Dîner en trio : Développement économique et développement social, quelles avenues?

Activité tenue le 21 novembre 2023, dans le cadre des Ateliers des savoirs partagés.

👉 Les Cafés ou Dîner en trio sont des moments d'échange et de partage, entre les partenaires des MRC de Bellechasse, de La Matapédia et de la Côte-de-Beaupré, dans un contexte plutôt informel. L’objectif étant de rester en contact et de renforcer nos liens, ces moments d’échange permettent de discuter et de réfléchir ensemble aux enjeux et sujets prioriser dans le cadre du plan d’action de la triade des MRC.

Introduction - Mise au jeu

Mise au jeu de Claude Lepage, agent culturel à la MRC de Bellechasse.

Réflexions et constats de Claude, issus des visites exploratoires des ASP

D’entrée de jeu, il faut dire que c’est très variable d’un territoire à l’autre, mais j’observe tout de même une séparation, une dualité, une compartimentation entre :

  • Développement économique VS développement social
  • Réflexion VS action
  • Décroissance (TSÉ) VS croissance 
  • MRC VS organismes de développement 

La MRC se voit déposer des dossiers orphelins sur le pas de sa porte : le transport, le logement, le développement social en général qui est essentiel pour offrir un milieu de vie décent à la population. Notre organisme de développement économique a aussi des moyens limités, donc des choix à faire. Mais les besoins sont bel et bien présents! 

Si l’on retourne quelques années en arrière, les CLD consultaient les milieux et tous les secteurs rassemblés en tables sectorielles. Les CRÉ constituaient également des instances qui permettaient une mise en commun, une vision d’ensemble à l’échelle d’une région. Chez-nous, dans Bellechasse, on a pris le relais différemment avec des démarches territoriales et intersectorielles comme Agir collectivement dans Bellechasse, Actions concertées en développement des communautés, Comité Multigrains, etc. Les collègues de notre organisme de développement économique qui font de l’accompagnement d’entreprises, ont un mandat économique, mais doivent aussi accueillir des dossiers peu communs, multidimensionnels (ex. : avenir du collège, un bâtiment patrimonial multiusages) parce qu’on ne peut pas non plus tout compartimenter. Dans Bellechasse, on a la chance d’être dans les mêmes bureaux, donc ça permet davantage d’échanges et de travail en synergie.  Je sens malgré tout une distanciation entre le monde économique et le monde social. Aussi, nous avons peu de contacts avec la chambre de commerce. Y a-t-il lieu d’initier des rapprochements? De tisser davantage de liens? Peut-on être davantage intersectoriel? Est-ce que ça passe uniquement par de nouvelles ressources? 

À la lumière de ces constats, des questions sont lancées pour placer la discussion :

  1. Comment recevez-vous cette réflexion ?
  2. Comment ça se passe chez vous ?

Faits saillants de la discussion

  • Une opposition entre l’économique et le social existe bien, mais elle est peut-être plus créée que réelle.
  • Il y a des entreprises qui veulent s’impliquer dans leur communauté et qui font des dons pour différents projets sociaux. Elles contribue à la vitalité des milieux et recherchent une reconnaissance de leur dimension sociale.
  • Les entreprises ont besoin de la vitalité sociale et territoriale de leur milieu. 
  • Certaines personnes au sein des organisations portent un double chapeau développement social et économique, mais nos ressources sont limitées.
  • Le développement social est trop souvent négligé au profil du développement économique. Il y a beaucoup de sensibilisation à faire pour changer la perception des projets structurants et collectifs qui sont sous-estimés. Il faut sensibiliser vers une dynamique de complémentarité.
  • On est dans un climat et un système favorable à la productivité. On fait souvent référence à l’économie axée sur la productivité plutôt qu’à l’économie de «reproductivité» axée sur le bien-être, sur le vivre ensemble.
  • Le développement de quartiers résidentiels est le seul levier pour augmenter les revenus des municipalités, mais ce n’est pas dans la logique de la transition socioécologique. Globalement, comme société, on peut se questionner ces structures qui nous bloquent.
  • Lors de la mobilisation des partenaires, le langage utilisé varient en fonction des personnes à qui l’on s’adresse. Dans plusieurs cas, on a tendance à mettre l’accent davantage sur l’argent et sur l’effet levier économique d’une démarche en développement social, plutôt que sur la mission en tant que telle de la démarche. C’est comme un réflexe de se dire que l’aspect économique convainc davantage.

Pistes de réflexion pour établir un dialogue entre ces deux visions du développement

  • Intérêt pour la notion de développement économique communautaire qui concilie ces deux dimensions;

Référence à ce sujet : pdf Développement économique communautaire : Une synthèse de l'expérience québécoise Yvan Comeau et Louis Favreau

  • L’économie sociale et solidaire est une bonne piste qui concilie les deux sphères également. Elle représente 15% de notre économie québécoise, beaucoup de coopératives et d’entreprises à visée sociale. Dans le secteur du recyclage et de la réutilisation et de l’économie circulaire, il y a beaucoup d’entreprises d’ÉSS.

Synthèse des enjeux et défis de l'économie sociale et solidaire à l'échelle internationale, par René Lachapellepdf Les enjeux et défis de l'ESS à l'échelle internationale René Lachapelle 2023

  • L’économie sociale et solidaire doit vraiment se penser comme un modèle alternatif pas simplement comme levier vers des subventions. Mener les OBNL à se penser comme alternative proposant une autre façon de construire la société.
  • Une communauté entrepreneuriale permet d’intégrer différents partenaires et réfléchir ensemble aux besoins des entrepreneurs et des ONBL, en synergie avec les besoins du milieu.
  • On a intérêt à inviter les entreprises à parler des leurs investissements et de leurs actions dans le milieu. Plusieurs entreprises contribuent, par leurs actions, au développement de leur milieu, ce qu’il faudrait valoriser davantage.
  • Lorsque l’on parle de démarche de développement social, il faudrait mettre de l’avant la mission (bien-être de la population) et les retombées sociales autant que les retombées économiques.
  • On pourrait développer de véritables indicateurs de développement social (qualitatif), plus que le nombre de personnes mobilisées et le nombre de rencontres (quantitatif).
    • Les indicateurs environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG), évaluent la performance environnementale. La théorie des petits pas est majeure quand on essaie de faire converger sociaux-environnemental et l'économie.
    • Faire le portrait de son entreprise au niveau de l’impact social est aussi intéressant. On peut inviter les entreprises à faire l’exercice.
    • les indicateurs existent, mais ne sont pas valorisés! La fierté citoyenne par exemple, comment ça se calcule. Comment on mesure l’intangible?

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Intégré par Marie-Ève Lavoie, le 26 février 2024 16:11

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Publication

29 novembre 2023

Modification

28 mars 2024 09:07

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