Espace Solutions : Projet d'épicerie solidaire

Prise de notes - Épicerie solidaire - Ahuntsic

Espace solutions

Dans le cadre de la 4e grande rencontre de Transition en Commun, consacrée aux croisements entre alimentation et transition socioécologique, un accent particulier a été mis sur l'évolution des initiatives en alimentation à l'échelle territoriale. À cet effet, une nouvelle formule de l’Espace Quartiers, l’Espace Solutions, a été testée avec succès. Présentée par Marlies Trujillo Torres (TeC) et Anne-Marie Aubert (CSAM), cette 2^e partie de la soirée a souligné l'importance de faire évoluer les initiatives existantes en alimentation à Montréal et comment y contribuer collectivement. Inspiré du co-développement, cet espace vise à faire émerger les besoins des quartiers et à y répondre collectivement via la mise en place d’un espace de partage de savoirs et d’expertises. Parmi les quatre initiatives explorées, voici celle de l'Épicerie solidaire de Ahuntsic !

ÉTAPES

1. SITUATION – 5 min- La personne aidée explique la situation et le type de soutien demandé.

Présenté par Daphnée Letemplier, Espace de possibles d'Ahuntsic

Projet: 
Un groupe de résident-e-s du quartier Youville souhaite mettre en place une épicerie solidaire sur l’artère La Jeunesse en plein désert alimentaire.

Problématique: 
Plusieurs options s’offrent au groupe : une première serait d’ouvrir l’épicerie dans le Tiers-Lieu existant : l’Espace de Possibles Ahuntsic dans l’optique de conserver un espace communautaire ouvert à la communauté en parallèle des heures d’ouverture de l’épicerie. Une seconde option serait de mutualiser l’espace occupé par la banque alimentaire les bons Samaritains (installée sur le même tronçon de rue que l’Espace des Possibles) ainsi que les équipements (chambre froide) et les ressources bénévoles nécessaires au roulement des opérations des deux entités.

L’objectif secondaire (mais central) serait de déstigmatiser le recours à l’aide alimentaire et de favoriser la mixité sociale en faisant se côtoyer les bénéficiaires et bénévoles des deux organismes. Il s’agirait de profiter de l’intelligence collective afin d’identifier des expériences similaires (apprentissages et échecs) et de profiter de l’expertise des personnes présentes afin d’évaluer les forces et faiblesses des deux options présentées.

2. CLARIFICATION – 5 min - Le groupe pose des questions pour s’assurer de bien comprendre la situation.

•  Combien de jours l’épicerie serait-elle ouverte ? R/L’idéal serait d’être ouvert 7/7 jours puisque ce serait en cohérence avec les besoins ;
• Y aura-t-il une contribution financière ? R/Oui, mais très basse. Nous croyons que tant l’épicerie, tant l’espace communautaire peuvent coexister, mais pas nécessairement en même temps. Cela nous permet de mutualiser le pouvoir d’achat ;
• Dans l’épicerie, on peut choisir ses fournitures. R/Oui ! ;
• Quelle est la distance entre vous et la banque alimentaire les bons Samaritains ? R/C’est de l’autre côté de la rue.

3. SOUTIEN – 25 min – Le groupe offre des questions d’approfondissement, des commentaires ou des suggestions.

• As-tu identifié d’autres menaces que la méfiance ? R/Il y a beaucoup de choses à mettre aux normes. C’est un défi technique et financier  ; 
• Le fait de faire de la transformation alimentaire, de ne plus être juste une épicerie, mais devenir un peu plus un pôle permet d’éviter le gaspillage, mais demande des défis techniques ;
• Avez-vous visité les exemples d’organismes qui œuvrent de manière similaire :  l’épicerie solidaire 3 paniers, l’épicerie Le Détour ? R/Oui, en plus du collectif La DAL ;
• Est-il possible d’être approvisionneur pour la banque alimentaire les bons Samaritains ? R/Pas vraiment, puisqu’ils n’achètent presque rien, s'auto-gèrent et ils ne sont opérationnels que deux jours par semaine.

