Séances de remue-méninges sur les projets / Project brainstorm sessions

Cette note collige les échanges et les savoirs qui ont été récoltés lors du Premier Symposium ArtAI s'étant déroulé les 4 et 5 novembre 2024 à Montréal.

Vous pouvez en tout temps accéder au mot d'introduction et à la table des matières de ce carnet.

👥 La création de cette synthèse est une collaboration entre humain·es et IA. / The creation of this synthesis is a collaboration between humans and AI.

Below you will find the English version of this note.

Séances de remue-méninges sur les projets. Crédit photo: Maurice Jones

📝 Mise en contexte

Au cours de cette session de travail, les participant·es ont été appelé·es à se déplacer dans la salle et à apposer des post-its sur des feuilles contenant neuf idées de projet identifiées lors des séances des groupes de travail thématiques. Le but était de s'interroger sur les idées émises et de partager réflexions et préoccupations. 

Rapidement, les participant·es ont regroupé en trois pôles les neuf idées de projets:

Pôle 1

  • Idée 1 - Fablab IA: Ce projet vise à créer un espace physique d'expérimentation dédié à ArtIA, offrant aux artistes un accès à des infrastructures informatiques performantes, des outils spécialisés et un environnement de collaboration et d'apprentissage. L'objectif est de combler le manque d'accès aux ressources informatiques qui constitue un obstacle majeur pour les artistes souhaitant explorer l'IA. Un langage commun serait mis de l'avant entre artistes et technologues et les artistes pourraient obtenir un accompagnement technologique. Des questions demeurent autour du modèle économique d'un tel Fablab. Est-ce préférable sous le modèle d'affaires d'un accélérateur / incubateur, sous le modèle d'une fondation philanthropique, ou autre? 

  • Idée 2 - Infrastructure commune: Ce projet se concentre sur la mise en place d'une infrastructure informatique partagée, accessible à distance pour les artistes, pour l'entraînement de modèles d'IA et le stockage de données. Cette infrastructure comblerait le fossé entre les milieux de la recherche et de la pratique artistique. Et pour financer cette infrastructure, certaines subventions sont disponibles du côté de la recherche universitaire. Il est possible aussi de penser à une mutualisation des ressources, à une «colocation» comme il se fait déjà entre la SAT, Mutek et Hubblo.

  • Idée 3 - «Archiviste» - Gestion des données: Ce projet explore le développement d'outils et de protocoles pour la gestion des données. Il pourrait inclure des systèmes d'archivage des flux de travail artistiques, des «corpus managers» pour la manipulation et le partage de données et des solutions pour garantir la souveraineté des données. Cela pourrait prendre la forme d'une  fiducie de données gérée par les artistes, avec l'implication, par exemple, de BAnQ. Le projet aurait comme objectif de fournir les moyens pour réaliser la collecte de données nécessaires aux artistes qui intègrent l'IA dans leur pratique. De plus, un guide des bonnes pratiques sur la collecte de données serait créé, incluant un recensement des bases de données pertinentes. 

Pôle 2

  • Idée 4 - Projet de bibliothèque: Ce projet propose la création d'une plateforme collaborative en ligne fonctionnant comme une bibliothèque. Elle permettrait de rassembler, d'organiser et de partager des ressources, telles que des ensembles de données, des retours d'expérience, des modèles d'IA préentraînés (dont ceux du Mila), des tutoriels, des articles de recherche et des exemples de projets artistiques utilisant l'IA. On pourrait s'inspirer de la plateforme Shadertoy. La bibliothèque, véritable vitrine interactive, mettrait de l'avant l'intelligence collective. Les œuvres présentées à la SAT pourraient entre autres y être archivées, demeurant ainsi accessibles. Enfin, il serait intéressant d'interconnecter de multiples bibliothèques.

  • Idée 5 - Capsule temporelle pour les flux de travail et les outils artistiques: Ce projet vise à développer des méthodes pour archiver et préserver les processus créatifs et les outils utilisés par les participant·es à l'initiative ArtIA. L'objectif est de créer une «machine à remonter le temps» permettant de documenter et de reproduire les flux de travail artistique, même lorsque les technologies évoluent et que les logiciels ou les langages informatiques deviennent obsolètes. Il serait possible d'encapsuler des modèles d'IA, puis de préserver des projets artistiques pouvant être interactifs via l'affichage numérique dans des capsules codées en dur avec GPU intégré.

Pôle 3

  • Idée 6 - Outils relationnels multi-IA: Ce projet explore le développement d'outils permettant aux artistes d'interagir avec plusieurs modèles d'IA simultanément, favorisant ainsi l'émergence de systèmes multiagents et de collaborations homme-machine plus complexes. On pourrait ainsi imaginer des prompts collectifs multimodaux incluant langage, sons, visuels et autres. Un outil de gestion de jeux de données et d'archives pour les artistes pourrait également être envisagé, en gardant en tête que les jeux de données sont interdépendants. Deux questions à se poser : 1) comment contribuons-nous au big data?; 2) y a-t-il une différence dans l'utilisation de l'IA de manière indépendante versus de manière collective?

