Espace Solutions : Les Fruits défendus - Montréal

Prise de notes - Les Fruits Défendus

Espace solutions

Dans le cadre de la 4e grande rencontre de Transition en Commun, consacrée aux croisements entre alimentation et transition socioécologique, un accent particulier a été mis sur l'évolution des initiatives en alimentation à l'échelle territoriale. À cet effet, une nouvelle formule de l’Espace Quartiers, l’Espace Solutions, a été testée avec succès. Présentée par Marlies Trujillo Torres (TeC) et Anne-Marie Aubert (CSAM), cette 2e partie de la soirée a souligné l'importance de faire évoluer les initiatives existantes en alimentation à Montréal et comment y contribuer collectivement. Inspiré du co-développement, cet espace vise à faire émerger les besoins des quartiers et à y répondre collectivement via la mise en place d’un espace de partage de savoirs et d’expertises. Parmi les quatre initiatives explorées, voici Les Fruits défendus !

ÉTAPES

1. SITUATION – 5 min- La personne aidée explique la situation et le type de soutien demandé.

Présenté par Hugo Martorell, citoyen impliqué dans le projet  

Projet:
Des centaines de milliers d’arbres fruitiers sont laissés à l’abandon sur des terrains privés à Montréal. Parallèlement, la société évolue sous la logique extractiviste d’un système alimentaire industriel et globalisé, ce qui accentue l’insécurité alimentaire. L’accès à des produits frais, nutritifs et de qualité devient de plus en plus limité aux classes aisées. Pourtant, les citoyens ne devraient pas être dépendants de ces processus pour obtenir des aliments de qualité de manière digne. Ils devraient pouvoir se nourrir grâce à des actions solidaires, des actions entreprises dans un esprit de démarchandisation de l’alimentation et du labour, en respectant la nature et les autres, dans une logique d'alimentation juste et saine, considérée comme un droit fondamental à protéger et à promouvoir collectivement. 

Les actions de glanage urbain dans les arbres fruitiers proposés par le collectif Les Fruits Défendus illustrent le potentiel des populations à exercer leur agentivité collective afin de profiter pleinement des ressources alimentaires disponibles dans leur écosystème environnant.

Afin de favoriser une structure plutôt décentralisée, le collectif est composé des membres chef.fes de cueillette qui sont autonomes dans l’organisation de leurs récoltes, des bénévoles ponctuels qui s’inscrivent aux cueillettes par le biais de notre calendrier public, de propriétaires d’arbres (400 actuellement), et d’organismes bénéficiaires et partenaires dans différents quartiers.

Problématique:
En mettant en relation tous ces acteur·rice·s, nous avons le désir de favoriser la création de communautés d’entraide autour de ces arbres. Pourtant, il existe des centaines de milliers d’arbres fruitiers délaissés et présentement pas assez de cueilleur·euse·s pour répondre à la hauteur de ce qui serait possible. Même si l’engouement pour la récolte est fort à Montréal, la réalité est que la plupart des gens manquent de temps, d'énergie, de confiance, pour s’impliquer, malgré leur intérêt. Comme nous couvrons tout le territoire de Montréal, ça nous prendrait aussi des organismes locaux qui pourraient nous aider à ancrer et à encadrer les acteur·rices dans chaque arrondissement. Ce qui est parfois difficile, car les organismes communautaires doivent déjà fonctionner avec des ressources insuffisantes pour garantir leur stabilité en personnel et en programmes.

a. Comment rendre les actions du collectif plus accessibles aux citoyens, sans compromettre leur agentivité et leur autonomie dans leurs rôles, y compris les actions de cueillette, création des liens, appropriation des fruits ?

b. Comment favoriser la rétention et la participation continue des chef·fe·s de cueillette du collectif, sachant qu’on est tous·te·s bénévoles ?

