Un autre regard sur la maladie et la fin de vie

Mars 2024. Ma mentore Diane Blais et moi filons vers Val-des-Sources où nous apprêtons à faire connaissance avec trois personnes qui, sans le savoir, vont nous permettre de relever un défi de taille : ouvrir la discussion sur la mort et la maladie d’une manière lumineuse.

Depuis près de trois ans, Diane et moi faisons équipe pour déceler le beau et le bon chez toutes les personnes que nous interviewons dans les vidéos Parole de sages, produites par Culture aux aînés. Notre angle est résolument positif, axé sur les sources de joie, de fierté et de vitalité. Comment parler de la mort sans basculer dans les dimensions les plus sombres du vieillissement? La réponse à cette question, c’est Denise Gauvreau, Michel Couillard et Sylvie Quenneville qui nous la fournissent en préentrevue.

Michel Couillard et Denise Gauvreau, complices de vie et fondateurs d'Albatros des Sources. Photo: Culture aux aînés

Denise et Michel sont des partenaires de vie et des citoyens engagés dans leur communauté. Ils ont mis sur pied l’organisme Albatros des Sources en 2013, en guise de projet de retraite. À travers lui, ils accompagnent des personnes gravement malades ou en fin de vie dans ces épreuves et forment des bénévoles qui, à leur tour, tendront la main et l’oreille pour faire du bien.

Albatros des Sources est membre de la Fédération du mouvement Albatros, un regroupement national à l’œuvre dans 10 régions du Québec. Les organismes membres offrent tous des services gratuits d’accompagnement aux personnes malades ou en fin de vie, du soutien aux proches aidants ainsi que de la formation.

« Personne ne devrait mourir seul », affirment nos interlocuteurs d’une seule voix. Ancienne infirmière et gestionnaire dans le secteur de la santé, Sylvie Quenneville a soutenu le démarrage d’Albatros des Sources et en est aujourd’hui la coordonnatrice. Persuadée des bienfaits de cette pratique, elle voit l’accompagnement comme un complément essentiel aux soins de base offerts par le système de santé.

Sylvie Quenneville, Coordonnatrice d'Albatros des Sources, infirmière et anciennement gestionnaire dans le secteur de la santé. Photo: Culture aux aînés

Ce que j’ai constaté, en tant que personne provenant du réseau de la santé, c’est que c’est apaisant, ça peut même aider à contrôler la douleur. On peut aussi accompagner les gens dans un moment privilégié de leur vie qui est la mort. C’est un moment important pour la personne et on peut faire la différence dans leur fin de vie!

- Sylvie Quenneville

Une différence dans la vie des individus et dans leur communauté, voilà ce que font les bénévoles d’Albatros. Pour Denise, qui accompagne des personnes depuis 10 ans, tout est dans la capacité d’écouter, de faire preuve de respect et de bienveillance.  

L'accompagnement est une expérience riche en apprentissages pour Denise Gauvreau. Photo: Culture aux aînés

L’accompagnement pour moi, c’est vraiment un plus. C’est accompagner la personne malade jusqu’au bout. C’est lui permettre de vivre ses derniers moments en étant sûre qu’il y a quelqu’un à côté d’elle qui a du respect, qui a de l’écoute, qui a de la compréhension, de la compassion. Et même si cette personne décède, je peux partir vraiment contente et fière d’avoir pu l’accompagner, parce que j’ai donné le meilleur de moi-même.

- Denise Gauvreau

Les expériences qui ponctuent la vie de Denise sont sources d’apprentissages, et l’accompagnement n’y fait pas exception. Tout comme son complice Michel, elle me confie avoir beaucoup appris au contact des personnes malades ou en fin de vie. En effet, un accompagnement de qualité réside dans l’art de créer et d’entretenir une relation égalitaire et respectueuse.

Si la fin de vie est une étape aussi énigmatique qu’unique dans la vie d’une personne, elle recèle surtout de nombreux enseignements. La célèbre psychiatre spécialisée en soins palliatifs Elizabeth Kübler-Ross la décrit comme « la dernière étape de la croissance ». Pour Michel Couillard, le contact avec les individus qui en font l’expérience est une richesse immense. Surtout, il s’agit de la vie, jusqu’à la toute fin.

Michel Couillard se réalise et grandit à travers l'accompagnement des personnes malades ou en fin de vie. Photo: Culture aux aînés

C’est un privilège qu’on a d’accéder à la personne. La personne nous permet de venir la rencontrer dans ce qu’elle a de plus intime, de plus essentiel dans sa vie. C’est à la toute fin, la vie est courte et elle est d’autant plus précieuse. Pendant ce temps-là, la personne vit sa dernière étape de croissance avant de vivre ses derniers moments. C’est ce qui est important : la vie avec la personne dans ce qu’elle a de plus beau.

- Michel Couillard

La vision de la vie - et de la fin de vie - qu'exposent Michel, Denise et Sylvie me convainquent d'une chose: il est possible, sur une base individuelle et collective, de poser un regard plus serein sur la mort. Je vous invite à plonger dans celui que l'équipe de Parole de sages a capté grâce à sa collaboraiton avec Albatros des Sources.

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L'art au service de la santé des aînés
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Intégré par Mariane Ménard, le 20 juin 2024 12:45

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Publication

19 juin 2024

Modification

26 juin 2024 09:57

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Pour citer cette note

Mariane Ménard. (2024). Un autre regard sur la maladie et la fin de vie. Praxis (consulté le 21 juillet 2024), https://praxis.encommun.io/n/piqk-TvHUknErcnIFUKqPM5Q2PA/.

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