ACFAS 2025 - Mot de clôture du colloque des ASP

🌿 Cette note fait partie du carnet Visites et évènements des Ateliers des savoirs partagés. Ce mot de clôture a été prononcé par Caroline Dufresne lors du colloque intitulé Les ASP: au coeur de l’émergence de nouvelles ruralités, en mai 2025.


D’abord, je voudrais dire un immense MERCI à tout le monde! Merci pour votre présence. Merci à tout le monde qui s’est prêté au jeu des présentations, c’est pas dans les habitudes de tout le monde ce format Acfas, c’est pas toujours confortable, mais vous avez été bons et bonnes! Bravo aussi aux personnes qui nous ont suivi en ligne toute la journée! Je sais pas comment vous avez fait, j’aurais jamais été capable! Vous êtes tenaces!

Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation de la journée. Particulièrement Christine pour l’orchestration, pour le souci de tous les détails qui font que tout le monde se sent bien. (Ici les gens l’ont applaudi! C’était bien!)Merci au comité de coordination des ASP et au comité organisateur: Marie-Ève, Denis, Juan-Luis, Maude, Vincent, Pierre-André et Christine. 

Avant de passer à la partie festive de la journée, je vais prendre un petit moment pour clore, mais surtout pour ouvrir vers le futur des ASP.

Aujourd’hui, on a fait un tour d’horizon des 13 dernières années, qui sont peut-être les 13 premières au fond. On sait qu’il y en a 5 autres à venir:  jusqu’en 2030, on accueillera des nouvelles communautés, des chercheurs et chercheures, des étudiants et étudiantes. Et donc, de la relève partout : dans les comités de pilotage, dans les communautés et même dans la coordination!

Je suis contente de faire ce mot de clôture à l’Acfas 2025, on boucle la boucle avec l’Acfas 2011, à Sherbrooke. On en a parlé à plusieurs reprises aujourd’hui, de cet Acfas 2011 qui a été le lieu et le témoin de la première étincelle de ce qui allait devenir les ASP. Cette étincelle, ça a été un petit échange entre Pierre-André et moi, quand on s’est dit: aïe, ça serait tu l’fun de pouvoir organiser des formations citoyennes à Saint-Camille, où les profs apprendraient aussi! L’idée de coapprentissage était née! 

Je ne pensais pas du tout à l’Acfas 2025 à ce moment-là…

En 2011, Sylvain en a parlé plus tôt, j’étais “chercheure en résidence” à Saint-Camille. Littéralement en résidence, puisque j’habitais là! Je faisais ma maîtrise en lien avec le laboratoire rural. J’avais un pied dans la recherche et un pied sur le terrain. Aujourd’hui, j’ai toujours un pied sur le terrain des ASP et un pied dans la recherche, au doctorat en géographie. Une de mes résidences est peut-être l’UQAM, alors que je vais explorer si la biorégion peut être un cadre de réflexion intéressant pour les communautés de la Basse-Côte-Nord, pour imaginer le futur de leur région. Et qui sait, peut-être éventuellement tisser des ponts entre la ruralité et la nordicité…à suivre à une prochaine Acfas, peut-être!  

On peut dire qu’on a accompli beaucoup, qu’il reste beaucoup de belles choses à venir, mais il y a quelques défis aussi. Je vous en mentionne trois, ils sont dans le livre. 

Le 1er défi, un genre de défi des 4 C : consolidation, cohérence, cohésion, coordination.Ce qui nous demandera de se donner un fonctionnement, des rôles et un processus décisionnel clairs.

Le 2e défi, c’est l’essaimage. À l’interne : s’enraciner localement, dans les communautés actuelles, se faire mieux connaître par les citoyens et citoyennes. Et externe : accueillir une  quinzaine d’autres communautés d’ici 5 ans.

Le 3e défi, c’est l’ancrage dans la durée, la recherche d’une certaine pérennité. Vincent en a parlé, c’est financier bien sûr, mais pas seulement. Le fonctionnement aussi, la recherche, l’évaluation, etc. 

