Baliser l'innovation numérique pour la faire rentrer dans les limites planétaires

Nous comptions en 2019 environ 34 milliards d’appareils numériques à l’échelle mondiale, soit environ  par utilisateur (avec de grandes disparités régionales), et ce nombre risque d’augmenter davantage avec l’avènement des territoires connectés et l’Internet des objets (IoT). Si une part de l’innovation technologique occupe une place centrale dans la transition écologique, en développant des procédés et techniques visant à préserver et restaurer l’habitabilité de la planète, celle-ci se retrouve noyée par la création d’objets déjà obsolètes au regard des impératifs de la transition, gourmands en ressources et en énergie, et répondant avant tout à des orientations industrielles à court terme. En même temps, il y a un grand besoin de développer de nouveaux outils pour nous aider à anticiper, appréhender, et à naviguer à travers les changements que nos sociétés vont connaître, changements qui comportent leur lot de défis et d’incertitudes. Pour faire converger les transitions numérique et écologique, l’innovation doit donc trouver son équilibre entre la liberté minimale qu’elle requiert pour lui permettre d’offrir des outils au service de la transition et la nécessité de recadrer ses perspectives sur le long terme pour définir et inventer des technologies réellement soutenables.

Développer des outils au service de la transition et de nouveaux modèles d'affaires davantage compatibles avec la transition impliquerait notamment:

• • De réévaluer nos rapports vis-à-vis des GAFAM 

  • De sensibiliser et de former les acteurs gouvernementaux et financiers pour développer de nouvelles orientations et conditions de financement afin de guider le processus d'innovation

  • De sensibiliser et de former le milieu de l'innovation et des start up aux enjeux énergie/matière/ressource

  • De soutenir financèrement les innovations qui présentent un intérêt pour une transition vers une société plus soutenable

  • De développer des modèles d'affaires qui ne dépendent pas de la maximisation du temps passé sur les écrans ou du renouvellement perpétuel des appareils

  • D'adopter des mécanismes d'encadrement de l'obsolescence

  • De se doter de mécanismes d'identification des besoins pour alimenter le processus d'innovation, en portant une attention particulière à la justice environnementale (populations davantage affectées)

  • De généraliser l'offre de communs numériques au détriment de suites propriétaires enfermantes

  • De développer des services numériques sobres, légers et accessibles

L'image ci-dessous illustre comment, une fois liés les uns aux autres, ces basculements représentent des points d'étape importants baliser l'innovation numérique au Québec d'ici 2040. 

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Pour poursuivre la lecture: Une illustration complète du chemin de transition du défi numérique

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Ce carnet a été rédigé à partir des travaux du Défi numérique de Chemins de transition. Vous pouvez consulter le site internet de l'initiative pour retrouver l'ensemble des ressources disponibles.