Autonomie alimentaire, au-delà d'une capacité à se nourrir localement

" Approvisionnement local et coordination des acteurs dans une optique d’autonomie alimentaire, de développement territorial et sectoriel " est une synthèse intéressante du secteur de l'alimentation au Québec.

En conclusion, le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) souligne que l'objectif d' autonomie alimentaire doit :

• s’inscrire dans une reterritorialisation du système agricole et alimentaire,
• viser une meilleure alimentation, une agriculture pérenne qui rémunère pleinement ses actifs agricoles et qui est en équilibre avec son environnement.

À cet égard, chaque filière comportant ses forces et ses défis, les analyses sectorielles devraient être couplées à des analyses territoriales pour déterminer dans quelle mesure il est possible d’améliorer l'autonomie alimentaire dans une logique de développement durable.

Cette synthèse aborde la distinction entre autosuffisance, sécurité et autonomie alimentaire.

• L’ autosuffisance alimentaire vise à répondre aux besoins alimentaires d’une population à partir de produits locaux (FAO, 2002).
• La sécurité alimentaire est le fait de s’assurer d’un accès suffisant en aliments de qualité, qui peuvent ne pas être locaux, afin de combler les besoins nutritionnels des populations (Goossens, 1997).
• L' autonomie alimentaire serait un concept en construction dont les pourtours sont encore à définir mais qui aurait une portée plus englobante que l’autosuffisance alimentaire.
  • CIRANO la définit comme étant le fait de maintenir et/ou d’augmenter notre capacité à se nourrir localement et ce, dans une logique de développement durable afin que cette autonomie soit pérenne et qu’elle implique une reterritorialisation de l’alimentation. L’autonomie alimentaire vise donc à sécuriser le plus possible, dans les limites d’une viabilité économique, notre alimentation avec des produits provenant du sol québécois, tout en s’assurant du maintien d’une agriculture viable à long terme par une rémunération adéquate de la production agricole, une réduction de l’empreinte environnementale de l’agriculture et des chaines agroalimentaires4 et un apport à la vitalité des territoires.

Puis, elle passe en revue plusieurs enjeux :

1. La demande alimentaire.
2. Des consommateurs inégaux devant la crise.
3. Un approvionnement varié selon les institutions, la restauration et le détail.
4. La chaîne de transformation.
5. La compétitivité des entreprises : main-d'oeuvre, numérique et gestion.
6. La mise en marché collective des produits agricoles.

https://cirano.qc.ca/files/publications/2020RP-35.pdf?fbclid=IwAR3z1LUBWhIid5KniHWwGlPgEVfujfBGYdoXRkKFusv_6pQvIfmCbQarqNQ