Partie 4 - Femmes et changements climatiques: entretien avec Marianne-Sarah Saulnier

Cet extrait d'article fait partie du dossier spécial (In)justice climatique produit par le média Unpointcinq au printemps 2024

©Shutterstock/Color Chaser

Partout dans le monde, les femmes sont souvent les premières victimes des bouleversements liés au climat, les inégalités de genre les rendant plus vulnérables . Tour d’horizon des multiples façons dont se font sentir ces disparités. Ici et ailleurs.

Marianne-Sarah Saulnier est anthropologue et chercheuse spécialisée en intersectionnalité et analyse différentiée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) à l’Observatoire québécois des inégalités. Aussi vice-présidente du Conseil des Montréalaises, elle a accepté de nous rencontrer pour discuter de justice climatique et d’inégalités de genre.

En quoi les changements climatiques contribuent-ils à renforcer les inégalités de genre?

L’ONU a déclaré que les femmes ont 14 fois plus de risques de mourir que les hommes lorsqu’il y a une catastrophe climatique. Elles ont été les principales victimes du tsunami en Indonésie en 2004 et des cyclones au Bangladesh et au Pakistan. Ce qui explique cela? La manière dont les rôles entre les hommes et les femmes sont répartis dans la société.

Nous associons souvent les femmes à la nature et à l’environnement : dans de nombreux pays, elles ont la responsabilité d’aller chercher de l’eau, du bois, de faire à manger, s’occupent des personnes à charge, etc. Si les femmes doivent marcher plus loin pour aller chercher de l’eau ou du bois en raison des effets des changements climatiques, cette charge supplémentaire rend leurs journées encore plus longues et leur travail plus difficile.

Les effets des changements climatiques peuvent aussi impliquer pour les femmes un éloignement géographique. Or, s’éloigner de leur village natal peut menacer leur sécurité. Une augmentation des viols et des violences sexuelles en raison d’enjeux comme ceux-là est souvent observée.

Voici un autre exemple d’inégalités : dans le monde, le taux d’analphabétisme des femmes est plus élevé que celui des hommes. Souvent tenues loin des réseaux de communication, elles ont un accès limité à l’information, [il est donc difficile pour elles de] savoir ce qui se passe, où s’enfuir et à quel moment, lorsqu’un évènement climatique extrême survient. Ce sont différents facteurs qui peuvent les mettre davantage en danger...

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- Anaïs Fleury. Journaliste

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Intégré par Jacinthe Jacques, le 30 mai 2024 12:29

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Publication

30 mai 2024

Modification

20 juin 2024 14:50

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Pour citer cette note

Jacinthe Jacques, Rémi Leroux. (2024). Partie 4 - Femmes et changements climatiques: entretien avec Marianne-Sarah Saulnier. Praxis (consulté le 7 juillet 2024), https://praxis.encommun.io/n/zRyMHgvrlCTiwnqCfsqir6_oxFw/.

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