note Note générale
Un retour en arrière avec des bras grand ouverts au privé
Hydro-Québec a été fondée alors que les défauts du système énergétique privé préexistant étaient évidents et que la population exprimait une grande insatisfaction devant les problèmes causés par des services défaillants. Aujourd’hui, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne envisagent la possibilité d’étendre considérablement la portion publique de leur secteur de l’énergie, notamment pour garantir la sécurité de ce maillon névralgique de leur économie 37. La sécurité d’approvisionnement, soit une livraison stable et fiable d’énergie, est récemment devenue un enjeu important sur lequel les États souhaitent avoir plus de contrôle. Irons-nous dans le sens contraire? Souhaitons-nous réellement un retour en arrière?
Le spectre de la privatisation et de la dérèglementation plane sur le secteur énergétique québécois. Le projet de loi qui sera déposé à l’automne pourrait favoriser la participation du secteur privé au développement des infrastructures énergétiques 38 et faire ainsi augmenter encore la part grandissante d’énergie déjà produite par le privé 39. Le trio de décideurs formé par François Legault, Pierre Fitzgibbon et Michael Sabia a laissé entendre que le privé pourrait avoir un rôle important à jouer, notamment dans la construction de petits barrages et d’éoliennes, tout en assurant que « les grands ouvrages vont rester l’apanage de la société d’État » 40,41,42. La possibilité de permettre à un plus grand nombre d'entreprises de produire leur propre énergie a aussi été évoquée 43.
Les mémoires soumis par les organisations liées au monde des affaires dans le cadre des consultations de l’été 2023 mettent bien en lumière les demandes du secteur privé concernant la question de l’énergie :
- Augmenter la production d'énergie en vue de stimuler la croissance économique;
- Maintenir l'utilisation des combustibles fossiles aussi longtemps que possible 44 et même l’augmenter 45;
- Encourager la privatisation de la production d'énergies renouvelables 46,47,48;
- Réduire les réglementations qui entravent les initiatives du secteur privé 49,50;
- Abolir les mécanismes qui garantissent l'accès à une énergie abordable dans le secteur résidentiel 51,52,53,54,55;
La privatisation risquerait ainsi de compromettre l'accès à une énergie propre, fiable et abordable pour la population québécoise, tout en réduisant la capacité du gouvernement à orienter la politique énergétique dans l'intérêt public à long terme.
C'est pourquoi nous nous joignons à de nombreux défenseurs de l'énergie publique au Québec qui s'opposent vigoureusement à la privatisation et plaident en faveur du maintien d'un système énergétique sous contrôle public 56,57,58,59.
Hydro-Québec doit rester dans le giron public afin d’échapper à la course aux profits et de lui permettre d’accorder la priorité à la décarbonation des activités existantes de la société québécoise plutôt qu’aux nouveaux projets industriels énergivores.
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7 décembre 2023
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8 décembre 2023 11:43
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