PRENDRE SOIN DE NOTRE MONDE : UNE INVITATION À LA COMPLICITÉ AVEC LE MONDE MUNICIPAL
La démarche Prendre soin de notre monde est une invitation à travailler à améliorer la qualité de vie dans nos communautés par sa vision du travail avec le monde municipal, par sa compréhension de l’importante valeur ajoutée de la collaboration avec ce milieu et par les leçons tirées des relations avec les élus, les gestionnaires et les professionnels municipaux. Présentation par Denis Marion, maire de la municipalité de Massueville, président du Réseau québécois des villes et villages en santé, vice-président du Conseil d’administration de l’Institut national de santé publique, membre de l’équipe de coordination du comité stratégique de Prendre soin de notre monde et membre de la table de développement social de la MRC de Pierre-de-Saurel.
Documents partagés dans le cadre du webinaire “Prendre soin de notre monde : Une invitation à la complicité avec le monde municipal” offert par le RQDS le 10 octobre 2019.
ÉCHANGES EN BREF
Questions des participants
Q. En quoi la démarche Prendre soin de notre monde (PSNM) contribue-t-elle à éviter la sursollicitation vécue sur le terrain?
R. En regroupant des partenaires qui agissent près du monde municipal et en les réunissant au niveau national, on contribue à les sensibiliser face à cette problématique, tant au local qu’au national.
Q. Quels sont les liens entre la démarche PSNM et les TIR-SHV?
R. PSNM est nommé dans le Programme national de santé publique 2015-2025 (PNSP) et dans la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS). Dans le réseau de la santé publique, du ministère jusqu’aux agents locaux, il y a une préoccupation d’établir un lien avec le monde municipal.
Les TIR-SHV sont parmi les partenaires qui y travaillent au palier régional et elles ont été invitées à entamer une réflexion sur leur lien avec le monde municipal.
Q. Quelle est la meilleure stratégie pour convaincre les acteurs municipaux d’agir en concertation avec les acteurs du milieu?
R. Comme les acteurs municipaux sont généralement des gens de projets, la meilleure stratégie serait de leur offrir directement une collaboration sur un projet bien défini plutôt que de tenter de les convaincre d’agir en concertation. La collaboration doit se vivre plutôt que s’expliquer, se justifier. Il faut également saisir toutes les occasions de rencontres et de discussions, formelles comme informelles, pour développer la complicité nécessaire au travail de concertation.
De plus, les meilleurs ambassadeurs auprès des élus sont, de façon générale, d’autres élus. La confiance qui existe naturellement entre pairs est un outil à ne pas négliger dans sa stratégie d’approche.
Q. Comment faire en sorte que le municipal reconnaisse l’action communautaire et le développement social (DS)?
Cette reconnaissance passe d’abord par la compréhension de ces milieux. On en revient à la complicité qu’il faut développer en se trouvant des alliés, en contribuant au succès de l’autre et en étant présent.
D’un autre côté, plusieurs élus ont également le sentiment que leur travail n’est pas toujours reconnu par leurs partenaires (communautaires, économiques, etc.). Il y a parfois des incompréhensions mutuelles à considérer. Toutefois, le fait qu’il y ait de plus en plus d’élus qui proviennent du communautaire et du DS va contribuer à intéresser le municipal à ces espaces de concertation.
Q. Dans votre définition de qualité de vie, il y a des notions d’inclusion et d’engagement de la communauté. Ce sont des préoccupations qu’ont les démarches de développement social et qui sont également traitées dans le cadre des Alliances pour la solidarité. Est-il possible de s’associer à la démarche PSNM afin de maximiser les actions de chacun et d’éviter le travail en silo?
R. L’activité de ce matin est déjà une approche en ce sens. Au comité stratégique de PSNM, il y a une préoccupation de ces aspects du DS. Au début, les partenaires étaient invités à travailler le dossier des saines habitudes de vie, mais ils souhaitent de plus en plus avoir une vision plus globale.
