« Musiques du monde » : à la fois levier et contrainte

Malgré certains défis importants, de nombreux avantages incitent à revoir la pertinence et l'usage de la catégorie «Musiques du monde», notamment afin d'enrichir les modèles d'indexation des contenus musicaux numériques.

À la fois levier historique et contrainte bien réelle

Mise en place pour répondre à des exigences de commercialisation, l’étiquette «Musiques du monde» a servi à la fois de levier bénéfique pour certains artistes et de catégorisation très contraignante pour d’autres. Une étude commandée par La Percée démontre comme cette étiquette permet de mettre en valeur une offre musicale d'un nombre large d’artistes dans le monde, mais entraîne des conséquences sur le développement de publics, les occasions de reconnaissances et même sur les processus de création artistique. 

Sans tout jeter, ça a aidé et ça continue à aider à la découverte, le terme «Musiques du monde».

Mais dans un monde où les IA des plateformes de streaming et des moteurs de recherche s’appuient sur le sens des mots et le contexte pour influencer nos écoutes, l’enjeu est grand.

Johan Lauret, co-fondateur de La Percée (lire la publication)

Quelles sont donc les chances de découvrir ou de se faire recommander des musiques diversifiées ou de niche, comme celles regroupées dans la catégorie dite «Musiques du monde»?  Cette catégorisation (constituée d'une grande diversité de genres et sous-genres musicaux) est-elle encore pertinente aujourd'hui pour garantir un étiquetage efficace pouvant impacter la repérabilité et la mise en visibilité de ces musiques sur les plateformes d'écoute en ligne, tout en évitant les biais de recommandation algorithmique ?

En plus d'une nécessaire quête de décolonisation de l'appellation «Musiques du monde» (selon les propres perceptions qu'en ont les artistes qui ont contribué à l'étude de La Percée) et d'une nouvelle approche d'exploration et de découverte musicale à tester auprès des publics québécois (sans tomber dans « l'exotisation » des goûts musicaux), des pistes d'action novatrices peuvent encore être expérimenter. Ce sont ces pistes qui seront explorées à travers des projets de recherche participative au sein de La Percée.