Les mots comptent

Développement durable est un oxymore, c’est à dire une contradiction dans les termes et il y en a bien d’autres dans le langage que nous utilisons au quotidien. Pour Franck Lepage (« animer un atelier de désintoxication de la langue de bois », 2016) : La principale bagarre sur le langage c’est de repenser nos métiers, de redéfinir nous-mêmes nos métiers et de dire, non ça suffit, on va vous expliquer ce que c’est que notre métier, on va vous dire sur quoi on veut être évalué, on va vous dire comment on veut que ça s’appelle, on va remettre des mots sur ce que nous faisons dans nos métiers ».

Pour ce qui est de redéfinir les fonctions de bibliothécaire et de prendre soin des mots (i.e utiliser membres plutôt qu’usagers ou clients), David Lankes a eu cette vigilance. Une nouvelle édition duMétier de bibliothécaire vient de paraître en France, il serait intéressant de la lire avec le travail de Franck Lepage à l’esprit.

Dans le cadre de ce collaboratoire, peut-on faire l’économie de remettre en question la langue de bois que nous utilisons au quotidien dans nos institutions ? D’après ceux et celles qui se sont frotté aux processus participatifs, souvent si frustrants, mais aussi les chercheurs du domaine de l’éducation à l’environnement, cet effort critique est absolument nécessaire. À quand des ateliers de désintoxication de la langue de bois dans nos bibliothèques ?