4. PISTES D’ACTION – 5 min – La personne aidée fait un résumé des apprentissages et des pistes de solution qu’elle souhaite retenir.

• Faire attention à l’esthétique pour qu’un public diversifié se sente concerné et invité à entrer. Le fait que soit marqué « épicerie solidaire » dans la devanture a déjà fait fuir un certain public plus aisé ;
• En ce qui concerne les produits secs et leurs approvisionnements, l’épicerie BocoBoco (qui offre beaucoup de produits secs et en vracs) va se transformer en OBNL et s’intéresse à ces avenues d’approvisionnement ;
• En France, il y a un regroupement, comme un groupe solidaire qui œuvre dans l’approvisionnement centralisé de produits secs et il serait intéressant de mettre en relation cet acteur avec BocoBoco. Il manque absolument un acteur de ce genre dans l’écosystème québécois ou montréalais ! ;
• Le fait d’être un commerce de proximité avec pignon sur rue pour une épicerie est un point fort  ;
• Il y a beaucoup de choses dans vos plans d’action. Il faudrait plutôt se concentrer sur une chose à la fois. Ceci, en mettant l’accent sur la complémentarité possible avec les organismes amis ;
• Travailler avec des petites entreprises locales peut être bénéfique pour toutes les parties. Celles-ci mettent leurs produits à prix modique, ça les fait connaître et ça permet une collaboration.  Avec le Cercle des fermières, par exemple, le produit est payé auprès d’elles seulement lorsque les ventes sont faites. Cela permet d’avoir de la liquidité ;
• Les contraintes du marché font en sorte qu’il est beaucoup plus simple de se focaliser sur des produits secs.  R/Par contre, les fruits et légumes c’est ça qu’il manque dans le quartier, ça fait partie des besoins ;
• Peut-être mettre en place deux espaces : un en vrac et un frais ? ;
• Il faut garder l’accent sur les citoyen·n·e·s ! À qui ça va servir ? De quoi ils et elles ont besoin ? Il est mieux de commencer plus petit, mais de manière inclusive pour les citoyens, faire en sorte qu’ils peuvent participer, garder le pouvoir afin qu’ils puissent choisir ce qu’ils ont besoin/veulent ;
• Pas de sondage, passez au-delà ! La démocratie s’inscrit dans la structure tout au long de la formation du projet ;
• Il est de mise de diversifier les tactiques de mobilisation. Par exemple, se rapprocher des Tables de quartier qui ont des informations sur la mobilisation et les désirs des citoyen·ne·s du quartier ;
• Ne pas oublier que les gens ont des besoins, des envies différentes, pains blancs, beurre d’arachide, Kraft Diner, etc.  ;
• Avoir une grande variété de produits n’est pas rentable. Il faut beaucoup de liquidité pour démarrer d’une part, mais il faut aussi une vache à lait pour soutenir le roulement ;
• La vache à lait peut être un restaurant populaire, des repas au format individuel ou familial au prix que ça coûte, approvisionner un CHSLD ou tout autre endroit avec un gros volume.

5. CONCLUSION – 5 min – Les participant.es partagent ce qu’ils ont appris et/ou appréciés du sujet traité et/ou de l’activité.

• Aller étape par étape, un pas à la fois ;
• Prioriser la collaboration ;
• On se réapproprie notre pouvoir alimentaire. C’est important de ramener cette question de l’avant ;
• La mutualisation est importante. Comment la penser en amont ? Comment faire pour comprendre, apprendre ensemble ?Comment faire un montage financier ? ;
• Dialogue, échange et pérennité. Il faut trouver un équilibre, s’allier, mais pas toujours ;
• Les produits frais c’est difficile, mais important !

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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la note de la 4^e rencontre Espace Quartiers sur l'alimentation, ainsi que les notes des autres initiatives testées dans l'Espace solutions, soit : Espace Solutions : Cultures solidaires; Espace solutions : Les Fruits défendus; Espace solutions : Café des habitudes