Développer un partage équitable de la ressource numérique

Le numérique est à la fois une ressource critique et non-renouvelable. Critique, car le numérique est devenu essentiel au bon fonctionnement de nos sociétés de plus en plus digitalisées, et non-renouvelable car il s’appuie sur l’extraction exponentielle de matières premières qui se raréfient (métaux, alliages, plastiques, hydrocarbures et eau). Nos sociétés feront tôt ou tard face à des contractions de la ressource numérique, par décision collective, afin de limiter son empreinte environnementale dans une perspective de transition écologique, ou à défaut d’approvisionnement suffisant (pénuries, ruptures de la chaîne, instabilité des prix). Voir le numérique comme une ressource finie est d’autant plus pertinent que celle-ci est aujourd’hui déjà très inégalement répartie au sein de la province, tant dans les usages que dans ceux qui y ont accès.

Cependant, si l’accès au numérique de l’ensemble de la population semble en partie devoir passer par une hausse de la connectivité à court terme, nous ne pourrons pas indéfiniment compter sur une augmentation de la ressource numérique pour mieux la répartir. Il convient alors d’anticiper ces contractions pour penser à sa juste répartition, afin d’éviter que celle-ci s’opère sur une base non-démocratique (par la seule puissance des marchés, par exemple), en menant une réflexion collective sur les usages numériques essentiels à prioriser, et ceux auxquels nous devrions renoncer partiellement ou entièrement, pour une transition numérique la plus souhaitable possible.

Pour développer un partage plus équitable de la ressource numérique à l'échelle du Québec, plusieurs changements significatifs doivent avoir lieu, notamment:

    • La réévalution de nos rapports vis-à-vis des géants numériques afin de récupérer des pouvoirs décisionnels sur les trajectoires que suivent le numérique au Québec

    • La reconnaissance de l'accès à internet haute vitesse comme un service essentiel pour s'épanouir dans nos sociétés actuelles, afin de garantir un accès de base

    • Le développement de capacités de suivi des risques d'approvisionnement du numérique, afin d'alimenter sa gestion de manière informée

    • Un plus grand soutien au réemploi

    • De la sensibilisation des utilisateurs et utilisatrices, ainsi qu'une promotion plus générale de démarches type low-tech/slow tech

    • La mise en place d'un groupe de travail qui se penche sur la priorisation collective des usages numériques, pour adopter des mécanismes de priorisation

L'image ci-dessous illustre comment, une fois liés les uns aux autres, ces basculements représentent des points d'étape importants pour atteindre une gestion plus collective du numérique au Québec d'ici 2040. 

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Pour poursuivre la lecture: Passer d'un numérique instinctif à un numérique sur mesure

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Ce carnet a été rédigé à partir des travaux du Défi numérique de Chemins de transition. Vous pouvez consulter le site internet de l'initiative pour retrouver l'ensemble des ressources disponibles. 

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Bâtir un numérique plus soutenable
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Intégré par Martin Deron, le 23 mars 2023 15:06

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Publication

23 mars 2023

Modification

12 juillet 2023 16:02

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