Atelier collectif sur les communs - Groupe 5 : Gouvernance et relations avec l'industrie / Collective Commoning Workshop - Group 5: Governance & Industry Relations

Cette note collige les échanges et les savoirs qui ont été récoltés lors du Premier Symposium ArtAI s'étant déroulé les 4 et 5 novembre 2024 à Montréal.

Vous pouvez en tout temps accéder au mot d'introduction et à la table des matières de ce carnet.

👥 La création de cette synthèse est une collaboration entre humain·es et IA. / The creation of this synthesis is a collaboration between humans and AI.

Below you will find the English version of this note.

Atelier collectif sur les communs - Groupe 5 : Gouvernance et relations avec l'industrie. Crédit photo: Bruno Colpron

📝 Mise en contexte

Basée sur le premier atelier thématique sur la gouvernance et les relations avec l'industrie, cette seconde conversation a tourné autour de trois idées principales :

  1. la création de bibliothèques d'art IA pour démocratiser l'accès aux ressources
  2. la négociation ou non avec l'industrie technologique concernant les données et la gouvernance
  3. la responsabilité écologique des artistes dans l'utilisation de l'IA.

Les participant·es se sont concentré·es sur le développement de cadres pouvant autonomiser les artistes, offrir un accès équitable aux technologies IA, et proposer des solutions aux défis juridiques et financiers liés à l'utilisation de l'IA dans la création artistique. Le débat a mis en lumière les approches contrastées de la gouvernance descendante par les géants de l'industrie, par rapport à une approche ascendante et communautaire fondée sur la collaboration, la démocratisation et les modèles basés sur les biens communs.

L'objectif ultime était de déterminer comment équilibrer les dynamiques de pouvoir entre l'industrie et les artistes tout en assurant des pratiques éthiques et durables dans l'intégration de l'IA dans les arts.

💡Idées clés

  1. Bibliothèques d'art IA et démocratisation
    Une idée centrale était la création de bibliothèques ou de bases de données d'art IA qui pourraient servir de bien commun, facilitant l'accès aux ressources, outils et ensembles de données pour les artistes. Cette bibliothèque permettrait aux artistes de garantir la découvrabilité, l'indexation et la disponibilité de ressources créatives diverses. Le concept a soulevé des questions sur qui serait responsable de la curation de ces ressources et comment les bibliothèques pourraient être modernisées pour répondre efficacement aux besoins numériques et artistiques. Une voie possible serait de créer de nouveaux rôles, tels que des bibliothécaires dédié·es aux ressources d'art IA, et d'examiner des moyens de faciliter l'accès public à ces ressources de manière équitable. La vision ultime est de démocratiser l'accès aux outils IA et aux données nécessaires pour les pratiques créatives, en comblant le fossé numérique.

  2. Négociation avec l'industrie versus gouvernance ascendante
    La discussion s'est également concentrée sur la négociation avec l'industrie, en particulier autour de la propriété des données et de l'accès à l'expertise. Une proposition était la création de « trusts » de données pour gouverner les données propres aux artistes, afin de garantir qu'elles soient utilisées de manière éthique et non exploitées par les grandes entreprises technologiques. Un autre modèle était la création de coopératives, d'associations ou de structures à but non lucratif où les artistes pourraient collectivement gouverner l'accès aux ressources et à l'expertise technologique, sans être soumis·es aux intérêts des entités à but lucratif. Cependant, certain·es participant·es ont plaidé pour une approche plus radicale et ascendante, semblable au modèle de Wikimédia, arguant qu'il fallait s'abstenir de négocier avec les grandes entreprises technologiques. Dans ce modèle, les artistes affirmeraient leur pouvoir à travers des cliniques juridiques, des actions d'application de la propriété intellectuelle à bas coût et une organisation communautaire, remettant en question le déséquilibre de pouvoir dans le monde numérique.

  3. Responsabilité écologique et polarisation
    Les implications éthiques et écologiques de l'IA dans l'art ont suscité une forte polarisation, en particulier entre chercheur·euses universitaires et artistes. Alors que certain·es considéraient l'utilisation de l'IA comme un chemin vers l'autonomisation créative et l'innovation, d'autres mettaient en avant le coût écologique de l'utilisation de l'IA et la nécessité de pratiques responsables. Cette division émotionnelle a mis en évidence la relation complexe entre liberté artistique, avancées technologiques et durabilité. Les participant·es ont discuté de la responsabilité des artistes dans la gestion des ressources et des infrastructures qu'iels utilisent et de la nécessité d'adopter des pratiques plus durables lorsqu'iels utilisent des technologies IA.

💾 À retenir

  1. Créer des bibliothèques collaboratives d'art IA
    Les bibliothèques pourraient être un moyen idéal pour construire un bien commun accessible de ressources en art IA. Les bibliothèques modernes devraient aller au-delà des archives physiques traditionnelles, en évoluant vers des centres numériques où la découvrabilité, la collaboration et l'accès aux outils IA sont prioritaires. Cela pourrait autonomiser les artistes en leur fournissant les données et les infrastructures nécessaires pour créer librement, sans les contraintes des intérêts commerciaux.