  • Idée 7 - Éducation et partage des compétences: Ce projet se concentre sur la création de programmes de formation et d'initiatives de partage de compétences pour permettre aux artistes de se familiariser avec l'IA et de l'intégrer dans leurs pratiques. Cela pourrait inclure des ateliers, des formations en ligne, des formations de formateur·ices, des tutoriels, des stages, de la résolution de problèmes et des plateformes d'échange de connaissances (wikis, forums, etc.). On pourrait penser à de nouveaux programmes universitaires ou collégiaux. Sinon, les mathématiques et la modélisation pourraient être enseignées de manière accessible et comme une pratique créative. Il pourrait aussi y avoir des formations sur la culture IA pour les artistes et sur les pratiques artistiques pour les expert·es en IA. Des formations courtes sur des problèmes spécifiques ou des études de cas avec une implication directe des participant·es pourraient également être envisagées. Enfin, il ne faut pas oublier d'identifier, pour la mise en œuvre de ce projet, ceux et celles qui ont des questions et ceux et celles qui ont des réponses. Une approche éthique doit faire partie intégrante du projet.

  • Idée 8 - Commun pour la «tuyauterie» (pipes) de l'IA: Ce projet vise à créer un commun pour la «tuyauterie» qui supportera les projets IA des artistes. Il vise aussi à développer des interfaces et des protocoles, en relation avec l'industrie, pour faciliter l'interopérabilité entre différents outils et plateformes d'IA, permettant aux artistes de connecter et de combiner des ressources provenant de sources diverses. Un comité pour réaliser du lobbying auprès du gouvernement pourrait être mis sur pied. Et pourquoi ne pas saboter le modèle «top down» de gestion des «tuyaux» et ne pas faire des appels politiques à l'action pour taxer les entités qui font de l'argent grâce à l'intelligence artificielle générative?

  • Idée 9 - Outils de communication critiques: Ce projet explore la création d'outils pour analyser et critiquer les discours dominants autour de l'IA et pour proposer des solutions de rechange. Cela pourrait inclure des extensions de navigateur pour révéler les impacts cachés des modèles d'IA, un balado critique sur l'IA, des plateformes de débats et de réflexions critiques, des outils IA pour permettre une communication multilingue et des outils de création de contenu alternatif. Un lexique des termes utilisés pourrait aussi être pertinent. Dans ces outils, il faudra inclure les questions de la diversité culturelle et de l'IA éthique et responsable. On devra enfin se pencher sur les questions suivantes: qu'a-t-on besoin versus qu'est-ce que l'industrie nous offre? Quel est le potentiel de l'IA en art, quelles sont les limitations et quels sont les points de rencontre entre IA et art?

Il est important de noter que certains projets, comme l'éducation et le partage des compétences, ont été associés à plusieurs pôles, soulignant ainsi leur transversalité et leur importance pour le développement global de l'initiative ArtIA.

----------------------------------------------------------

This note brings together the exchanges and knowledge that were collected during the First ArtAI Symposium which took place on November 4 and 5, 2024 in Montreal.

You can access the introductory word and table of contents of this notebook at any time.

📝 Context

During this working session, participants were invited to move around the room and place post-it notes on large papers containing nine project ideas identified during the thematic working group sessions. The goal was to question the proposed ideas and share reflections and concerns.

Participants quickly grouped the nine project ideas into three main clusters:

Cluster 1

  • Idea 1 - AI FabLab: This project aims to create a physical experimentation space dedicated to ArtIA, providing artists with access to high-performance computing infrastructure, specialized tools, and a collaborative learning environment. The objective is to address the lack of access to computing resources, a major barrier for artists wishing to explore AI. A shared language between artists and technologists would be promoted, and artists could receive technological support. Questions remain about the economic model for such a FabLab: Should it adopt the business model of an accelerator/incubator, a philanthropic foundation, or another approach?

  • Idea 2 - Shared Infrastructure: This project focuses on establishing a shared, remotely accessible computing infrastructure for artists to train AI models and store data. This infrastructure would bridge the gap between research and artistic practice. Funding options include academic research grants and resource pooling, akin to the collaborative efforts already in place between SAT, Mutek, and Hubblo.

  • Idea 3 - “Archivist” - Data Management: This project explores the development of tools and protocols for data management in the context of AI art. It could include systems for archiving artistic workflows, corpus managers for data handling and sharing, and solutions to ensure data sovereignty. One possibility is a data trust managed by artists, potentially involving organizations like BAnQ. The project’s goal is to provide the means for artists integrating AI into their practice to collect the necessary data. Additionally, a best practices guide for data collection would be created, including an inventory of relevant databases.

