Emmanuel Daniel va à la rencontre d'initiatives alternatives au travers la France et nous présente ici ses réflexions sur les transformations initiées par ces alternatives.

Extrait
Dix ans après notre « tour de France des alternatives », nous repartons en reportage. En nous interrogeant : contribuent-elles vraiment à la transformation sociale ? Nous dirigent-elles vers la sortie du capitalisme ?
Idées à retenir
- Deux grandes tendances d'alternatives
- "Ce n’est pas leur statut (coopérative, collectif, association…) qui définit la radicalité des alternatives, mais leur positionnement politique. Veulent-elles aménager le capitalisme ou le dépasser ? Se voient-elles comme des fins en soi ou comme des outils au service d’une transformation sociale radicale ?"
- Les alternatives modérées (ou altercapitalisme)
- "visent à construire « à côté » ou à l’intérieur du capitalisme, sans l’affronter. Elles se disent pragmatiques et apartisanes. "
- " Elles prennent la forme de coopératives, de circuits courts, de monnaies alternatives, de jardins partagés, de tourisme alternatif, d’adeptes du faire soi-même… "
- Les alternatives radicales
- "Elle visent une sortie du capitalisme"
- "Elles marchent sur deux pieds : l’expérimentation concrète d’autres manières de vivre et la lutte contre ce qui fait obstacle à leur généralisation. Les zad en sont un bel exemple."
- L'utopie est rarement viable économiquement
- "Certaines ferment rapidement boutique faute de rentabilité"
- "D’autres arrivent à survivre économiquement mais au prix de tellement de temps et d’énergie qu’elles n’en ont plus pour leurs activités politiques"
- "[Certaines] reproduisent le pire des pratiques managériales pour assurer leur survie"
- L'utopie trop politisée est rarement soutenue par l'État
- Retrait des subventions
- "Un village des alternatives qui proposait des discussions sur la désobéissance civile s’est vu retirer ses subventions"
- Répression et violence
- "au paysan Jérôme Laronze, tué par les gendarmes parce qu’il refusait de se plier aux normes imposées par l’agro-industrie, à Rémi Fraisse tué pour avoir voulu défendre la zad de Sivens, et à bien d’autres qui subissent la violence de la répression.
- Retrait des subventions
- Jouer avec les règles du jeu enferme notre imaginaire
- "Quand elles jouent avec les règles du jeu capitaliste, les alternatives contribuent à enfermer notre imaginaire dans un monde où la propriété privée, le salariat, la monnaie seraient indépassables."
- Besoin de créer des alternatives libérées de la logique marchande
- "(la gratuité, la production par et pour une communauté plutôt que pour le marché, le prix libre), permettent d’écarter les barreaux de la cage de fer, de fissurer le pot."