La récente fermeture d'un entrepôt par Amazon a été qualifiée de "terrorisme économique" par des analystes, soulignant les pratiques agressives de l'entreprise pour dissuader la syndicalisation de ses employé·e·s. Cette stratégie met en lumière les défis auxquels font face les travailleur·euse·s dans un contexte de capitalisme de plateforme.

Un billet de Jim Standford pour l'IRIS
Le terrorisme est défini comme un acte de violence visant généralement des innocents et qui est motivé par un objectif politique ou idéologique. Selon cette définition, la décision d’Amazon de fermer ses sept entrepôts au Québec afin d’éviter la syndicalisation de ses employé·e·s est un acte de terrorisme économique. La vie des 1 700 travailleurs et travailleuses (au bas mot) qui perdent leur emploi sera profondément affectée ; certains ne s’en remettront jamais et leur douleur sera partagée par leurs familles et leurs communautés. Le message de la multinationale était clair : « Où que vous soyez dans le monde, ne pensez même pas à réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail chez Amazon. Nous fermerons boutique et détruirons votre vie. »
Les travailleurs et travailleuses des entrepôts d’Amazon au Québec ne peuvent être tenus responsables de la série d’événements qui a conduit à ces fermetures. Un syndicat a été formé et accrédité l’année dernière dans l’entrepôt DXT4 à Laval. Simples témoins de la situation, les travailleurs et les travailleuses des six autres entrepôts subissent maintenant des dommages collatéraux de l’antisyndicalisme d’Amazon. Quant aux travailleurs et aux travailleuses syndiqué·e·s de l’entrepôt de Laval, ils sont tout aussi innocent·e·s – contrairement à ce qu’en disent les apologistes de l’entreprise qui estiment que la fermeture aurait pu être évitée si les employé·e·s n’avaient pas « osé » exiger un meilleur traitement. Ces travailleurs et travailleuses n’ont fait qu’exercer leurs droits démocratiques en s’organisant collectivement et en négociant avec leur employeur pour améliorer leurs conditions de travail, connues pour être exigeantes et dangereuses.