Guerre au nerprun : stratégie de sensibilisation à la gestion des espèces envahissantes et exotiques dans un grand parc urbain

Elles étaient deux, en train de scier de petits troncs dans un bosquet, tout près de la station de pompier de l’île Sainte-Hélène, en plein cœur du parc Jean-Drapeau, à Montréal. La vision interloque… mais il y a des raisons bien précises à cette activité.

Au cours de l’été 2023, Laurence Auger et Domitille Condrain-Morel, deux étudiantes inscrites à la maîtrise en sciences de l’environnement à l’UQAM, s’affairaient, dans divers secteurs du parc Jean-Drapeau, à expérimenter différentes stratégies de contrôle du nerprun cathartique, une espèce envahissante présente au parc Jean-Drapeau. La gestion et la mitigation de la propagation des espèces envahissantes et exotiques (EEE) sont un enjeu important au parc Jean-Drapeau, tout comme dans de nombreux parcs urbains et zones en friche de la métropole, dans la mesure où ces espèces font rudement compétition aux plantes, arbustes ou arbres indigènes. Aussi les apprentissages réalisés dans le cadre de leur stage de recherche-action peuvent être valorisés et adaptés dans d’autres contextes de gestion d’espaces verts.

Parmi les expérimentations menées par Laurence et Domitille, trois techniques ont été déployées pour déterminer si elles étaient de bonnes stratégies pour contrôler le développement du nerprun cathartique :

  1. Scier les troncs à quelques pieds de hauteur pour ralentir leur pousse et affaiblir les plants ;
  2. Arracher les pousses (incluant, autant que possible, le réseau de racines) ;
  3. Valoriser le nerprun, en le transformant en copeaux, et l’étendre au sol pour empêcher la propagation et/ou la repousse de l’arbuste.

Ces différentes interventions ont bien évidemment piqué la curiosité des visiteur.se.s du parc. Pour pallier aux questions des usager.ère.s, les stagiaires ont proposé une stratégie de sensibilisation et d’éducation populaire à la Société du parc Jean-Drapeau grâce à de grandes affiches, à disposer à proximité des sites d’expérimentations, pour :

  • sensibiliser les usager.ère.s du parc sur la présence d’espèces envahissantes et exotiques, dont le nerprun cathartique ;
  • illustrer brièvement les objectifs et les méthodologies de la recherche-action.

Les expérimentations lancées à l’été 2023 se poursuivent durant la saison estivale 2024. Les travaux sont repris par les stagiaires Jean-Michel Laliberté et Abderazak Laabassi, tous deux étudiants à la maîtrise à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, sous la direction de Tanya Handa et Daniel Kneewhaw. Aux dimensions d’éducation populaire et de la gestion du nerprun, les stagiaires développent de nouveaux volets à la recherche-action : impact des modes de vie des oiseaux et de petits mammifères dans la dispersion du nerprun par observation vidéo et plantation d’espères rares caractéristiques au parc pour renforcer la biodiversité du mont Boullé.

Consultez leur fiche portrait sur le site du Campus pour en savoir plus !

*** Ces stages de recherche-action s’inscrivent dans le cadre d’une  collaboration entre le Campus de la transition écologique, le Pôle sur la ville résiliente de l’UQAM et la Société du parc Jean-Drapeau et sont soutenus par Mitacs.***

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Intégré par Audray Fontaine, le 18 juillet 2024 17:24

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18 juillet 2024

Modification

18 juillet 2024 17:29

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Pour citer cette note

Anonyme. (2024). Guerre au nerprun : stratégie de sensibilisation à la gestion des espèces envahissantes et exotiques dans un grand parc urbain. Praxis (consulté le 19 juillet 2024), https://praxis.encommun.io/n/aeCzrD3x3LBswSdM7vDOGEAXhQI/.

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