Cluster 2

  • Idea 4 - Library Project: This project proposes the creation of a collaborative online platform functioning as a library for AI art. It would gather, organize, and share resources such as datasets, case studies, pre-trained AI models (including those from Mila), tutorials, research articles, and examples of artistic projects using AI. Inspired by the Shadertoy platform, the library would serve as an interactive showcase of collective intelligence. Artistic works presented at SAT could be archived and made accessible through this platform. Additionally, the project could explore interconnecting multiple libraries to broaden its reach and impact.

  • Idea 5 - Time Capsule for Artistic Workflows and Tools: This project aims to develop methods for archiving and preserving the creative processes and tools used by participants in the ArtIA initiative. The goal is to create a “time machine” to document and reproduce artistic workflows, even as technologies evolve and software or programming languages become obsolete. This could involve encapsulating AI models and preserving interactive artistic projects in digitally encoded capsules, potentially integrated with GPUs for continued accessibility and interactivity.

Cluster 3

  • Critical Communication Tools: This project explores the creation of tools to analyze and critique dominant narratives around AI and propose alternatives. It could include browser extensions to reveal the hidden impacts of AI models, platforms for critical debate and reflection, and tools for creating alternative content.

  • Idea 6 - Multi-AI Relational Tools: This project explores the development of tools enabling artists to interact with multiple AI models simultaneously, fostering the emergence of multi-agent systems and more complex human-machine collaborations. One could imagine collective, multimodal prompts involving language, sound, visuals, and more. A data and archive management tool for artists could also be considered, keeping in mind the interdependence of datasets. Two key questions to address are: 1) How are we contributing to big data? and 2) Is there a difference between using AI independently versus collectively?

  • Idea 7 - Education and Skill Sharing: This project focuses on creating training programs and skill-sharing initiatives to help artists become familiar with AI and integrate it into their practices. This could include workshops, online courses, train-the-trainer programs, tutorials, internships, problem-solving sessions, and knowledge-sharing platforms (wikis, forums, etc.). New college or university programs could also be developed. Alternatively, mathematics and modeling could be taught in an accessible way as a creative practice. Training could also cover AI culture for artists and artistic practices for AI experts. Short courses on specific problems or case studies with direct participant involvement could be considered. Lastly, it’s essential to identify who has questions and who has answers to ensure the project’s success. An ethical approach must be integral to the initiative.

  • Idea 8 - AI Commons Plumbing "Pipes": This project aims to create a commons for the “pipes” that will support artists’ AI projects. It also seeks to develop interfaces and protocols, in collaboration with industry, to facilitate interoperability between different AI tools and platforms, allowing artists to connect and combine resources from diverse sources. A committee could be established to lobby the government. Moreover, the project could aim to disrupt the “top-down” model of managing pipes and advocate for political actions, such as taxing entities profiting from generative AI.

  • Idea 9 - Critical Communication Tools: This project explores the creation of tools to analyze and critique dominant narratives about AI while proposing alternative solutions. These could include browser extensions to reveal the hidden impacts of AI models, a critical AI podcast, platforms for debates and critical reflection, AI tools for multilingual communication, and tools for creating alternative content. A lexicon of key terms could also be relevant. These tools should address issues of cultural diversity and ethical, responsible AI. The project must also consider questions such as: What do we need versus what does the industry offer us? What is AI’s potential in art, its limitations, and the points of convergence between AI and art?

It is important to note that certain projects, such as education and skill sharing, were associated with multiple clusters, highlighting their cross-cutting nature and importance for the overall development of the ArtIA initiative.

Suite/next : Présentation DocBot / DocBot presentation

noteNotes liées

diversity_3Organisations reliées

bookmarkTermes reliés

paddingCarnet qui inclut cette note

Premier Symposium ArtIA / First ArtAI Symposium
file_copy 23 notes
person
Intégré par Frédérique Dubé, le 12 novembre 2024 09:10
category
Jour 2

grid_viewBase de connaissances reliée

Auteur·trices de note

smsContacter les auteur·trice(s)

forumDiscuter de la note

Publication

12 novembre 2024

Modification

12 mars 2025 12:22

Historique des modifications

Visibilité

lock_open public

Pour citer cette note

Frédérique Dubé, Jacinthe Jacques, Alice Rivard, Anne-Sophie Thomas. (2024). Séances de remue-méninges sur les projets / Project brainstorm sessions. Praxis (consulté le 20 juillet 2025), https://praxis.encommun.io/n/toQJ_wiX8mOOADKjVKa7LGVu2IU/.

shareCopier