Reconnaître... pour lutter contre le désir de distance sociale
Une observation que nous faisons dans le cadre de la lutte contre la stigmatisation sociale est que ce phénomène naît d’un manque de compréhension. Le préjugé est par définition infondé, basé sur des croyances plus que sur des faits.
💬 « Et puis il faut accepter que des gens ne peuvent pas fournir à la société parce qu’ils n’en auront peut-être jamais les capacités… [...] Mais il faut permettre à ces personnes de vivre dignement, avec un revenu mensuel qui a de l’allure ! »
(extrait d’entrevue)
Pour lutter contre la stigmatisation sociale, il faut pouvoir reconnaître ce processus. Mais plus encore, c’est la considération de personnes qui doit entrer en jeu. Les préjugés placent la projection que nous pouvons nous faire d’une personne avant la personne elle-même. Ils tendent à effacer la complexité.
Dans un système de valeur où la personne est placée au centre, en adoptant une attitude empathique et une éthique basée sur le respect et la dignité, il devient plus facile de lutter contre la stigmatisation.
💬 « Ce n’est pas le portefeuille qui compte, mais la personne qui est en face de nous. Aussitôt que tu rentres en relation avec quelqu’un, cette personne a quelque chose à t’apporter. Il faut faire l’effort de le voir [même si] ce n’est pas toujours facile. »
(extrait d’entrevue)
Éduquer et sensibilier
L’éventuelle difficulté que nous pouvons avoir d’aller vers les autres peut se comprendre comme un « désir de distance sociale » (AQRP; 2015). C’est précisément ce comportement qu’il faut tenter d’identifier et de réduire par l’apport d’une information juste, allant à l’encontre des stéréotypes véhiculés dans notre société. L’éducation a un important rôle à jouer à ce niveau. Dans le système scolaire, les initiatives de sensibilisation contre l’intimidation peuvent s’apparenter à la tentative de réduire le désir de distance sociale, en plus d’une lutte contre la stigmatisation en soi.
💬 « As a community, we need to open and let people do what they want to do: we need to help them. What are your dreams? What can we do for you? Mental or physical disability does not count here. »
(extrait d'entrevue)
S’il s’agit d’une invitation au changement pour l’ensemble de la population, c’est aussi un message adressé aux pouvoirs politiques envers les institutions et organismes qui oeuvrent quotidiennement dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il est essentiel de pouvoir compter sur des réseaux forts : communautaire, santé, économie. Trop souvent, les organismes communautaires doivent composer avec de moins en moins de moyens pour des besoins grandissants ou en évolution. Répondre adéquatement aux personnes en situation de vulnérabilité, peu importe la nature, demande des effectifs et des moyens financiers.
Le 2 novembre 2015, à l’initiative du Regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (ROCGÎM), plusieurs organismes se sont mobilisés pour informer le public sur l’ensemble des actions réalisées sur une seule année, en même temps que de sensibiliser la population à l’importance de leur rôle (voir photo ci-dessous).
Note - Ajout de « Plus que comprendre, reconnaître : Comprendre sans coller... ».
Le 14 janvier 2025 12:09 par Eve Chevalier
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Le 14 janvier 2025 17:03 par Eve Chevalier
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Le 15 janvier 2025 10:55 par Anne-Sophie Thomas
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Pour citer cette note
Véronique Larose, Emily Mack, Joël Nadeau, Anne-Sophie Thomas, Gédéon Verreault. (2025). Plus que comprendre, reconnaître : Comprendre sans coller d'étiquettes, étude sur la stigmatisation sociale. Praxis (consulté le 6 février 2025), https://praxis.encommun.io/n/hddbXkYZyAEBjhdtgQY2Y0g1X20/.