Récolte lors de l'activité «Comment favoriser l’accessibilité des savoirs sur la transformation socioécologique?»

Crédit: Melanie Lambrick

Cette note collige les savoirs qui ont été récoltés lors de l'activité Comment favoriser l’accessibilité des savoirs sur la transformation socioécologique?, qui s'est déroulée lors de la Journée des savoirs ouverts 2023.

Mise en contexte

Cette table ronde avec Marie-Ève Boucher, Mathieu Couture, Emilien Gruet et Bertrand Fouss et animée par Jacinthe Jacques visait à entamer une conversation sur les défis liés à l'accessibilité des savoirs sur l'action citoyenne collective s'inscrivant dans la transition socioécologique ainsi qu'à faire sortir des pistes de solution. 

Idées clefs 

Les idées clefs déjà écrites sont celles que nous ont fourni les l'intervenant·es avant l'activité. Vous pouvez les modifier en fonction de ce que vous avez entendu. 

Marie-Ève Boucher:

  • L'éducation populaire comme clé essentielle
  • Tenir compte des données socio-démographiques des régions
  • Imager et simplifier pour toucher plus de gens

Mathieu Couture:

  • Une multitude de ressources existent déjà en lien avec l'action citoyenne et la transition socioécologique
  • Comment s'assurer de répertorier/référencer efficacement les gens vers les bonnes ressources?

Emilien Gruet:

  • L’accessibilité recouvre divers volets (technique, culturel, spatial, temporel, etc.)
  • Une tension irréductible existe entre toucher un grand nombre de personnes et assurer une approriation en profondeur des savoirs susceptibles d'avoir un effet sur les comportements et pratiques. Cela demande de faire des choix.
  • Tension entre rigueur et pérennité des savoirs et rapidité de leur production et de leur transfert.
  • Distinction entre savoirs stabilisés et savoirs en construction

Pour guider les conversations, deux grandes questions étaient soumises aux personnes invitées:

  1. De quels savoirs a-t-on besoin pour opérer la transition ?
  2. Quels sont les défis de l'accessibilité aux savoirs ? 

1. De quels savoirs a-t-on besoin pour opérer la transition?

Des connaissances concrètes, pratiques et favorisant la mise en action rapide

  • Pour soutenir les communautés d'action, il est essentiel de les inspirer et de les doter de guides pratiques, de documents faciles à utiliser pour faciliter la mise en œuvre.
  • En ce qui concerne les actions citoyennes et locales, il est nécessaire de fournir des connaissances concrètes et facilement applicables afin de favoriser une mise en action rapide.
  • Dans le contexte des enjeux complexes, il est crucial de générer des connaissances pratiques plutôt que simplement théoriques, afin de maintenir une connexion avec la réalité du terrain.

Les savoirs pour toustes, et tous les types de savoirs

  • Savoirs pour toustes, englobant une diversité de connaissances telles que les savoirs ancestraux, populaires, expérientiels, issus de la recherche, pratiques, etc.
  • On n'attribue pas toujours la même valeur à ces savoirs. Faut-il les considérer sur un pied d'égalité, voire remettre en question toute hiérarchie existante entre les savoirs s'il en existe une ?
  • Les savoirs actionnables jouent un rôle essentiel en produisant et en transférant des connaissances qui permettent d'agir concrètement sur le terrain.
  • La recherche, quant à elle, présente l'intérêt d'orienter les savoirs vers une approche plus prospective, tout aussi cruciale car elle contribue au changement, notamment en matière de comportement.

Faire le pari de la coconstruction des savoirs

  • S'engager à constructuire les savoirs, particulièrement avec les instances publiques et politiques, afin de susciter de nouvelles politiques publiques.
  • Nécessité de diversifier les savoirs et d'explorer des moyens de valoriser les connaissances citoyennes.
  • L'art de la vulgarisation est essentiel pour rendre les savoirs accessibles.
  • Il est également crucial de tisser des liens entre des savoirs qui convergent vers les mêmes causes.
  • Se réapproprier les savoirs théoriques auparavant utilisés par nos «ennemis» ou réservés aux personnes qui «connaissent» (détention du savoir et donc de la vertu).

2. Quels sont les défis de l'accessibilité aux savoirs ? 

Différences dans les rythmes et les façons de mobiliser les savoirs  

  • Il existe un enjeu dans la gestion des rythmes, que ce soit entre le terrain et la recherche ou entre les aspirations et les actions réellement mises en place.
  • Il est impératif de repenser nos approches de travail avec les savoirs, tout en considérant les dynamiques de pouvoir, notamment dans la protection de l'accès à ces connaissances.
  • L'objectif est de livrer les bonnes informations à la bonne personne, au bon moment et de la manière la plus adaptée.

Les défis d'accessibilité liés à des aspects spatiaux, techniques et culturels

  • Cette démarche soulève des questions d'accessibilité liées à des aspects spatiaux, techniques et culturels, qui représentent des points cruciaux dans notre action.
    • Du point de vue temporel, la cocréation des connaissances exige du temps, impliquant de mieux circonscrire les groupes avec lesquels nous collaborons, car il est nécessaire de s'approprier ces connaissances pour effectuer des changements de pratiques.
    • Concernant l'aspect spatial, le Québec est un vaste territoire, ce qui souligne la nécessité d'explorer divers moyens d'organiser des événements et des forums qui soient accessibles à toustes.
    • Du point de vue culturel, la transmission des savoirs peut varier en fonction du langage, des traditions orales, ainsi que des outils et des formats utilisés. L'adaptation à cette diversité culturelle devrait être au cœur de nos préoccupations.
    • Du point de vue technique : rendre les outils techniquement accessibles nécessite une réflexion approfondie sur leur accompagnement.

