VIVRE EN VILLE (2014). Villes nourricières : mettre l’alimentationau cœur des collectivités, Coll. « Outiller le Québec », 141 p.
VIVRE EN VILLE (2016). Croître sans s’étaler. Où et commentreconstruire la ville sur elle-même, Coll. «Outiller le Québec »,123 p.