Synthèse du groupe de discussion
Pour pouvoir bien apprécier les résultats présentés dans cette note, on recommande d'abord de prendre connaissance de l'échantillon ayant répondu en consultant cette brève note.
D'ailleurs, il est important de rappeler que l'échantillon de répondant.e.s au groupe de discussion est probablement biaisé par la volonté de bien faire et rendre service à l'équipe d'animation soit par sympathie, démonstration de leur satisfaction ou par soutien à la cause environnementale.
Contexte et objectifs
Un groupe de discussion a été organisé le 20 novembre, quelques semaines après les ateliers Jasons Climat, afin d’évaluer la pérennité de ses effets, notamment sur les connaissances, les comportements et la motivation à agir.
Six participant·e·s ont pris part à la discussion (dont cinq ont complété l'évaluation). Les échanges ont porté sur les apprentissages, les actions entreprises ou envisagées, ainsi que la poursuite des dialogues climatiques dans différents milieux. Les participant·e·s étaient majoritairement déjà engagé·e·s dans la cause, et les volontaires pour le groupe de discussion étaient les plus impliqué·e·s parmi eux.
Certains étaient actifs dans des groupes environnementaux et ont approfondi leurs connaissances, tandis que d’autres ont intégré l’atelier dans un processus organisationnel ou l’ont utilisé comme base pour des actions internes au sein de leur entreprise. Pour un·e participant·e, les résultats étaient moins directement attribuables à l'atelier, étant donné que celui-ci faisait partie de ses fonctions professionnelles.
Les participant·e·s comprenaient des employé·e·s municipaux, des membres de comités verts d’entreprises, et des citoyen·ne·s engagé·e·s pour l’environnement.
Exemples de questions abordées :
- Votre niveau de connaissance sur les changements climatiques a-t-il évolué depuis l'atelier ?
- Avez-vous entrepris ou envisagé une initiative pour réduire votre empreinte écologique ?
- Avez-vous continué à discuter des enjeux climatiques ? Si oui, dans quel cadre ?
- Votre motivation à agir pour le climat a-t-elle changé depuis l’atelier ?
Connaissances et apprentissages
Les participant·e·s ont mentionné des retours positifs sur l’impact des ateliers pour clarifier des concepts comme les gaz à effet de serre (notamment l’empreinte carbone de 8 tonnes par Québécois). Les participant·e·s ont unanimement confirmé avoir retenu des éléments marquants, tels que :
- L'empreinte carbone moyenne des Québécois (8 tonnes), souvent citée comme « frappante ».
- Les causes principales des changements climatiques, notamment le rôle des transports, des industries et de l'agriculture, et les conséquences comme l'exacerbation des inégalités sociales. Toutefois, les cartes locales et les aléas climatiques ont été moins mémorisés. Le seul constat mémorable à propos des cartes est :
« Ceux qui polluent le plus sont ceux dans les endroits les moins à risque. »
Depuis l’atelier, les participant·e·s ont exprimé des changements variés dans leurs connaissances générales sur les enjeux climatiques :
- 3 participant·e·s ont déclaré que leur niveau de connaissance est resté stable.
- 3 ont mentionné avoir continué à s’informer, augmentant ainsi leur compréhension.
- 4 sur 6 ont affirmé que l’atelier les a incités à approfondir leurs recherches.
Passage à l’action
L'atelier a suscité de nombreuses réflexions sur les transports, malgré les changements déjà amorcés avant celui-ci, tels que le passage au transport actif (vélo pour le trajet travail-maison). Le défi reste considérable en raison des infrastructures.
« Le transport est difficile à changer, car l'infrastructure a été pensée pour favoriser l'auto-solo. Changer nos habitudes de transport n'est pas facile. »
Les changements d'habitudes mentionnés étaient principalement individuels : manger végétarien, utiliser le bidet, acheter en vrac et local, etc.
Les défis restent nombreux, et ces changements individuels représentent un fardeau difficile à porter seul. La constance est également difficile à atteindre.
« Poser une action une fois est facile, mais l'intégrer à nos habitudes est une autre paire de manches. Il faut y aller geste par geste. »
Enfin, « Sans objectif clair, c’est difficile de maintenir les nouvelles habitudes. »
Le passage à l’action après l'atelier est un long et lent processus. Bien que plusieurs semaines se soient écoulées, 5 participant.e.s sur 6 sont encore au stade de l’intention d’agir, à l'exception d'une personne pour qui cela relève de ses fonctions professionnelles. Il est important de noter que ces participant.e.s figurent parmi les plus engagé.e.s de leurs communautés.
Si les changements individuels sont perçus comme ardus, c'est dans l'action collective que les intentions d'agir prennent racine. Parmi les actions réalisées (pas nécessairement directement depuis ou grâce à l'atelier, mais dans la même période), on note :
- Des jardins collectifs et solidaires ;
- La formation d’un regroupement citoyen ;
- La réanimation d'un mouvement écologique au sein de l'entreprise (similaire à un comité vert) et le soutien à des initiatives internes.
