note Note générale

Le Motel agricole des Basques

Projet et objectifs

Situé à Notre-Dame-des-Neiges, à proximité de Trois-Pistoles, le Motel agricole des Basques met à la disposition de porteurs de projets agricoles à vocation économique, 65 hectares de terres en location ainsi que du matériel et des infrastructures collectifs. Concrètement, il propose à la relève agricole:

Des parcelles de terre prêtes à cultiver d’une acre et plus avec accès direct à de l’eau;
Des baux à court, moyen ou long terme (jusqu’à 39 ans) renouvelables;
Un accès à de l’équipement collectif (machinerie agricole; serre chauffée, bâtiments pour le rangement, espace cuisine, salle de bain, espace bureau, salle de rencontre, chambre à semis et chambre réfrigérée);
La possibilité de mise en marché sur place (kiosque, autocueillette, paniers, etc.) et de collaboration avec les autres locataires (MRC des Basques, 2024).

Le projet du Motel agricole a pour objectif premier de faciliter l’établissement agricole de la relève. En effet, nous observons depuis un certain temps que l’accès au foncier est un frein majeur à l’établissement. En offrant des parcelles de terres adaptées au besoin de chacun.e, nous facilitons l’accès à la terre. Comme objectifs secondaire, nous pouvons parler de retrait d’une terre marché spéculatif, de mise en valeur de terres agricoles dévalorisées et de production agricole de proximité.

C’est la MRC des Basques qui porte actuellement le projet. La gestion et la coordination du motel sont assurées par Stéphane Lussier (conseiller en développement agricole). Pour assurer sa gouvernance, valider et bonifier les grandes orientations, le projet bénéficie de l’appui du CA de la Corporation du motel industriel des Basques et d’un comité aviseur composé de représentants du CLD, du MAMH, de la MRC ainsi que d’un locataire du Motel agricole.

Le projet est en processus d’autonomisation. Alors qu’il nécessitait une ressource à temps complet lors du démarrage en 2022, il nécessite désormais un suivi d’environ 15 heures par semaine. Le projet devrait s’autonomiser et se rentabiliser au fil des ans. À termes, on envisage de créer une OSBL ou une FUSA pour lui permettre de voler de ses propres ailes.

Le Motel agricole touche principalement des jeunes de la relève non apparentée, une population en forte croissance dans le monde agricole depuis les 15 dernières années. L’agriculture de petites surfaces a encore ses adeptes, mais ce sont actuellement les petits fruits qui ont le vent dans les voiles au motel. Ils apparaissent comme un secteur prometteur, mais qui nécessitent un capital patient. Pour réduire le délai entre la plantation et les premières récoltes, la MRC a planté une parcelle de framboises et de groseilles arrivées à maturité et la loue avec un prix ajusté. Si ce modèle se révèle prometteur, il pourrait bien être répliqué. On voit ici tout le potentiel d’expérimentation du Motel.

Le projet est actuellement à maturité quant à l’offre de services, mais il reste à vaincre les verrous culturels pour embarquer plus de locataires dans l’aventure.

Émergence du projet

En 2019, un couple du Centre-du-Québec est venu en séjour exploratoire avec Arterre pour s’installer dans les Basques. Après deux jours de visites, nous en sommes venus à la conclusion qu’il n’y avait aucune terre de petites superficies disponibles sur le territoire. L’idée que la MRC achète une terre et la loue en plus petites parcelles est ainsi nées.

Après montage financier, la MRC a ainsi pu acquérir une terre de de 160 hectares, dont une moitié était en culture (location) et le reste en fourrage. La MRC s’est assurée de payer le prix du marché et a consulté les agriculteurs autour pour ne pas participer à la spéculation agricole.

Facteurs de succès

Un agent de développement agricole dévoué à la relève
Une MRC avec une quote Q5 permettant l’accès à des subventions importantes – accès à un levier économique.
Un engouement de la relève pour la culture intensive sur petite surface.
Des terres encore abordables sur notre territoire.
Une volonté de promouvoir la culture fruitière sur le territoire et la présence de ATAB – ligne directrice à la MRC filière Petits fruits, intégration à un écosystème.

Défis rencontrés et solutions déployées

La recherche de financement fut la première embuche.
Des longs délais avec la CPTAQ et la notaire pour la transaction.
Le recrutement de locataires.

Je dirais que la solution à toutes ces embuches est d’être patient. Mais si c'était à refaire, on s'y prendrait de la même façon.

Les partenaires actuels du projet (2024)

Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation (MAMH),
Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ),
MRC des Basques,
Centre local de développement des Basques (CLD des Basques),
ARTERRE - service de maillage axé sur l'accompagnement et le jumelage entre aspirants-agriculteurs et propriétaires

Pour la suite...

La pérennité du projet est sur la bonne voie, mais elle n'est pas encore totalement assurée. C’est sûr que la MRC continuera d’éponger le déficit encore un peu, mais il faudra trouver davantage de locataires pour que l’initiative soit pérenne.

Nous explorons certaines pistes pour avoir des revenus complémentaires, comme la location de terres déjà plantées en petits fruits prêts à la récolte ou encontre la production directe de petits fruits par le Motel. On réalise cependant que cette dernière option demande beaucoup de travail.

La transition socioécologique

Le Motel permet l’accès à une agriculture de proximité pour nourrir le monde d’ici. La vente des productions se fait entièrement en circuit court. En plus de l’accès à la terre pour la relève, le motel permet l’émergence de nouvelles solidarités entre les agriculteurs. Bien que ceux-ci soient dans des créneaux divers, la proximité des terres favorise les contacts humains et les échanges. Aussi, la mutualisation d’équipements permet une certaine réduction de l’empreinte écologique.