2. CLARIFICATION – 5 min - Le groupe pose des questions pour s’assurer de bien comprendre la situation.

• Quelles sont les barrières d’accès aux quartiers les plus éloignés pour effectuer le glanage d’arbres fruitiers ? R/Fruits défendus est une organisation dont le Santropol est fiduciaire. Cette approche est développée au niveau du Plateau et nécessaire à étendre dans les quartiers plus excentrés ;
• Quels sont les défis? R/Nous ne sommes qu’une seule ressource. Aucune autre organisation n’a pour mandat de réaliser la cueillette des arbres fruitiers. Nos capacités sont limitées alors que toutes les ressources sont là pour faire en sorte de diluer les responsabilités et que cette démarche ne repose pas uniquement sur un petit groupe de citoyens ;
• Avez-vous des défis de pérennité et d’étendue géographique? R/Les différentes dimensions culturelles et géographiques peuvent être à la fois des freins, mais permettent aussi différentes opportunités ;
• Est-ce que les chef·fe·s de récolte sont des postes pérennes ? Si non, qu’est-ce qui l’explique ? R/Des formations pour devenir chef·fe de récolte sont à venir ! ;
• Pour s’étendre, le projet a besoin de plus de bénévoles, mais aussi de collaboration avec d’autres organismes ? ;
• Est-ce qu’il existe une façon de cartographier les arbres existants pour savoir la quantité disponible au niveau de chaque quartier ? R/Via une application qui cartographie ces éléments ;
• Comment les personnes s’impliquent-elles ? Comment ont-elles appris l’existence de ce projet ? ;Comment mobiliser les OBNL dans le projet ? ;
• Est-ce qu’il y a des cueillettes sur les terrains publics ? R/Oui terrains privés et publics ;Comment choisissent-ils les terrains considérant que les arbres fruitiers prennent plus de temps à pousser que les légumes ? ;
• Comment sont cartographiés les terrains contaminés ? R/Les terrains ont été évalués, ils ne sont pas pollués ;
• Est-il possible de s’impliquer de manière ponctuelle ? R/Oui tout à fait, tout le monde peut être un ambassadeur ;
• Comment la démarche est-elle financée ? R/Plusieurs partenaires philanthropiques, budget de 80 000 $ ;
• Quelle est la durée de la formation ? R/3h. Les chef·fe·s de récolte ont plus de responsabilités.) ;
• Qu’est-ce qui fait que dans certains quartiers la cueillette est plus efficace ? 

3. SOUTIEN – 25 min – Le groupe offre des questions d’approfondissement, des commentaires ou des suggestions.

• Comment essaimer Les Fruits Défendus  partout à Montréal ? ;
• Comment les personnes peuvent-elles s’approprier le projet et comment peuvent-elles  se mobiliser dans la démarche? ;
• Équipement nécessaire à offrir à l’ensemble des quartiers ;
• Impliquer des personnes dans l’expérience de glanage et de récupération des fruits ;
• Développer le nombre de points de cueillette et de lieux de formation dans les différents quartiers pour rendre l’expérience plus accessible ;
• Impliquer des jeunes via les écoles ou les camps de jourS’associer à des regroupements comme les tables de concertation ou des regroupements d’acteur·rice·s en sécurité alimentaire ;
• Approcher des organismes pouvant mettre à disposition de l’équipement/du matériel (ex : LocoMotion) ;
• Nécessité de transférer les connaissances et les expertises : importance de capitaliser sur la capacité de formation des bénévoles que possède Santropol ;
• Travailler de manière conjointe avec la ville de Montréal pour démultiplier les forces ;
• Travailler sur un plaidoyer, un manifeste auprès de la ville pour s’assurer que les arbres fruitiers donnent des fruits comestibles, accessibles à la consommation en tordant le cou aux aprioris au sujet de la plantation d’arbres fruitiers ;
• Envisager des actions de désobéissance civile pour se réapproprier en tant que citoyen l’espace urbain ;
• Collaboration avec la Soverdi et plus globalement envisager des collaborations avec des acteur·rice·s privé·e·s ;
• Éducation populaire à faire : les arbres fruitiers ne sont pas une nuisance ;
• Évaluer l’expérience des chef·fe·s de cueillette pour mieux comprendre leurs apprentissages et les raisons pour lesquelles ils ne sont pas restés ;
• Favoriser les moments sociaux entre personnes impliquées ;
• Afin d’aller chercher des fonds auprès de certains partenaires qui œuvrent sur le volet de la TSÉ, ne pas hésiter à prendre un angle spécifique sur les impacts environnementaux du gaspillage alimentaire.

4. PISTES D’ACTION – 5 min – La personne aidée fait un résumé des apprentissages et des pistes de solution qu’elle souhaite retenir.

• Faire l’évaluation des choses qui ont fonctionné et celles qui mériteraient d’être repensées = bâtir sur des apprentissages ;
• Tisser des liens avec les organismes en sécurité alimentaire, les tables de quartier et les acteurs clés en sécurité alimentaire (ex : conseil SAM) pour mobiliser le plus grand nombre de citoyens bénévoles.

5. CONCLUSION – 5 min – Les participant.es partagent ce qu’ils ont appris et/ou appréciés du sujet traité et/ou de l’activité.

• L'exercice est une belle façon de connaître Les Fruits Défendus ;
• Formule de l’activité très appréciée : concision, richesse, très bonne animation ;
• Ouverture du porteur dans la réception des suggestions et pistes d’action !

Autres pistes d’acteurs qui oeuvrent sur des champs similaires :

• Rebellion fruitière : propager des boutures ;
• Faire  aussi de la désobéissance civile ;
• Collectif 21

Lien vers la page web du projet : https://santropolroulant.org/fr/quest-ce-que-le-roulant/des-collectifs/fruits-defendus/ 

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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la note de la 4^e rencontre Espace Quartiers sur l'alimentation, ainsi que les notes des autres initiatives testées dans l'Espace solutions, soit : Espace Solutions : Cultures solidaires; Espace Solutions : Projet d'épicerie solidaire; Espace solutions : Café des habitudes