Module 1: L'iceberg et la quadruple injustice

Lors de la dernière infolettre, nous vous avions annoncé que deux membres de l’OVSS suivent la formation du Synergia Institute: commonwealth coopératif et changements systémiques. Dans le premier module, un iceberg a retenu notre attention.

Image venant de https://www.youtube.com/watch?v=MIIQ8Wfwu7c&t=467s

Traduction de l'iceberg:                    

  • Niveau 1: réponse aux évènements catastrophiques  ⭠ réactifs 
  • Niveau 2: adaptation ⭠ adaptative et proactive
  • Niveau 3: Mitigation ⭠ créative et transformatrice

Sans conteste, la réponse aux désastres climatiques est la partie la plus visible de la crise climatique. On voit dans les manchettes le débordement d’une rivière ou les sinistré-e-s de Lebel-sur-Quévillon. Les mesures d’adaptation, en réponse aux évènements, sont plus discrètes, mais tout aussi nécessaires. Enfin, les mesures de mitigation qui touchent à la réduction des gaz à effet de serre, à la protection de la biodiversité ou à la réparation des écosystèmes sont pour ainsi dire invisibles: passer d’un chauffage au mazout à l’électricité, transformer les pratiques agricoles, etc.

Avec d'autres, l’OVSS remarque que la crise climatique dissimule une quadruple injustice, où la vulnérabilité sociale et économique est directement corrélée à la vulnérabilité environnementale et climatique.

La pauvreté, dans l'optique socioéconomique, accroit à la fois l'exposition aux effets néfastes des changements climatiques (par exemple résider dans une zone inondable), ainsi que la vulnérabilité envers ses effets (par exemple, vivre une canicule sans climatisation ou espace vert à proximité). De plus, ces communautés voient leurs résiliences climatiques diminuer face aux prix inatteignables des mesures de mitigation et d’adaptation, créant ainsi un cercle vicieux.

Cela produit un paradoxe : ceux qui contribuent le moins aux changements climatiques en subissent le plus les conséquences, étant dépendant, financièrement et politiquement pour mettre en place des solutions, de ceux et celles qui y contribuent le plus. Ce phénomène s'observe à une échelle nationale entre populations d'un même pays, et aussi à l'international, entre pays et continents.

Alors que les émissions par personne diminuent ici et ailleurs, la responsabilité pour la crise en cours repose davantage sur les générations antérieures et vieillissantes tandis que les jeunes et les générations à venir auront à vivre avec les conséquences des désordres climatiques. Quatre injustices donc, entre les générations et entre les écarts de richesse.

Cette quadruple inégalité souligne la nécessité d'une perspective intersectionelle lorsqu'on aborde les chemins de transitions socioécologiques et les actions à mettre en place. La cumulation des différents discriminations et privilèges consolide les injustices socio-environnementales, et demande donc un travail de changements systémiques au-delà de l'adaptation et la mitigation. La réalisation d'une transition porteuse de justice et solidaire des premiers peuples ne peut donc être atteinte sans repérer et démanteler les structures de pouvoir qui les perpétuent. Cette réflexion nous offre une opportunité de croiser les savoirs que nous développons avec nos travaux sur les perspectives décoloniales.

La formation continue. On vous en reparle le mois prochain.

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Réfléxions sur les changements climatiques
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Intégré par Léna Garreau, le 29 février 2024 12:39

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29 février 2024

Modification

25 avril 2024 09:51

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