Cette note contient la synthèse du premier atelier qui visait à identifier les éléments appréciés et les aspects à améliorer du programme Éco-quartier (PEQ) actuel. Cet atelier s'est tenu lors de la Grande rencontre Espace quartiers le 20 février 2025 à la Cité-des-Hospitalières à Montréal.

🎯 Mise en contexte
Lors de ce premier atelier de la soirée, les participant·es ont été invité·es à réfléchir aux éléments appréciés et aux aspects à améliorer du programme Éco-quartier actuel. La salle a été divisée en 6 groupes et chaque groupe avait à répondre à une série de questions.
🔑 Questions clés
- Qu’est-ce que l’on apprécie du programme Éco-quartier?
- Flexibilité : Le programme offre la possibilité d’adapter le mandat des PEQ en fonction des réalités locales de l'arrondissement.
- Financement prévisible : Un financement pluriannuel permet de soutenir des mandats à plus long terme.
- Diversité des services : Le programme offre une variété de services, tels que le verdissement, l'agriculture urbaine, les jardins, la distribution de végétaux, les bibliothèques d'outils et les patrouilles de sensibilisation.
- Ancrage local et proximité avec la population : Les éco-quartiers sont perçus comme des références et des centres d'expertise reconnus pour les questions environnementales à l'échelle locale. Ils sont ancrés dans leur communauté, favorisant l'action locale et une connexion directe pour répondre aux besoins spécifiques de chaque quartier.
- Sensibilisation et éducation des citoyen·nes : Ils jouent un rôle clé dans l'enseignement et la sensibilisation de la population aux enjeux environnementaux.
- Mobilisation et engagement communautaire : Les initiatives telles que les ruelles vertes et vivantes, les corvées citoyennes et la distribution d'arbres et d'arbustes favorisent l'engagement de la communauté. Le programme encourage la participation active à des projets communautaires et environnementaux, renforçant le sentiment d'appartenance et l'implication collective.
- Qu’est-ce qui fonctionne moins bien dans le programme Éco-quartier?
- Faible notoriété : Le programme souffre d'une faible notoriété auprès de la population locale et parfois même au sein de l'appareil municipal. Un manque de visibilité et de communication contribue à ce problème.
- Ressources limitées : Les ressources financières et humaines à disposition ne sont pas à la hauteur des défis environnementaux et sociaux. Les budgets sont insuffisants, ce qui limite la capacité des éco-quartiers à réaliser pleinement leurs projets.
- Difficultés de collaboration et de communication : Les éco-quartiers rencontrent des difficultés de collaboration et de communication avec la ville, se sentant parfois pris entre les exigences de la ville et les besoins des citoyen·nes. Le dialogue avec l'arrondissement peut être parfois difficile.
- Rétention du personnel : La rétention du personnel est un défi majeur en raison des faibles conditions de travail, du manque de possibilités d'avancement et de la fatigue des employé·es.
- Confusion pour les citoyen·nes : Les citoyen·nes confondent souvent les éco-centres et les éco-quartiers, et ne comprennent pas toujours clairement les services offerts.
- Impact limité des actions : Les actions sont perçues comme très ponctuelles et pas assez durables au niveau de l’impact. Une certaine limitation des plans d'action est due à une course à la réalisation de certains projets du programme Éco-quartier.
- Quelles améliorations seraient souhaitables pour mieux répondre aux besoins locaux et aux enjeux actuels?
- Augmenter les ressources financières et humaines : Allouer des budgets plus importants aux éco-quartiers et améliorer les conditions de travail pour réduire la rotation du personnel. Les ressources financières sont insuffisantes pour mener à bien les initiatives environnementales et soutenir les programmes sur le long terme.
- Améliorer la collaboration et la communication : Faciliter le dialogue entre l’arrondissement et les organismes, assurer une meilleure coordination avec les différents services de la ville et harmoniser les messages envoyés aux citoyen·nes pour éviter la confusion
- Renforcer l'expertise et adapter les programmes aux réalités locales : Offrir une formation plus précise aux employé·es des éco-quartiers, tenir compte des spécificités de chaque quartier et impliquer davantage les citoyen·nes dans la définition des priorités et des actions à mener. Les plans d'action devraient être révisés en concertation avec les éco-quartiers.
