Le néocolonialisme apparaît à l’ère postcoloniale et est une forme indirecte et informelle de domination politique, économique, culturelle sociale, scientifique et idéologique qui permet à d’anciennes puissances coloniales de maintenir par des moyens détournés ou cachés des relations de contrôle et de dépendance réelle avec leurs anciennes colonies devenues indépendantes. Il s’agit donc de la poursuite de l’exploitation coloniale sous une autre forme qui ne nécessite pas un contrôle direct établi par la force comme dans le cas du colonialisme. L’absence de liens territoriaux et politiques formels entre les anciennes puissances coloniales et leurs colonies d’autrefois constitue la principale différence entre le néocolonialisme et le colonialisme. « Ceci rend la détection des pratiques néocoloniales bien plus difficile, d’autant qu’elles peuvent prendre de nombreuses formes, soit commerciales, économiques ou bien culturelles ». 

On peut alors parler de néocolonialisme dans le cas de certaines relations qu’entretiennent la France, la Grande-Bretagne, le Portugal et d’autres puissances européennes avec leurs anciennes colonies du continent africain. Toutefois, lorsqu’il est question des relations qu’entretiennent les États canadien et québécois avec les peuples autochtones, il est plus approprié de parler de colonialisme que de néocolonialisme puisque leurs terres sont toujours occupées. Malgré ces distinctions entre le colonialisme et le néocolonialisme, les effets de ces deux systèmes de domination sont très similaires pour les peuples qui continuent de subir les conséquences de la colonisation.

Par ailleurs, certaines pratiques de multinationales, de différentes entités du secteur corporatif et de pays qui ne sont pas forcément d’anciennes puissances coloniales peuvent aussi être qualifiées de néocoloniales. Cela se produit lorsque ces pratiques sont basées sur des logiques d’exploitation et de domination de pays du Sud global et qu’elles maintiennent des rapports de dépendance. Par exemple, des minières transnationales qui opèrent en Amérique latine sont souvent accusées de néocolonialisme puisqu’elles détiennent la mainmise sur d’importantes ressources qu’elles exploitent et qu’elles exportent massivement. Elles s’enrichissent abondamment tout en contribuant à la détérioration de l’environnement et en bafouant les droits des peuples vivant sur ces territoires. Des organisations internationales peuvent aussi être accusées de néocolonialisme en raison de certaines pratiques interventionnistes et de l’imposition de valeurs considérées comme étant universelles.

Dans la pratique

Pour éviter de reproduire des pratiques néocoloniales, les OCI doivent s’assurer que les personnes et les communautés à qui sont destinés les différents projets et programmes sont à la tête des prises de décisions qui les concernent. Les OCI doivent également s’engager dans un processus de réflexion constant qui interroge les effets du colonialisme et du néocolonialisme dans les différents contextes d’intervention. Ces considérations sont essentielles pour s’assurer que les projets et programmes sont culturellement adaptés, à la hauteur des besoins exprimés par les personnes concernées et qu’ils sont compatibles avec le respect du vivant sous toutes ses formes.

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24 janvier 2024 16:05

Modification

24 janvier 2024 16:05

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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 24 janvier 2024 16:05
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de la démarche de coconstruction, Dans la mise en pratique