Étude sur l'impact des changements climatiques sur les finances publiques des municipalités du Québec

"Les finances des municipalités sont exposées et vulnérables aux risques physiques des changements climatiques. Pourtant, à ce jour, l’ampleur de cette problématique demeure mal chiffrée à l’échelle du Québec. La présente étude vise spécifiquement à mesurer l’impact des changements climatiques sur les postes budgétaires de l’ensemble des organisations municipales québécoises. Les impacts discutés dans le présent projet constituent la pointe de l’iceberg des impacts économiques des changements climatiques.

Messages clés

  • La capacité de faire face aux changements climatiques se construit à l’échelle locale avec des réponses adaptées aux réalités territoriales.
  • Il appartient aux municipalités d’anticiper les changements à venir et d’effectuer dès maintenant les investissements nécessaires afin de mieux protéger leur population et leurs infrastructures, tout en minimisant les coûts de la maladaptation.
  • Pour les infrastructures seulement et en fonction d’un scénario réaliste de diminution des GES, l’ensemble des municipalités du Québec devront dépenser environ 2 G$ additionnels par année jusqu’en 2055 en raison des risques chroniques (stress) engendrés par les changements climatiques (précipitations extrêmes, augmentation des températures et modification des cycles de gel-dégel).
  • La facture totale avoisinerait les 75 G$ (en dollars constants de 2020) pour le siècle à venir.
  • Les routes locales, et les canalisations d’eaux pluviales et usées et autres installations de traitement des eaux seront les infrastructures les plus coûteuses à entretenir, à mettre à niveau et à remplacer en contexte de changements climatiques.
  • Le cout total des changements climatiques varie selon la région, l’exposition au risque, le stock d’actifs, et la taille de la population.
  • Dans ce contexte, les solutions basées sur la nature sont des alliées des municipalités.
    • Accentuer la végétalisation des municipalités pourrait notamment permettre d’absorber les volumes d’eau pluviale supplémentaires et réduire proportionnellement la demande pour des infrastructures grises coûteuses, tout en générant divers cobénéfices.
  • Aux coûts associés aux infrastructures s’ajoute le cout imputable à chaque évènement d’inondation ou de submersion vécu par une municipalité, un dépassement du tiers de son budget annuel en sécurité civile.
  • Ces chocs financiers se multiplieront et s’amplifieront, puisque les inondations automnales plus nombreuses coûteraient plus cher que les inondations printanières et que les dommages causés par les submersions côtières s’aggraveront.
  • De plus, les résultats indiquent que la présence de surfaces artificialisées (non naturelles) dans une zone inondable implique des dépenses municipales plus élevées en administration et en sécurité.
  • Également, les vagues de chaleur (plus de 30 degrés pendant minimum 5 jours consécutifs) seront de plus en plus fréquentes pour les municipalités fortement peuplées du sud du Québec. Par exemple, pour Montréal les vagues de chaleur pourraient excéder 5 épisodes par années d’ici 2050.
  • Finalement, l’étude révèle que létalement urbain à très basse densité va en général à l’encontre des bonnes pratiques de financement durable des infrastructures en contexte de changements climatiques. Les changements climatiques imputent des dépenses additionnelles aux municipalités et ce fardeau est plus facilement supportable si le stock d’infrastructures par habitant est plus bas.
  • Il est à noter que les coûts estimés dans cette étude représentent la pointe de l’iceberg des impacts des changements climatiques sur les finances municipales, puisqu’elle ne prend notamment pas en compte les impacts de la transition vers une économie faible en carbone, les mesures d’adaptation, les risques d’évènements climatiques autres que les inondations et les submersions, les coûts de l’inaction future, etc.
  • Les résultats sous-estiment le cout réel des changements climatiques aussi, car ils assument que tous les nouveaux actifs municipaux seront 100 % résilients au climat futur. En réalité, les nouveaux actifs ne seront pas entièrement résilients au climat futur pour diverses raisons : conception déficiente, capacité financière limitée, seuil de risque accepté par le donneur d’ouvrage, évènements extrêmes, contexte, etc.
  • La chaussée peut être impactée de différentes façons par le changement climatique, par exemple l’augmentation des cycles de gel et dégel hivernaux qui entrainent la pénétration d’eau dans les fissures de l’asphalte, et sont suivis de périodes de températures sous zéro. Suite à de nombreux épisodes, la couche de roulement se détériore et produit des nids de poule qui doivent être réparés. Pour les réseaux de routes en gravier, un redoux hivernal de plusieurs jours peut causer des problèmes de drainage et réduire la capacité portante des matériaux, causant des dommages qui requièrent des réparations ou des restrictions de charges."

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Développement des communautés - Enjeux, leviers et stratégies
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Intégré par Élise Solomon, le 16 mars 2023 16:15
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Économie, Transition écologique, Réfléchir

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Publication

11 octobre 2022

Modification

25 août 2023 11:15

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