Transition écologique, investissements et retraites. Étude de cas du désinvestissement des hydrocarbures de la CDPQ

Photo: Chris Liverani (Unsplash)

Un dossier de Eve-Lyne Couturier pour IRIS.

Feux de forêt dévastateurs, inondations répétées, sécheresses intenses, canicules mortelles… Chaque année, des records climatiques sont pulvérisés au coût de vies humaines brisées, d’infrastructures détruites et de fragilisation de la biodiversité. Cette multiplication des événements climatiques extrêmes démontre l’urgence d’accélérer la transition énergétique pour lutter contre les changements climatiques. Bien que les États se soient engagés plus d’une fois à atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), les efforts déployés ne semblent pas suffisants pour véritablement changer le cours des choses. Alors que l’on devrait assister à une forte baisse des émissions mondiales de GES pour garder le cap vers la carboneutralité visée d’ici le milieu du siècle, on enregistre plutôt des niveaux d’émissions records.

Faits saillants

  • Au Québec, les efforts de décarbonation ont permis de stabiliser les émissions, mais la tendance forte et persistante à la baisse qu’exige l’atteinte des cibles de réduction tarde à se manifester.
  • Les acteurs financiers dont la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) subissent une pression de plus en plus forte pour modifier leur portefeuille et réduire notamment leurs investissements dans la production d’hydrocarbures.
  • Au terme de l’étude, nous concluons que les campagnes pour le désinvestissement des énergies fossiles ont été efficaces, du moins en ce qui concerne la CDPQ. À la suite de plusieurs années de désinvestissement, la valeur des placements dans l’extraction de produits pétroliers et de gaz naturel au 31 décembre 2023 était négligeable.
  • De plus, les placements en actions de la CDPQ ont sousperformé entre 2011 et 2021 en raison des investissements dans le secteur des énergies fossiles, occasionnant des pertes de l’ordre de 10 à 20 milliards de dollars, mais la CDPQ a limité celles-ci en se retirant de ce secteur au cours des dernières années.
  • Il reste cependant des investissements importants dans le transport et la distribution d’énergies fossiles, la production d’électricité de source fossile et les services auxiliaires (forage, études sismiques, etc.).
  • Notre recherche met également en lumière le manque de leviers permettant aux épargnant·e·s d’infléchir les politiques de placement. Malgré leur participation à des comités de retraite et l’importance des sommes investies par des fonds comme le RREGOP, leur capacité d’orienter les décisions et politiques se limite souvent à un pouvoir d’influence.

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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 9 mai 2024 14:33
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Croissance économique et capitalisme, Réfléchir et rechercher, Débat énergétique, neutralité carbone, Transformer les institutions

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9 mai 2024

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9 mai 2024 14:34

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