Facebook : réguler, démanteler, nationaliser ou financer des alternatives?

La panne de 6 heures de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, lundi dernier, démontre à quel point nous sommes dépendants de ces outils. C'est aussi "un wake up call à prendre au sérieux", selon Nicolas Duvernois .

La panne survient après les déclarations de Frances Haugen , qui amènent les parlementaires américains à promettre une meilleure régulation. « Facebook ne devrait pas être laissé libre de choisir la croissance, la viralité […] aux dépens de la sûreté du public. […] Ils financent leurs profits avec notre sûreté. », dit notamment cette ancienne ingénieure de Facebook.

Pour Jonathan Durand Folco , cela met en lumière un important problème : "les entreprises doivent user d'ingéniosité, de stratégies, et fabriquer de nouveaux dispositifs pour que nous restions constamment accrochés à leurs plateformes, et ce parfois même au détriment d'autres intérêts comme la santé mentale, la qualité du débat public, la vérité, la protection de la vie privée, etc."

Est-il trop tard pour maîtriser la bête, demande Nathalie Collard dans un dossier de La Presse ? Nick Srnicek fait partie de ceux qui proposent une nationalisation, sans quoi "nous risquons de leur laisser le contrôle des infrastructures de la société du XXIe siècle". D'autres, comme le cofondateur de Facebook Chris Hughes, proposent un démantèlement. Pierre Trudel croit qu'il faut concevoir des "encadrements réglementaires conséquents", alors que Philip M. Napoli évoque des mécanismes qui "assurent le respect des règles d’éthique et de la méthodologie utilisée par ces entreprises".

J'ajouterai que le problème réside également dans la difficulté de développer des alternatives. Les solutions numériques éthiques existent, mais leur déploiement exigent beaucoup d'efforts. La sortie des plateformes commerciales nécessite aussi la mise en place de communs numériques et des démarches d'animation adéquatement financées.