COP26 : le business climatique n’est pas une réponse à la crise climatique

Dans cette analyse, Natália Lobo explique pourquoi les solutions des grandes entreprises, fondées sur l'économie verte, ne règleront pas la crise climatique.

  • Ce sont des solutions qui accélèrent l'électrification, la numérisation et la financiarisation de la nature
    • "la clôture du livre des règles de l’Accord de Paris lance un nouveau moment politique : celui de créer les conditions de la mise en œuvre d’une nouvelle économie verte , beaucoup plus basé sur l’électrification, la numérisation et la financiarisation de la nature. "
  • Ce sont des solutions qui donnent aux pays de Nord le droit de polluer et imposent au pays du Sud la responsabilité d'assumer la compensation, et ce, au détriment des communautés locales
    • "l’article 6 de l’Accord de Paris a jeté les bases de la création d’un marché international du carbone. Dans la pratique, cela donne aux pays riches une « licence pour polluer », à condition qu’ils compensent leurs émissions. Ce type de raisonnement est à la base de ce qu’on a appelé un objectif de « zéro émission nette » (ou net zéro ) : il ne s’agit pas d’obliger les pays à réduire drastiquement leurs émissions à zéro – ce qui dérangerait des secteurs importants du pouvoir des entreprises, tels que les sociétés pétrolières et énergétiques – mais plutôt d’exiger que tout ce qui a été émis soit compensé d’une manière ou d’une autre."
    • "Ce qui n’est pas montré, c’est que cette compensation se produit dans des espaces réels et concrets . Ce que les négociations considèrent comme de simples « puits de carbone » sont en réalité des forêts et des territoires occupés par des peuples et des communautés qui ont leur mode de vie basé sur ces lieux, qui en prennent soin et sont entretenus historiquement par eux. "
    • " Avec l’augmentation de la demande de compensation, il doit y avoir une expansion des frontières agricoles, énergétiques et minérales dans les territoires du Sud, sous cette compensation prétendue. Ce n’est pas pour rien que les mouvements ont rebaptisé les « solutions » en « spoliations basées sur la nature ». Les grandes corporations mettent en péril la souveraineté alimentaire des territoires, renforcent le contrôle des terres et la surveillance. "
  • Ce sont des solutions qui transforment les impératifs de transformations en opportunité commerciale et de surveillance
    • "La grande responsabilité du méthane dans le changement climatique a été un moment fort de la COP26. Un problème qui pourrait être résolu par le désinvestissement dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage – principal responsable non seulement de l’émission de ce gaz à effet de serre, mais aussi de l’augmentation de la déforestation, de la contamination et de la violation des droits humains dans le monde – devient une nouvelle opportunité commerciale. "
    • "Les États-Unis se sont engagés à lancer un satellite à haute définition en 2022 pour générer des données sur les émissions de méthane de la planète entière . Il est curieux de constater comment ces technologies sont présentées comme des solutions magiques, sans tenir compte de leur grand potentiel militaire de surveillance sur l’ensemble du territoire mondial ."
  • Pour l'autrice, les vraies solutions passent plutôt par une économie féministe
    • "Traiter sérieusement la gravité de la question climatique suppose une réorganisation de la production. À partir de l’économie féministe , nous avons des indices sur la manière dont cette réorganisation devrait avoir lieu :
      • valoriser les secteurs et les activités économiques qui garantissent la durabilité de la vie,
      • enlever la centralité du marché de nos vies,
      • renforcer les processus démocratiques et populaires."
    • "de plus en plus de personnes sont également mobilisées par l’urgence de créer une autre manière de se rapporter à la nature dans les rues, les réseaux et les territoires .
      • Les réponses des mouvements passent par l’agroécologie ,
      • plus de pouvoir populaire et moins de pouvoir corporatif,
      • plus de centralité dans l’importance du travail – surtout le travail invisible des femmes – dans la durabilité de la vie, la souveraineté technologique au lieu du fétiche techniciste qu’une solution magique, comme la géoingénierie, pourra nous sauver."

https://capiremov.org/fr/analyse/cop26-le-business-climatique-nest-pas-une-reponse-a-la-crise-climatique/

bookmark Terme(s) relié(s)

padding Carnet(s) relié(s)

file_copy 81 notes
Tous les savoirs ancrés dans une perspectives féministes
file_copy 81 notes
person
Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 20 février 2024 18:01
category
Réfléchir, rechercher, Transition socio-écologique, Justice climatique et Résilience, Blogs et articles d'opinion
file_copy 216 notes
Transition socioécologique - Enjeux, leviers et stratégies
file_copy 216 notes
person
Intégré par Équipe En commun, le 30 mars 2023 11:27
category
Croissance économique et capitalisme, Crise écologique et climatique, Réfléchir et rechercher, Féministes

Auteur·trice(s) de note

forumContacter l’auteur·trice

Communauté liée

Transition socio-écologique

Communauté Passerelles

Profil En commun

forumDiscuter de la note

Publication

14 décembre 2021

Modification

14 septembre 2023 10:24

Historique des modifications

Licence

Attention : une partie ou l’ensemble de ce contenu pourrait ne pas être la propriété de la, du ou des auteur·trices de la note. Au besoin, informez-vous sur les conditions de réutilisation.

Visibilité

lock_open public