Résumé de la rencontre #6 sur la transition écologique dans le numérique

L’empreinte environnementale du secteur numérique est un enjeu sur lequel plusieurs organismes communautaires s’interrogent. Chemins de transition a fait un travail important en la matière. Cette initiative, fruit d’un partenariat entre l’université de Montréal et Espace pour la vie,  rend disponible plusieurs ressources à ce sujet sur leur site internet et sur Praxis dans un carnet intitulé :  Bâtir un numérique plus soutenable. 

Dans le cadre de la 6e table de concertation sur la transition numérique dans le communautaire, les participant·es ont été appelé·es à échanger sur la place du numérique au sein de leur organisme et des différentes stratégies mises en œuvre pour réduire son impact environnemental: Comment faire de la croissance en services et de la décroissance en biens matériels?

Que ce soit via des réflexions à l’interne ou un plan plus formel, certains organismes, comme le Consortium coop, mettent en oeuvre certains gestes pour participer à cette transition :

1. Baisser l’espace de stockage des archives et réduire l’hébergement de données.
2. Travailler avec des partenaires de solutions technologiques québécois.
3. Offrir de la formation pour sensibiliser leurs membres.
4. Se tourner vers l’économie circulaire au niveau de l’équipement.
5. Réduire les surfaces physiques au bureau et avoir un minimum de matériel sur place.

La popularisation du télétravail induite par la crise sanitaire (Covid-19) a apporté des changements dans notre consommation du numérique. Considérant qu’une grande partie des impacts environnementaux du numérique se retrouvent dans les appareils du quotidien, à cause entre autres de leur renouvellement rapide, mais aussi de la quantité de matériaux utilisée dans leur fabrication, l’impact du dédoublement de l’équipement (bureau-maison) est important. Il faut une cinquantaine de métaux différents pour produire un téléphone intelligent.

La question d’avoir un seul équipement informatique pour le bureau et la maison se pose, mais l’aspect sécurité est souvent mentionné comme un frein par les participant·es. La nécessité de préserver la vie privée et la sécurité des données dans un contexte d’application de la loi 25 freine grandement la possibilité d’utiliser un seul équipement pour son usage personnel et professionnel.

Au-delà du matériel et de son impact, l’accès au numérique reste, encore à ce jour, un enjeu important. Alors qu’on commence à parler de décroissance, il ne faut pas oublier que certaines personnes n’ont toujours pas accès à une connexion internet fiable.  Pour répondre à cette préoccupation, certaines  solutions allant dans une logique de “transition juste” sont proposées:

• Revoir notre vision du numérique ; le numérique est une ressource limitée et nous devons choisir d’en faire un service essentiel.
• Adopter une vision plancher-plafond : répondre aux besoins de la population et couper dans les activités  très énergivores moins nécessaires.
• Favoriser une législation qui permettrait d’orienter la collectivité  dans le bon sens plutôt que de faire reposer ce fardeau sur chaque individu-consommateur de manière individuelle.

À la lumière de cette conversation, il apparaît nécessaire de multiplier les tactiques pour prolonger la durée de vie de nos appareils informatiques, notamment en appuyant le développement d’une filière de la revalorisation du matériel, comme le fait Insertech, une entreprise participante à la table, et, de manière générale, en faisant la promotion de pratiques qui vont dans le sens d’une sobriété numérique.