Parmi les initiatives prévues, on note :
- La plantation d'une forêt nourricière ;
- L'organisation d'ateliers de réparation ;
- Des séances d'échange de vêtements ;
- L'élimination de la vaisselle jetable à la cafétéria.
Afin de réaliser ces initiatives et celles à venir, les participant.e.s ont identifié leurs meilleurs alliés :
- Les citoyens et les élus municipaux : Le palier municipal est particulièrement clé, car la collaboration avec les niveaux provincial ou fédéral est souvent plus complexe pour les actions collectives.
- Les groupes et organismes environnementaux : (par exemple, Équiterre, SNAP, Eau Secours, Fondation David Suzuki), qui jouent un rôle central dans la mobilisation collective.
- Les réseaux de bénévoles et les organismes locaux : Pour initier et soutenir les actions à l'échelle communautaire et des entreprises.
- Les départements de durabilité dans les entreprises : Pour intégrer des initiatives écologiques dans les pratiques professionnelles.
- Les gestionnaires et les regroupements d'employés : Qui facilitent l’engagement et permettent la mise en place d’initiatives internes.
Poursuite du dialogue
Le dialogue sur les enjeux climatiques a continué après l'atelier, mais dans des cercles restreints. En effet, les échanges ont eu lieu principalement avec des personnes déjà convaincues, et des divergences d’opinion, notamment sur les causes des changements climatiques, ont parfois freiné les discussions. Cela a rendu les débats plus difficiles à étendre en dehors du cadre structuré de l'atelier.
Les participants ont souligné que, bien que l'atelier ait fourni des outils et des ressources pour initier le dialogue, ce dernier reste encore « polarisé » une fois l'atelier terminé. Cette citation résume bien le défi auquel ils font face lorsqu'ils essaient de poursuivre les échanges en dehors du cadre :
« L’atelier a beau outiller, le débat hors de l’atelier reste encore pollarisé. »
Quelques points saillants :
- Continuité des discussions :
- 4 participants ont continué à discuter des enjeux climatiques après l'atelier.
- Ces échanges ont eu lieu principalement avec les mêmes personnes qu'avant l'atelier.
- Points de divergence :
- Les catastrophes naturelles mondiales ont suscité des réactions partagées. Certains ont évoqué un scepticisme concernant la relation entre ces événements et les activités humaines.
- Les divergences sur les causes des changements climatiques, notamment entre ceux qui considèrent ces phénomènes comme naturels et ceux qui les lient à l'activité humaine, sont un obstacle majeur.
- Fatigue politique :
- Une frustration générale a été exprimée vis-à-vis de l'inaction politique, exacerbée par le sentiment que les gouvernements restent immobiles face à l'urgence climatique.
- Sujets sensibles :
- Aborder ces sujets est devenu de plus en plus difficile, notamment dans des contextes familiaux où ces conversations éveillent des peurs et des angoisses.
- Influx de scepticisme :
- La montée de personnalités politiques, comme celle de Trump, a ravivé le mépris envers la conscience environnementale et légitimé des positions plus extrêmes.
- Désinformation :
- Le climat de désinformation, alimenté par la pandémie et la crise médiatique, continue de rendre difficiles ces dialogues en dehors d’un cadre structuré.
Motivation à agir
Les ateliers ont eu un impact positif sur la motivation des participants, bien qu'ils aient exprimé un besoin d'accompagnement supplémentaire pour concrétiser leurs intentions en actions. Voici les principaux éléments ressortis de la discussion :
- Motivation renforcée :
- 3 participants ont affirmé que leur motivation à agir pour le climat avait augmenté depuis l'atelier.
- L'atelier a servi de catalyseur pour leur engagement, en particulier dans un cadre collectif.
- Motivation stable :
- 2 participants ont mentionné que leur motivation était restée stable, mais aucun n’a affirmé qu’elle avait diminué.
- Évaluation de l'atelier :
- Les réponses à la question de l’utilité de l’atelier pour ouvrir le dialogue ont été globalement positives :
- 1 répondant a donné une note de 2/5.
- 1 répondant a donné une note de 4/5.
- 3 répondants ont donné une note de 5/5.
- Les réponses à la question de l’utilité de l’atelier pour ouvrir le dialogue ont été globalement positives :
- Public cible et contexte favorable :
- L'atelier a été jugé particulièrement efficace en entreprise, où il pourrait être intégré dans le cadre professionnel.
- Pour élargir son impact, les participants ont suggéré des moyens tels que :
- Rendre la participation obligatoire dans certains milieux professionnels.
- Organiser des ateliers dans les écoles pour toucher un public plus jeune.
- Impliquer des personnes en rôle décisionnel, notamment dans les entreprises et le milieu municipal.
- Outils et ressources :
- Des propositions ont été faites pour faciliter la participation et le suivi, telles que l'intégration de capsules de sensibilisation pour fournir des bases solides.
- Plusieurs participants ont insisté sur l'importance d'amplifier la mobilisation en collaborant avec des organismes existants.