L'enjeu de l'alphabétisation : en filigrane de l'accessibilité aux connaissances

  • Les personnes analphabètes n'ont pas accès aux mêmes savoirs que les populations privilégiées, générant ainsi des niveaux de compréhension différenciés de la crise climatique.
  • Dans ce contexte, le Front commun pour la transition énergétique élabore une feuille de route sur la transition ainsi que d'autres documents qui simplifient des savoirs pratiques, s'efforçant de vulgariser et de démystifier des termes clés tels que «crise climatique» et «carboneutralité» pour les rendre accessibles à un public plus large. La vulgarisation apparaît ainsi comme une démarche cruciale.

Défi de simplifier la complexité de la transition socio-écologique 

  • Dans notre volonté d'inclusivité, nous devons éviter de complexifier davantage la transition socio-écologique (qui est déjà complexe). L'objectif est d'être accessible à toustes, ce qui implique de repenser la diffusion des savoirs à travers divers formats pour une compréhension adaptée à chacun·e.
  • Le modèle de l'éducation populaire peut guider notre approche, plaçant les personnes au cœur du processus éducatif, visant ainsi la transformation sociale.
  • Il est essentiel de diversifier le langage, les définitions et les formules pour répondre non pas seulement aux besoins des personnes analphabètes, mais aussi à celles ayant une charge mentale élevée, impactées par l'écoanxiété et les complexités de la crise climatique.
  • Toucher les individus de manière différenciée implique de simplifier le vocabulaire, d'adopter des approches visuelles et graphiques pour rendre l'information plus accessible.
  • L'enjeu de la complexité réside dans la difficulté de condenser des concepts en vidéos de deux minutes. Impliquer les individus dans la co-création prend du temps, créant une tension entre cette nécessité et l'urgence d'agir.
  • La concentration des pouvoirs et des messages représente un défi dans la diffusion à grande échelle, nécessitant des stratégies diversifiées.
  • L'enjeu des ressources est crucial pour accompagner l'utilisation des outils, et il est impératif de garantir une rémunération adéquate pour assurer un changement durable, malgré les défis liés au manque de fonds et de temps.

Questions/réponses tirées de la période d'échange avec le public

  • Question : On manque d'outils et il est difficile de mobiliser au-delà de notre réseau habituel. Comment élargir notre portée et adapter ces activités et outils à de nouveaux publics ?
    • Réponse : Une approche consiste à explorer les organismes en éducation populaire qui sont habitués à travailler avec des publics plus éloignés. Cela pourrait fournir des perspectives nouvelles et des idées sur la manière d'adapter nos activités et outils pour toucher un public plus large.
  • Question : Il existe beaucoup de plateformes de connaissances, beaucoup de contenus, comment fait-on pour ne pas multiplier les contenus et les outils ?
    • Réponse : Le développement d'un outil technique global ne suffit jamais en raison de la diversité des contenus et des contributeurs. Il n'existe pas de solution magique de guichet unique, que ce soit technologique ou humain. Un accompagnement humain est essentiel. Le défi réside dans le financement adéquat des ressources, permettant une mise à jour constante et le développement d'une force de frappe pour agir. Notre mode de fonctionnement actuel rend difficile une organisation efficace, et il est crucial de reconnaître que les contenus et les outils n'atteignent pas tout le monde de manière universelle. Intégrer des liens de référence dans les guides peut être une solution.
  • Question : S'adresse-t-on actuellement à des convaincu·es ? Comment atteindre une audience diversifiée avec un discours adapté et explicite quant à la destination de notre démarche ? La vulgarisation ne risque-t-elle pas de simplifier excessivement le savoir ? (Comment convaincre un collègue qui soulève cet argument)
    • Réponse : Bien que la vulgarisation puisse potentiellement perdre une partie de la richesse du savoir, l'objectif est de transmettre un message compréhensible et dont les gens se souviendront. Il est important de maintenir l'essence du message, de susciter la curiosité et l'ouverture en adaptant le discours aux publics et en veillant à ce qu'ils aient l'impression de pouvoir comprendre.
  • Question : Comment réduire le temps d'appropriation et trouver l'équilibre entre agir et prendre soin de soi ? Comment aborder les défis émotionnels souvent sous-estimés ? (soulèvent des culpabilités, des peurs).
    • Réponse : Il est suggéré de commencer par des idées simples, construire des blocs progressivement sans la nécessité d'avoir tous les éléments en place. Les défis émotionnels sont souvent sous-estimés, et il est crucial de reconnaître que les résistances peuvent découler d'enjeux émotionnels plutôt que de compréhension intellectuelle. Les récits peuvent apporter une connexion émotionnelle; il est important de ne pas intellectualiser excessivement la transition. Tester, expérimenter entre nous, accepter les erreurs et éviter de rajouter de la complexité sont des aspects essentiels à considérer.

 

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Intégré par Rémi Proteau, le 9 novembre 2023 11:58

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Publication

9 novembre 2023

Modification

21 décembre 2023 10:37

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