Dans de nombreux espaces thérapeutiques occidentaux, on nous apprend à poser des limites, à couper les liens et à privilégier l’autosuffisance. Mais qu’en est-il de la réparation et du maintien des relations. Pour une véritable guérison, nous avons besoin de plus que des limites : il nous faut des outils pour gérer les conflits, reconstruire la confiance et cultiver des relations saines et durables. Christabel Mintah-Galloway nous invite à réfléchir à comment réapprendre ces compétences essentielles dans un monde qui nous pousse à la déconnexion ?

Traduction libre d'une publication de christabelmintahgalloway sur Instagram ✨
La thérapie occidentale enseigne excessivement les limites, mais sous-enseigne la réparation.
Regardons le tout d'un peu plus près
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1. La thérapie en Occident se concentre sur :
- Comment quitter une relation
- Comment poser des limites
- Comment couper les personnes toxiques
2. La thérapie en Occident se concentre rarement sur :
- Comment traverser une rupture
- Comment réparer la confiance après une blessure
- Comment préserver des relations sur le long terme
Pourquoi ?
Parce que les approches thérapeutiques occidentales sont souvent ancrées dans l’individualisme. Elles supposent que :
- L’indépendance est toujours préférable à l’interdépendance
- L’objectif de la guérison est l’autosuffisance, et non la connexion
- Éviter les blessures est plus important qu’apprendre à les réparer
Mais voilà le problème... La plupart des gens en Occident ne souffrent pas d’un excès de connexion.
Ils souffrent d’un manque de connexion.
Le capitalisme nous isole déjà. L’individualisme blanc nous empêche déjà de faire confiance aux autres. Et la thérapie renforce cela.
Pendant ce temps, les cultures noires, immigrées et collectivistes sont souvent encouragées à abandonner leurs familles et leurs communautés, plutôt qu’à apprendre à y évoluer de manière plus saine.
Le résultat ? Nous sommes laissés face à un choix entre une fusion toxique et une déconnexion totale.
Aucun des deux n’est une véritable guérison.
Nous n’avons pas seulement besoin de limites.
Nous avons besoin de :
- Compétences pour gérer les conflits
- Outils de réparation et de responsabilité
- Intelligence émotionnelle dans les relations
Apprendre à rester, à réparer et à construire des relations est tout aussi important que savoir quand partir.
Commentaire accompagnant la publication originale :
La thérapie occidentale n’est pas décolonisée
La thérapie occidentale adore enseigner les limites, l’autonomie et comment partir au premier signe d’un « red flag ».
Mais avons-nous pris le temps de nous demander à qui ces conseils profitent vraiment ?
Pour les cultures noires, immigrées et collectivistes, la thérapie donne souvent l’impression qu’on nous apprend à abandonner ce qui fait notre force : la connexion, la communauté et l’interdépendance.
Bien sûr, certaines cultures luttent contre la codépendance, la fusion et le manque de limites, mais la plupart d’entre nous en Occident souffrent plutôt de l’inverse.
Le capitalisme nous a conditionné·es à :
- ❌ Prioriser l’individualité au détriment de la communauté.
- ❌ Considérer les relations comme des transactions.
- ❌ Valoriser l’indépendance plutôt que l’interdépendance.
Guérir ne devrait pas signifier s’isoler davantage. Cela devrait signifier apprendre à être en relation, à demander de l’aide, à être vulnérable, à réellement se connecter.
La question est : comment enseigner les compétences relationnelles dans un système qui profite de notre déconnexion ?
Parlons-en. 👇🏾
💬 Quelle est une leçon que tu as dû désapprendre en thérapie ? As-tu un·e thérapeute qui adopte une approche décolonisée ? Aide d’autres personnes à en trouver en partageant en commentaire ! Chacun·e enseigne à l’autre.