Le plus grand mythe : Le "conflit" israélo-palestinien

Ceci est une traduction libre de la publication Instagram de @letstalkpalestine (si vous constatez des erreurs de traduction, n'hésitez pas à le signaler).

Let's talk 

Le plus grand mythe : le 'conflit' israélo-palestinien

Comment le cadre du conflit favorise l'oppression et nous empêche de comprendre la solution.

La raison pour laquelle nous ne devrions pas décrire ce qui se passe en Palestine comme un 'conflit' ne concerne pas seulement la sémantique.

'Conflit' et 'colonialisme' (ainsi que les formes d'oppression en général) sont deux cadres analytiques différents qui identifient des problèmes différents et donc des solutions différentes.

L'insistance occidentale à aborder la Palestine en utilisant le cadre du conflit est en partie la raison pour laquelle elle ne fait rien d'autre que permettre l'oppression des Palestinien·nes.

Expliquons, une fois pour toutes, pourquoi ce n'est pas un 'conflit'. Cette fois, en analysant les réelles conséquences politiques de l'application erronée du cadre du 'conflit' au cas le plus documenté : l'histoire du colonialisme.

Le cadre du "conflit"

Notre compréhension du problème dicte notre compréhension de la solution. Le cadre du conflit repose sur certaines prémisses et paradigmes de résolution. En décrivant simplement quelque chose comme un "conflit", vous communiquez trois choses :

1. Il y a deux parties à peu près égales
2. Le problème est que ces deux parties se battent ou ne sont pas d'accord
3. La solution est de les faire arrêter de se battre et de parvenir à un accord mutuel.

Donc, en le décrivant simplement comme un "conflit israélo-palestinien", vous amenez les gens à penser :

• C'est dommage qu'ils ne soient pas d'accord et qu'ils se battent.
• Comment pouvons-nous faire en sorte que les Israéliens soient d'accord ?
• Comment pouvons-nous faire en sorte que les Palestiniens soient d'accord ?

Cela traite les "deux côtés" comme ayant des revendications également légitimes sur lesquelles on peut et doit faire des compromis.

Le cadre du colonialisme

Mais si vous dites à quelqu'un qu'il y a un cas de colonisation, vous communiquez immédiatement que :

1. Un groupe domine un autre groupe dans une relation inégale
2. Le problème, c'est qu'il y a colonisation
3. La solution est de mettre fin à la colonisation et de décoloniser

Votre approche de la solution ne serait pas "Comment faire pour que le colonisateur et les colonisés parviennent à un accord mutuel et à un compromis sur leurs revendications également valables ?"

La Palestine est un cas de colonialisme, similaire à l'Afrique du Sud, l'Australie et le Canada. Le colonialisme de peuplement se produit lorsque des envahisseurs s'installent et établissent une nation exclusive en éliminant et remplaçant la population indigène, ce que le mouvement sioniste a fait en établissant des colonies depuis 1882 jusqu'à aujourd'hui, nettoyant ethniquement les Palestiniens dans le processus.

Comment cela impacte les politiques ?

Si c'était un conflit sur le territoire et le pouvoir, alors le mettre fin, ainsi que tout ce qu'il implique (le blocus de Gaza, l'occupation, l'apartheid, les colonies, les abus des droits humains) serait conditionné à l'accord entre Israéliens et Palestiniens.

Mais ces choses ne sont pas et ne devraient jamais être conditionnel au consentement confortable de l'oppresseur. L'apartheid et l'occupation doivent cesser immédiatement et sans condition, pas seulement quand cela convient aux intérêts d'Israël et pas seulement par des négociations pacifiques, mais par tous les moyens nécessaires,

y compris la résistance militaire.

Imaginez demander la fin de l'apartheid en Afrique du Sud seulement si cela convient au régime de l'apartheid, ou d'arrêter le génocide au Rwanda seulement si cela convient à ceux qui commettent le génocide.

Qualifier cela de "conflit" est également trompeur et malhonnête.

Imaginez dire le :

• conflit sud-africain
• conflit entre Européens et Autochtones
• conflit germano-juif
• conflit franco-algérien

Ces événements étaient tous des "conflits" dans le sens où ils impliquaient techniquement des parties en désaccord. Mais les appeler ainsi tromperait les gens quant à la véritable nature de ce qui se passait. C'est malhonnête et déformant.

C'est le cas avec la Palestine. La décrire comme un "conflit" occulte complètement la nature de la colonisation Zioniste de la Palestine et de l'oppression sévère, et dit à tort que les combats sont le problème, plutôt que l'oppression dont la violence n'est qu'un symptôme.

Description de la publication par @letstalkpalestine

Vous pourriez être d'accord pour dire que nous ne devrions pas appeler cela un 'conflit', mais vous pourriez quand même le faire occasionnellement à cause de la prévalence du terme.

Mais il ne s'agit pas du terme, il s'agit de la manière de penser et du cadre qu'il impose inconsciemment dans nos esprits.

Il y a de fortes chances que ce cadre soit la raison pour laquelle vous avez du mal lorsque quelqu'un vous demande 'quelle est la solution ?'

Si c'était réellement un 'conflit', alors la solution serait compliquée. Mais comme ce n'est pas le cas, la solution est simple :

• mettre fin au génocide, au siège, à l'occupation, à l'apartheid, au nettoyage ethnique et au projet colonial
• liberté totale pour tous les Palestiniens
• justice et réparations pour les crimes israéliens
• retour de tous les Palestiniens exilés
• redistribution des terres pour rendre les terres aux Palestiniens
• démantèlement de l'État israélien et remplacement par un État basé sur des principes universels de liberté, de justice et d'égalité — et non sur la suprématie ethnique

Envoyez ceci à vos amis qui disent encore "conflit" ou qui ne comprennent pas qu'il ne s'agit pas de sémantique — mais de cadres politiques.