Cette note fait partie du carnet 12e édition des Rencontres nationales du RADN
J'arrive en après-midi à la 12e Rencontre nationale du Réseau des agent·es de développement culturel numérique (RADN) qui a lieu à la Maison du développement durable et je suis fébrile. Non pas parce que j'en suis à mon troisième café, mais parce que je sais qu'une fois de plus, je vais assister à quelque chose d'unique, parce que les ADN forment une communauté de pratique unique.
Ce qui me marque particulièrement pendant ces quelques heures centrées autour des Cercles, des groupes de travail thématiques répondant à des besoins prioritaires des organismes et du secteur culturel, c'est à quel point l'enjeu des savoirs ouverts et de la collaboration ouverte est au cœur de cette communauté de pratique.
Lors de la première activité, Chanel Vincent-Dubé (Culture Laval) et Frédéric Cordier (RAAV) présentent les résultats d'un sondage mené par le cercle sur la centralisation et gestion des données. Comme je ne connais rien sur ce sujet, ma collègue Frédérique m'explique gracieusement la situation et tout devient limpide: grosso modo, les outils de gestion de données, ça coûte très cher, et les ADN cherchent une façon de se soutenir mutuellement pour obtenir du financement et bénéficier d’un accompagnement commun pour leur implantation. La dernière diapositive nous fait toustes rire, mais elle résume très bien le travail des cercles: « Merci de nous aider à vous aider à nous aider à vous aider », peut-on lire.
Le restant de l'après-midi est dédié au travail des cercles en sous-groupes, à une séance de prototypage de solutions et à une présentation éclair en grand groupe. Je me glisse dans le cercle sur l'intelligence artificielle qui discute de partage de savoirs, de veille, de guides, de formations, je les quitte pour visiter les autres cercles, je résiste à un quatrième café, je circule parmi les groupes qui sont en parfaite concentration, affairés comme des abeilles. De retour en grand groupe, nous écoutons les présentations des cercles et je suis émerveillée par l'intelligence de cette communauté, par leur complicité, et par leur résilience.
Même si on ne s'y connait pas ou peu en matière de gestion de données, d'intelligence artificielle ou de référentiel commun, en entendant des mots comme « mutualisation », « gouvernance commune », « approche collaborative », « valeurs communes », on comprend que les ADN cherchent à s'entraider, à collaborer, à mettre en commun, à développer des outils pour répondre à leurs besoins.
Les membres du Réseau proviennent peut-être de régions et d'horizons différents (danse, musique, édition, patrimoine, etc.), mais les ADN partagent leurs savoirs et font appel à la force de l'intelligence collective pour trouver des solutions communes. C'est beau à voir, et c'est inspirant. C'est toujours un privilège que de pouvoir passer quelques heures avec elleux, de plonger dans leur univers et leurs réflexions, et d'en apprendre plus sur leur réalité, leurs besoins et leur métier, d'être témoin de cette volonté de s'encapaciter, de « s'aider à s'aider à s'aider à s'aider ».