- Développer le volet social et communautaire et reconnaître le rôle des éco-quartiers : Créer davantage de liens sociaux, organiser des événements rassembleurs et considérer la mairie comme une maison des citoyen·nes. Il faut éviter la compétition en privilégiant les éco-quartiers pour les mandats liés à l'environnement et leur donner plus de pouvoir décisionnel.
- Développer des actions ciblées et innovantes : Mettre en place des initiatives concrètes et novatrices pour répondre aux défis environnementaux actuels, comme une implication accrue dans l’économie circulaire, des actions plus ambitieuses pour le climat et l’instauration de systèmes de gestion des eaux pluviales dans les ruelles.
- Travailler le maillage avec les autres organismes communautaires : Créer un espace pour que les organismes et les groupes de citoyen·nes se rencontrent, apprennent les uns des autres, partagent leurs savoirs et construisent une synergie.
✨ Initiatives inspirantes
- Collectif Les fruits défendus: Réalise du glanage dans les aires fruitées à Montréal.
- Campagne « Un arbre pour mon quartier » (UAPMQ): Encourage les citoyen·nes à verdir leur environnement.
- Corvées citoyennes: Implique la participation des citoyen·nes à des activités de nettoyage et d’embellissement du quartier.
- Distribution d’arbres et d’arbustes: Encourage les citoyen·nes à participer au verdissement de leur quartier.
- Programme de ruelle verte et vivante: Met l’accent sur le verdissement et l’aspect vivant des ruelles. Il est noté qu’il s’agit de belles initiatives et de lieux de socialisation, mais qu’il faudrait renforcer leurs aspects de verdissement et de déminéralisation.
- Réappropriation d'espaces vides: Transformation d'anciens stationnements en espaces verts.
- Soutien aux initiatives citoyennes: Appuie l’émergence de projets citoyens, en offrant un accompagnement et, dans certains cas, un soutien financier.
- Projet Rebut-Récup de la Société pour l’action, l’éducation et la sensibilisation environnementale de Montréal (SAESEM): Consiste en la récolte et la revalorisation de meubles, basé sur le concept de l’économie circulaire.
- Initiative d’embellissement de l’Éco-quartier Ville-Marie: Offre des plantes, du compostage, du paillis, des semences et tous les outils nécessaires aux citoyen·nes pour participer avec confiance et autonomie au verdissement du quartier
- Diversité de l’offre de la Société écocitoyenne de Montréal (SÈM) (Éco-Quartier Ville-Marie): Comprend un centre de tri, une vaisselle-o-thèque, le programme de subvention des produits d’hygiène éco-responsable et la bibliothèque de semences.
- Ruelles vertes et bleues: Initiative de gestion des eaux usées.
- La patrouille verte avec Véracité, Saint-Laurent: Collecte des données sur qui composte ou non, offrant ainsi la possibilité d’un compostage ciblé et un accompagnement plus efficace et personnalisé pour améliorer les pratiques écologiques des citoyen·nes.
🌱 Récolte du ressenti et du vécu
- Globalement positifs, mais avec des tensions: L'atelier a révélé un enthousiasme général pour le potentiel des éco-quartiers. Les participant·es vantent les bienfaits de l'implantation des PÉQ, notamment la création d'habitudes vertes chez les citoyen·nes et l'importance sociale du PÉQ dans la communauté. Cependant, des tensions existent en raison de contraintes financières et administratives.
- Besoin d'amélioration et d'harmonisation: Un désir commun d'amener le PÉQ encore plus loin est partagé, avec la conviction que les impacts pourraient être multipliés par une restructuration, un meilleur financement et une plus grande autonomie. L'idée d'harmoniser les grands plans d'action fait consensus, tout en préservant une approche locale.
- Importance de la participation citoyenne et de l'expertise: La participation citoyenne est au cœur des discussions, avec un fort intérêt pour l'augmentation de la visibilité des éco-quartiers via les réseaux sociaux et l'affichage. L'importance de l'expertise en environnement et la nécessité d'une formation adéquate ont été soulignées
- Inquiétudes concernant les ressources et les déchets: Un défi majeur concerne le manque de ressources des éco-quartiers pour soutenir les initiatives citoyennes, créant un besoin crucial de renforcer leur rôle d'accompagnement. Des débats ont eu lieu concernant la collecte des déchets domestiques dangereux, avec un besoin urgent d'une solution plus accessible.
- Expériences et opinions varient: Les expériences et les opinions varient en fonction du quartier. Ce qui est un succès et apprécié dans un Éco-quartier peut ne pas l'être dans un autre.