note Note générale
L’empowerment et l’action des Cuisines Collectives des Bois-Francs
Introduction
Le contexte de l’appauvrissement s’est transformé au Québec et touche maintenant des secteurs de la population jusqu’alors épargnés. La pauvreté prend un nouveau visage, celui de l’exclusion individuelle et collective et fait une incursion dans des domaines disparus depuis longtemps, tel celui de l’alimentation. “La faim n’est qu’un des éléments associés à la dynamique déstructurante reliée à la pauvreté tant à l’échelle des familles qu’à celle des quartiers ou des régions ”. (Fréchette et Favreau, 1997: 7) Ce nouveau contexte impose de nouvelles formes d’intervention et les cuisines collectives en sont une.
Les cuisines collectives sont en développement rapide. Le mouvement, né au Québec en 1985 avec la création de celle d’Hochelaga-Maisonneuve, compte aujourd’hui plus de 500 groupes à travers la province. Les cuisines collectives sont bien placées pour attaquer de front deux dimensions de la pauvreté. Elles agissent à la fois sur le social — l’exclusion sociale des personnes appauvries — et sur l’économique — le déclin des économies familiales et locales et les problèmes alimentaires qui en découlent. Du point de vue social, ces initiatives communautaires pour la sécurité alimentaire ne sont pas à confondre avec le dépannage, car elles vont généralement plus loin que l’alimentation en aidant des personnes marginalisées à briser leur isolement, à recouvrer l’estime d’elles- mêmes et à développer un esprit d’entraide (Gauvin, 1996). Les recherches de Racine et al. (1997) ont démontré que les principales motivations des participantes vont aussi dans de multiples directions en intégrant à la fois des motivations d’ordre économique — l’aide financière —, nutritionnel — l’apprentissage de la cuisine — et psychosocial — un issu à l’isolement, l’amélioration de l’état du moral.
Pour leur part, les Cuisines Collectives des Bois-Francs, mises sur pied en avril 1992, se distinguent en intervenant autant en milieu rural qu’urbain. Certes, elles s’intègrent totalement dans la lignée générale des cuisines collectives, ayant comme objectifs de permettre aux participantes : d’acquérir ou d’échanger des connaissances reliées à une alimentation saine et variée en cuisinant des plats simples et économiques; de briser leur isolement en les invitant à sortir de chez elles, à rencontrer d’autres personnes avec lesquelles elles peuvent sympathiser et échanger; de permettre à toutes ces personnes de prendre confiance en elles, grâce à leurs talents et aux habiletés qu’elles développent; et ainsi devenir plus autonomes en restant actives (Cuisines Collectives des Bois-Francs, 1995).
C’est dans ce contexte d’évolution de la pauvreté, soutenues par une volonté d’élargir leur intervention, au-delà de la simple sécurité alimentaire, que les Cuisines Collectives des Bois-Francs ont souhaité évaluer l’effet de leur action sur les participantes.
Document complet
pdf L’empowerment et l’action des Cuisines Collectives des Bois-Francs Richard Leroux, William A. Ninacs et Sonia Racine 2000William A. Ninacs avec Leroux, R. et S. Racine, Victoriaville, Cuisines Collectives des Bois-Francs, 111 pages, 2000
note Note(s) liée(s)
diversity_3Organisation(s) reliée(s)
Cuisines Collectives des Bois-Francs
5 juin 2023La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve
25 avril 2023bookmark Terme(s) relié(s)
Cuisine collective
20 juin 2023Exclusion sociale
8 juin 2023Sécurité alimentaire
14 janvier 2023Carnet(s) relié(s)
Productions de William « Bill » Ninacs
file_copy 137 notesArchives de la Coopérative de développement La Clé
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10 mai 2023
Modification
20 juin 2023 12:21
Visibilité
public