JDSO 2023 - Penser la relationnalité autrement

Crédit: Melanie Lambrick

Cette note est un témoignage de Ariane Beaudin réalisé suite à sa participation à la Journée des savoirs ouverts 2023. Pour voir l'ensemble des témoignages, accédez au carnet Témoignages des participant·es à la Journée des savoirs ouverts 2023.

Premier atelier de la journée, on est dans l’effervescence après la présentation du matin remplie de surprises et d’annonces de surprises. Je ne me sens pas trop nerveux·se à l’idée de donner, pour la première fois, cet atelier sur la curiosité radicale : je suis plus que convaincu·e que les gens autour de la table seront de bonnes joueuses pour tester l’eau. (Je ne me trompais pas.)

On commence par un tour de table, que je sais sera un peu plus long que ce que l’on veut comme tour de table habituellement, mais j’arrive ici avec une envie de faire les gens (re)connecter et je me dis « on a le temps de prioriser ça ». Je demande à tout le monde de dire son prénom, ses pronoms, son organisation et de répondre à la question suivante : « Quand est-ce que votre curiosité a fait la différence ?» Je lance le bal avec un exemple super « éco-citoyen » en parlant de la fois où j’ai compris que d’essayer de répondre aux questions qu’on se pose peut emmener des changements concrets. Pour moi, ce déclic a eu lieu quand je me suis demandé ce qui faisait en sorte que les gens avaient de la difficulté à s’impliquer dans mon association étudiante quand j’étudiais au Cégep du Vieux-Montréal. J’ai poussé ce questionnement, organisé des discussions sur le sujet pour finalement rédiger un guide qui vulgarise le fonctionnement de la « machine démocratique » du Vieux, qui est encore utilisé aujourd’hui à ce que j’en entends.

J’encourage les gens autour de la table à ne pas nécessairement chercher des exemples « impressionnants » comme celui-là. Rapidement, Émile mentionne comment son observation des oiseaux a vraiment influencé son regard sur le monde. Une autre personne, je crois Véronique, nommera aussi une expérience d’observation de la nature, où elle s’est sentie comme une détective, qui l’a marqué. Je suis content·e d’entendre ces anecdotes. Après tout, c’est tout le pari de mon OBNL, Fleurs d’attache, que d’avancer que la (re)connexion à la nature (même – et peut-être surtout – en ville) peut vraiment être marquante et permettre des changements radicaux dans nos manières de vivre.

L’atelier se déroule bien, le temps disparaît en un clin d’œil (comme c’est souvent le cas, quand on assure une posture d’animation…) La journée continue et les idées continuent de nous nourrir. Je me sens sourire de l’intérieur quand on ramène dans la conversation, le sensible, les récits. Je pense, « oui, je suis arrivé·e, oui, je suis là pour faire exister cette conversation plus fort  » Je discute avec les gens autour, au 5 à 7 je me retrouve à parler de spiritualité comme si de rien n’était. Je ne pensais pas que ça existait vraiment, des moments de réseautage où on se retrouve à parler de spiritualité comme si de rien n’était.

J’y repense à tête reposée aujourd’hui et je me sens sur un petit nuage de gratitude. Ce soir-là, en rentrant chez moi, je me sentais heureux·se sans vraiment pouvoir mettre davantage en mots ce que je retenais de cette belle journée si riche, si ce n’est que ce sentiment (ou devrais-je dire intuition?) que les choses vont dans la bonne direction et que les bonnes personnes se rencontrent.

Je regarde un autocollant posé sur mon ordinateur qui représente une carte de tarot, le 7 de coupes, qui symbolise, entre autres choses, les possibilités de l’imagination, l’abondance de ce que l’imaginaires et les possibles ont à offrir. Une carte avec qui j’entretiens une relation particulière (et évolutive!) depuis plusieurs années. Je la contemple et je vois encore là un exemple de comment le sensible, qui est souvent si immatériel, si invisible, vient se glisser subtilement dans notre réalité. Je pense que la Journée des savoirs ouverts s’ancrait nécessairement dans l’énergie du 7 de coupes. Je n’ai pas l’impression que nous avons trouvé des solutions à proprement parler, mais nous sommes définitivement plusieurs à en être ressorti·es des plus inspiré·es. De toute façon, dans le domaine de la transition socio-écologique, on avance plus à coup de questions qu’à coup de réponses!

Bref, tout ça m’apporte à vouloir continuer de penser la relationnalité autrement. Celle au vivant et à l’invisible, aux sentiments et à ce qui fait un récit un récit. Aux idées qui continuent de flotter dans l’air et qui nous attachent aux autres mêmes si on a peut-être oublié leur prénom ou leur visage. Celle qui nous lie à ce vent de changement, bon an mal an, et qui entraînera des gens dans notre sillage de tellement de façons que nous n’imaginons pas encore…

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Intégré par Ariane Beaudin, le 13 décembre 2023 19:20

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14 décembre 2023

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14 décembre 2023 09:17

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