Cette note contient la synthèse de l'atelier sur le soutien possible du programme Éco-quartier (PEQ) envers les populations vulnérables. Cet atelier s'est tenu lors de la Grande rencontre Espace quartiers le 20 février 2025 à la Cité-des-Hospitalières à Montréal.
🎯 Mise en contexte
L’atelier visait à réfléchir aux actions et pratiques à mettre en place pour soutenir les populations vulnérables et adopter une posture critique sur leur place et leurs perspectives quant aux enjeux de transition socio-écologique dans le cadre du programme Éco-quartier (PEQ).
🔑 Questions clés
1. Quels espaces et actions faut-il renforcer pour les personnes issues de groupes vulnérables (comme les femmes monoparentales, les personnes aînées, les personnes en situation de handicap, les immigrant·es et les personnes sans statut)?
- Renforcer les liens avec les organismes communautaires
- Collaborer avec les acteur·trices œuvrant auprès des populations vulnérables.
- Intégrer les éco-quartiers aux réseaux d’accueil des nouveaux arrivants.
- Créer des espaces de concertation inclusifs.
- Adapter les approches aux populations vulnérables
- Aller à leur rencontre dans leurs milieux de vie.
- Améliorer la communication (multilinguisme, visuels accessibles).
- Favoriser l’information de terrain et les solutions collectives.
- Soutenir la mobilisation citoyenne
- Appuyer les initiatives locales indépendantes.
- Encourager une approche par et pour les communautés.
- Prévoir une allocation pour les mobilisateur·trices communautaires.
2. Que risque-t-on si on ne prend pas en compte la justice sociale (JEDI) dans la mise à jour du programme Éco-quartier? Pour les populations? Pour nos milieux de vie ? Pour nos collaborations ?
- Exclusion des populations vulnérables et inaccessibilité des services
- Si les personnes en logement social, les nouveaux arrivants ou les populations marginalisées ne sont pas spécifiquement incluses dans les initiatives des éco-quartiers, elles risquent de ne pas bénéficier des améliorations apportées aux milieux de vie.
- L’offre de service 9@5 et des communications inadaptées (langue, accès sur le terrain, outils visuels) peuvent limiter l’implication de ces groupes et leur accès à des programmes de verdissement ou d’économie circulaire.
- L’absence d’infrastructures adaptées (ex. absence de poubelles dans certains quartiers vulnérables) montre que certaines communautés sont déjà mal desservies et risquent de le rester.
- Aggravation des impacts de la gentrification et de l’exclusion spatiale
- Sans une attention aux dynamiques de gentrification, les projets de verdissement et d’amélioration des milieux de vie risquent de bénéficier principalement aux populations plus aisées, forçant les habitant·es précaires à quitter leur quartier.
- Il existe déjà un manque d’espaces pour verdir dans les quartiers vulnérables, ce qui limite leur accès aux bienfaits environnementaux et à des lieux de socialisation comme les ruelles vertes.
- Certains projets, comme celui de l’Université de Montréal dans le quartier de Parc-Extension, illustrent comment des interventions urbaines mal encadrées peuvent exclure les populations locales au lieu de les intégrer.
- Affaiblissement des collaborations et des dynamiques collectives
- Sans une approche centrée sur la justice sociale, le maillage entre les éco-quartiers et les organismes communautaires risque de rester limité empêchant une collaboration efficace.
- L’absence d’implication des élu·es et des arrondissements dans la réflexion sur l’inclusion et la mixité sociale peut nuire à la mise en place de solutions réellement adaptées aux besoins locaux.
- Si les éco-quartiers ne prennent pas en compte ces enjeux, ils peuvent perdre leur légitimité et leur pertinence dans certains milieux, car leurs actions ne répondent qu’aux besoins d’une partie restreinte de la population.
3. Comment intégrer l’amélioration des milieux de vie? Comment améliorer la qualité de vie dans les quartiers sans que cela pousse des personnes issues de certains groupes à quitter leur milieu de vie? Sans exacerber des conséquences négatives pour les populations plus vulnérables? Comprendre ici gentrification, exclusion, etc.
- Développer des initiatives de verdissement inclusives et accessibles
- Mieux verdir plutôt que simplement inciter à planter : Réfléchir aux meilleures pratiques de verdissement adaptées aux milieux vulnérables où l’espace est souvent limité.
- Être présent dans les logements sociaux pour garantir que les populations vulnérables bénéficient aussi d’espaces verts de qualité.
- Ruelles vertes comme espaces de mixité sociale : Encourager des projets qui ne favorisent pas uniquement certaines catégories de population, mais qui restent inclusifs et accessibles à tous.
- Travailler en collaboration avec les élu·es et les arrondissements
- La transformation des quartiers ne peut pas reposer uniquement sur les éco-quartiers, l’implication des élu·es et des arrondissements est essentielle pour garantir une approche équilibrée.
- Favoriser une mixité sociale dans les décisions de verdissement, afin d’identifier les bons endroits et de garantir que ces initiatives profitent réellement aux populations locales.
- Mettre en place un programme de sensibilisation des propriétaires pour les encourager à conserver et à développer des espaces verts accessibles à tous.
- Prendre en compte les enjeux de gentrification et d’exclusion
- Certains phénomènes de gentrification dépassent le cadre des éco-quartiers, mais il faut rester conscient des risques d’exclusion (ex. l’impact de l’Université de Montréal dans le quartier de Parc-Extension).
- Se questionner sur qui a accès aux espaces verts et aux ruelles : Éviter qu’ils ne deviennent des espaces réservés à une population plus aisée, mais les concevoir comme des lieux de rencontre et de mixité sociale.
- Trouver des moyens d’intégrer les populations vulnérables aux améliorations urbaines, sans qu’elles en soient exclues à cause de la hausse du coût de la vie.
✨ Initiatives inspirantes
- Projet citoyen "Au-delà du bac"
- Les frigos partagés
- Les événements de Santropol (la conception de leurs événements qui sont réfléchis dans une perspective inclusive)
🌱 Récolte du ressenti et du vécu
C’est un grand thème qui aurait pu être exploré plus en profondeur si le thème n'incluait pas l’ensemble des populations marginalisées comme étant une population homogène. Les discussions étaient surtout axées sur les personnes nouvellement arrivées et immigrantes. Il y avait beaucoup d’enthousiasme sur le sujet, mais peu de réflexion sur des changements systémiques à apporter dans le PEQ.