  2. Repenser la gouvernance et les trusts de données
    Une gouvernance efficace de l'IA dans les arts repose sur la compréhension de ce qui est gouverné — les données, l'expertise et les ressources. Les artistes doivent pouvoir gérer leurs propres données et collaborer au sein de structures non lucratives ou coopératives pour protéger leurs droits et leur autonomie. Cela nécessite de repenser les modèles traditionnels de gestion des ressources et de mettre l'accent sur une gouvernance relationnelle qui favorise la collaboration communautaire.

  3. L'approche ascendante et l'autonomisation juridique
    Le modèle de gouvernance ascendante représente une alternative puissante au contrôle descendant exercé par les entreprises technologiques. Les cliniques juridiques, l'application de la propriété intellectuelle et l'organisation communautaire peuvent permettre aux artistes d'affirmer leurs droits et de résister à l'exploitation. Ce passage d'une mentalité d'extraction des ressources à une approche valorisant les relations et la gouvernance communautaire pourrait garantir que la technologie IA serve les intérêts des artistes et du public, plutôt que ceux des grandes entreprises.

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This note brings together the exchanges and knowledge that were collected during the First ArtAI Symposium which took place on November 4 and 5, 2024 in Montreal.

You can access the introductory word and table of contents of this notebook at any time.

📝 Context

Based on the first thematic work group session on governance and industry, this second conversation revolved around three core ideas: the creation of AI art libraries to democratize access to resources, negotiating or not negotiating with the tech industry regarding data and governance, and the ecological responsibility of artists in AI usage. The participants focused on developing frameworks that could empower artists, provide equitable access to AI technologies, and offer solutions to the legal and financial challenges of working with AI in artistic creation. The debate highlighted the contrasting approaches of top-down governance by industry giants versus a grassroots, bottom-up approach rooted in collaboration, democratization and commons-based models. Ultimately, the goal was to determine how to balance the power dynamics between industry and artists while ensuring ethical and sustainable practices in AI’s integration into the arts.

💡Key ideas

  1. AI art libraries and democratization
    A central idea was the creation of AI art libraries or databases that could serve as a commons, providing easier access to resources, tools and datasets for artists. This library would empower artists by ensuring discoverability, indexing, and the availability of diverse creative assets. The concept raised questions about who would take responsibility for curating these resources and how libraries can be modernized to serve digital and artistic needs effectively. One potential avenue was creating new roles, such as librarians dedicated to AI art resources, and examining ways to facilitate public access to these resources in an equitable manner. The ultimate vision is to democratize access to the AI tools and data necessary for creative practices, bridging the digital divide.

  2. Negotiating with industry vs. bottom-up governance
    The discussion also focused on negotiating with the industry, particularly around data ownership and access to expertise. One proposal was the creation of data trusts to govern artists' own data, ensuring that it is used ethically and not exploited by large tech companies. Another model was the creation of cooperatives, non-profits, or associations where artists could collectively govern access to resources and technological expertise, without being subjugated to the interests of profit-driven entities. However, some participants advocated for a more radical bottom-up approach, similar to the Wikimedia model, arguing against negotiating with big tech altogether. In this model, artists would assert their power through legal clinics, low-cost IP enforcement, and grassroots organizing, challenging the power imbalance in the digital world.

  3. Ecological responsibility and polarization
    The ethical and ecological implications of AI in art sparked intense polarization, especially between academic researchers and artists. While some viewed the use of AI as a path toward creative empowerment and innovation, others emphasized the ecological cost of using AI and the need for responsible practices. This emotional divide underlined the complex relationship between artistic freedom, technological advancement, and sustainability. Participants discussed the responsibility of artists in managing the resources and infrastructures they use and the need for more sustainable practices when engaging with AI technologies.

💾 To remember

  • Creating collaborative AI art libraries
    Libraries could be an ideal medium for building an accessible commons of AI art resources. Modern libraries should go beyond traditional notions of physical archives, evolving into digital hubs where discoverability, collaboration, and access to AI tools are prioritized. This could empower artists by providing them with the necessary data and infrastructure to create freely, without the constraints of commercial interests.

  • Rethinking governance and data trusts  
    Effective governance of AI in the arts begins by understanding what is governed—data, expertise, and resources. Artists must have control over their own data and collaborate within nonprofit or cooperative structures to protect their rights and maintain autonomy. This requires reimagining traditional resource management models and prioritizing relational governance that fosters community collaboration.

  • A bottom-up approach and legal empowerment  
    A bottom-up governance model offers a powerful alternative to top-down control by tech corporations. Legal clinics, intellectual property enforcement, and community organizing can empower artists to assert their rights and resist exploitation. This shift from a resource-extraction mindset to one emphasizing relationships and community-led governance ensures that AI technology serves the interests of artists and the public, rather than corporate agendas.

Suite/next : Atelier collectif sur les communs - Groupe 6 : Outils et infrastructures / Collective Commoning Workshop - Group 6: Tools & Infrastructures

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Intégré par Frédérique Dubé, le 12 novembre 2024 08:50
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Publication

12 novembre 2024

Modification

19 janvier 2025 14:34

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Pour citer cette note

Frédérique Dubé, Jacinthe Jacques, Alice Rivard, Anne-Sophie Thomas. (2024). Atelier collectif sur les communs - Groupe 5 : Gouvernance et relations avec l'industrie / Collective Commoning Workshop - Group 5: Governance & Industry Relations. Praxis (consulté le 20 juillet 2025), https://praxis.encommun.io/n/boOfrxSh-Eb4DbO0i07mbWfNqRU/.

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