Sur les TIR-SHV siègent plusieurs acteurs du DS, donc un lien est déjà présent. Nous sommes également ouverts à voir comment s’assurer d’un partage, d’un échange, d’une contribution.
Q. Comment se décline concrètement la démarche PSNM dans les municipalités?
R. Précisons d’abord que la priorité n’est pas que PSNM soit connue par les municipalités. Nous ne sommes pas en promotion d’un programme. PSNM est plutôt une réflexion sur comment les acteurs qui entourent le monde municipal peuvent contribuer à enrichir le travail qui se fait aux paliers locaux et supralocaux.
Voici un exemple : il y a un boisé minuscule au milieu d’un champ de maïs à Massueville. Un conseiller municipal a proposé qu’on y trace des sentiers afin de l’aménager. Résultats : l’URLS a offert un soutien financier et le CISSS a pris connaissance de ce projet dans les journaux locaux et a communiqué avec nous afin d’offrir son soutien au projet.
Q. Comment s’articule PSNM sur le terrain? Y a-t-il des employés?
R. Non, l’équipe de coordination est formée de trois personnes – soit deux proches collaborateurs de M361 et une personne à la direction générale de la santé publique au MSSS – qui sont en soutien au comité stratégique de PSNM, qui lui est composé de gens ayant des responsabilités dans plusieurs domaines liés à la qualité de vie.
Ce n’est pas une structure, c’est simplement une organisation dont la volonté est de développer une vision commune du travail qui peut se faire en soutien au palier local avec les partenaires qui sont déjà présents dans les milieux.
Q. Comme les démarches régionales de DS et PSNM partagent une préoccupation similaire au niveau de l’amélioration des conditions de vie, est-ce que le RQDS pourrait être partenaire de PSNM? Quitte à ce que le RQDS devienne membre du comité stratégique, par exemple.
R. Le comité stratégique de PSNM a reçu plusieurs demandes du genre et évalue présentement la meilleure façon d’y répondre. Si vous l’interpellez directement en demandant quelle est la place du RQDS dans la démarche PSNM, le comité stratégique sera tenu de vous répondre.
Q. Où situez-vous la participation citoyenne dans la démarche PSNM?
R. Les élus ont besoin de la participation des citoyens et des organisations et cette participation n’est possible que dans la mesure où il y existe un fort sentiment d’appartenance au milieu. Pour développer cette appartenance, les élus doivent sortir de leur bureau et créer un lien formel ou informel avec les citoyens.
Question de M. Denis Marion
Q. Qu’est-ce qui vous intéresse dans la démarche Prendre soin de notre monde? Pourquoi vous êtes-vous inscrit à ce webinaire?
R. On entend souvent parler de PSNM sans savoir à quel niveau se situe son action : est- ce une organisation, une démarche, une façon de voir comment orienter le travail? On a tous une préoccupation à travailler avec nos élus et au niveau régional, on cherche à mieux soutenir nos organisations locales à ce niveau. En même temps, nous avons le souci d’être complémentaire et de ne pas dédoubler ce qui se fait déjà. Je comprends maintenant que PSNM n’est pas une organisation avec des employés. Il s’agit plutôt d’une philosophie de travail dans les milieux.
R. Dans notre territoire, nous vivons certaines difficultés entre le monde municipal et la démarche de développement social au niveau local (MRC). Nous cherchons activement des façons de collaborer avec le monde municipal.
R. De notre côté, nos organisations veulent savoir comment mieux s’outiller face aux récents ajouts de responsabilités municipales. Puisque les villes sont maintenant les gouvernements de proximité, on doit créer des liens encore plus forts et se parler pour mieux se comprendre, toujours avec le souci du bien-être de l’humain au centre.
RÉFÉRENCES UTILES
À consulter en ligne au www.rqds.org/outils/
pdf Fiche-synthèse du webinaire pdf Présentation “Prendre soin de notre monde : Une invitation à la complicité avec le monde municipal”
