Art et rétablissement: Rattacher les fils de sa vie par les arts visuels, la danse, la musique et le théâtre

Conférence dans le cadre de l'événement Porteurs de culture, vecteur de santé - 4e édition

Par

• Mona Trudel, professeure associée à l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM
• Sylvie Fortin, professeure associée au département de danse de l'UQAM
• Pierre Lauzon, médecin retraité, Service de toxicomanie et médecine urbaine du CIUSSS du Centre-Sud de l’Île de Montréal

Description

De quelles manières les arts visuels, la danse, la musique et le théâtre peuvent-ils concourir au rétablissement et à l’inclusion sociale de personnes marginalisées qui vivent ou qui ont vécu l’itinérance, et qui composent avec des difficultés importantes de santé mentale, de toxicomanie et de pauvreté? Dans le contexte d’une recherche d’une durée de trois ans, des ateliers d’art impliquant une activation corporelle, un engagement de l’imaginaire, une stimulation cognitive et des interactions sociales ont été organisés en partenariat avec des milieux communautaires et de soins. La recherche est devenue un véritable projet collaboratif entre des artistes pédagogues de ces quatre disciplines, des médecins spécialisés en psychiatrie urbaine et médecine des toxicomanies, des partenaires communautaires des milieux de l’itinérance et de la toxicomanie et des professeures-chercheures en art. La conférence posera un regard sur les points saillants de cette recherche notamment en ce qui concerne la pérennité et la complémentarité des activités artistiques avec les approches psychosociales et médicales. Conjuguant savoirs pratiques et théoriques, la communication questionnera le rôle que l’art peut jouer en soutien au rétablissement de personnes désaffiliées socialement et en rupture de sens.

Synthèse

• Le groupe a mené une recherche de 3 ans sur des interventions culturelles avec des personnes en itinérance ou ayant vécu des enjeux d’itinérance. Des ateliers ont été menés avec des artistes pédagogues sur 4 sites en arts visuels, danse, musique et théâtre.
• Il ne s’agissait pas d’art thérapie. Le fondement de l’intervention étant artistique. C’est de “l’art pour le changement social”.

On se concentre sur ce que les personnes peuvent faire, sur leurs capacités et leurs forces.

• Une rescension de 3500 recherches de l’OMS conclut que l’art peut avoir des effets positifs dans la prévention, la gestion et le traitement de diverses maladies ainsi que la santé mentale.
• “Il y a une personne à découvrir au-delà de la maladie.” Chaque personne a des compétences et des intérêts. Il faut éviter le cynisme et s’engager professionnellement dans le processus.
• L’art peut permettre de se découvrir autrement, être une source d’inspiration et une source de changement.
• Une vidéo permet de découvrir ce que ça apporte aux participant·es: “Ça me donne cette part de joie”. “C’est plus qu’une thérapie, c’est une raison de vivre.”
• Les résultats de la recherche démontrent plusieurs bénéfices, dont
  • Découvrir, aquérir des connaissances.
  • Vivre des moments de bien-être et apporter du réconfort.
  • Briser la solitude et l’isolement, créer des liens significatifs.
  • Retrouver une motivation, se mobiliser par l’art.
  • Retrouver une confiance et l’estime de soi.

Les personnes ont besoin d’exister à l’extérieur de l’espace médical. Ça permet de retrouver un pouvoir expérientiel et intellectuel qui a des répercussions dans d’autres sphères de la vie.

• Quelques apprentissages sur le déroulement de la démarche :
  • Clarifier dès le départ les rôles et responsabilité
  • Co-construire avec l’ensemble des partenaires et s’assurer que ça répond aux beosoins des milieux.
  • Mobiliser les personnes nécessite le soutien des partenaires.
• Un livre a été réalisé à partir de la recherche : “Rattacher les fils de sa vie par les arts visuels, la danse, la musique et le théâtre”.