Quelques souhaits pour la suite des ASP Maintenant que j’ai mentionné des défis, j’aimerais formuler quelques souhaits pour la suite des ASP. 

Le premier, c’est de continuer sur la lancée des métaphores vivantes et évolutives. Un peu comme l’évolution du logo. Pour les personnes qui étaient là au début, rappelez-vous notre 1er logo. Le poussin avec son chapeau de chef!

Au début, on était dans les ingrédients, puis les outils de cuisine. On était dans les métaphores culinaires. Si on fait le parallèle avec le logo actuel, on pourrait dire qu’on était dans une des petites maisons, on était dans la cuisine. Puis, on est passé aux métaphores vivantes, évolutives, aux écosystèmes. On est sorti dehors et on s’est mis à jardiner.  

Je nous souhaite de continuer à jardiner à plusieurs mains. Semer, arroser, prendre soin et bien sûr, récolter.

Faut laisser vivre les pissenlits aussi! Au-delà du mois de mai sans tondeuse, vous savez quand on souffle sur les pissenlits séchés et que les graines s’envolent, les akènes de pissenlits qui partent au vent et qui vont se déposer on sait pas où. C’est comme les idées ou les rencontres dans les ASP : des fois, ça tombe sur l’asphalte mais des fois, ça tombe en terreau fertile! Et ça donne des choses auxquelles on ne s’attendait pas.  

Je nous souhaite aussi de continuer à résister. À la pression de vitesse, de productivité, d’uniformisation.

À l’image de la nuée d’oiseaux ou de poissons, quand ils changent de direction en même temps, de manière coordonnée, on ne sait pas trop comment. Il semble que les virages seraient amorcés par des individus en périphérie, qui voient ce qui s’en vient et qui incitent les individus du centre à les suivre là où il vaut mieux aller.

J’aime penser que les ASP peuvent être un de ces oiseaux de la marge, pas parce qu’on va aussi vite qu’eux (qui virent en une fraction de seconde), mais parce qu’on incite à garder le cap sur les alternatives au système économique dominant, sur les initiatives enracinées, démocratiques.

En fait, ce que je souhaite aux ASP, c’est d’évoluer vers un jardin en permaculture. De continuer à:

Prendre soin de la terre
Prendre soin de l’humain et
Partager équitablement. Et pas juste les récoltes : les intelligences, les idées, les prises de décisions, les rôles, la vision, les difficultés, les célébrations aussi.

Pour conclure, je ne m’essaierai pas à prédire le futur de la ruralité. Je suis sûre que je me tromperais. Mais je suis retourné dans la note Praxis qui contient des aspirations pour l’avenir de la ruralité, laissées à la fin du forum international de mai 2024. Je vous en partage quelques unes: 

  • Respecter la ruralité dans sa spécificité, son unité et dans ses choix;
  • S’inventer et se réinventer;
  • Donner aux municipalités le pouvoir de faire des choses autrement;
  • Nous n'avons plus rien à attendre du grand système, faisons les choses dès maintenant nous-mêmes;
  • Plus d’engagement en politique et des élus entourés de rêveurs;
  • Que la politique s’adapte aux gens et non les gens qui s’adaptent au politique;
  • Et une dernière, qui va nous conduire vers le lancement du livre: boire de la bière oui, mais voir la beauté de nos territoires, créer du rêve!  

Merci tout le monde!

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Intégré par Caroline Dufresne, le 11 juin 2025 14:41

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Publication

26 mai 2025

Modification

12 juin 2025 15:25

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Pour citer cette note

Caroline Dufresne, Alice Rivard. (2025). ACFAS 2025 - Mot de clôture du colloque des ASP. Praxis (consulté le 15 juillet 2025), https://praxis.encommun.io/n/aeXLzp8BF8dEAqfORMl8rBvyOKo/.

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