Innovation et SMET :  développer des conditions favorables

Lors de notre réunion d'avril 2024 de la Communauté de pratique en santé/mieux-être au travail en Côte-Nord, nous avons exploré le lien entre l'innovation et la santé/mieux-être au travail (SMET), ainsi que les façons dont ces deux aspects peuvent se soutenir mutuellement. Marylin Manceau de l'ILOT et Valérie Savoie du Groupe entreprises en santé, ont partagé leurs réflexions et expérience sur le sujet.

Valérie a présenté certains constats sortie du rapport de la cartographie de l'écosystème d'innovation en santé/mieux-être au Québec, projet lancé par le Groupe ES en 2023. 

Marylin de son côté a présenté les résultats de leur Laboratoire d’apprentissage en innovation territoriale (EntrActe).  

Pour lancer notre discussion, nous nous sommes penchés sur les thèmes ressortir de ce laboratoire d'apprentissage, et que serait de beaux leviers à explorer pour favoriser l'innovation.

1. Valoriser l'intangible 

Nous avons faire ressortir l'idée que les petits gestes peuvent avoir un impact significatif, comme un accueil chaleureux, des mots d'encouragement, un lieu de travail agréable et même, un simple sourire. Cela rejoint l'idée des comportements de citoyenneté organisationnelle (CCO). Innover peut sembler intimidant, c'est pourquoi il peut être intéressant de faire des petits pas à la fois. En cours de route, il reste important de montrer de la gratitude et de la reconnaissance pour les progrès réalisés.

Nous avons discuté de l'importance des rencontres informelles, de faire de évaluations qualitative pour capturer l'ambiance et le climat au travail. Nous avons aussi besoin de se donner le droit de croire en ce qui est possible, même si cela semble hors de portée.

2. Sortir du toujours plus

Notre culture capitaliste nous amène à toujours vouloir faire plus. "sortir du toujours plus" demanderait de valoriser d'autres critères d'évaluation de la performance et de réfléchir à comment nous pourrions libérer de l'espace-temps. Innover ne veut pas dire d'ajouter une tâche de plus à faire. Innover arrivera lorsque l'on fera du ménage, de la place dans notre agenda, pour mieux réfléchir et prendre le temps d'échanger avec ses pairs.

3. S'entraider pour sortir des sentiers battus

L'innovation et la SMET sont deux domaines qui demandent une posture de courage. Pour favoriser l'innovation et le bien-être au travail, il est important de s'entraider pour sortir des sentiers battus, de passer en mode collaboratif, de discuter de nouvelles façons de travailler en équipe et d'être à l'aise avec l'idée de remettre en question des règles établies. Nous avons également abordé la nécessité de dédramatiser l'échec et de voir celui-ci comme une opportunité d'apprentissage, en proposant de valider des hypothèses plutôt que de chercher des solutions dès le départ.

 "Et si on luttait dans la joie?"  - un complice de entrACTE 

4. Le partage du pouvoir

Enfin, la question du partage du pouvoir a été évoquée. Plusieurs entreprises emboîtent le pas en ce sens avec les entreprises libérées, où le partage du pouvoir et une gestion mobilisante peuvent contribuer à créer des conditions propices à l'innovation et au bien-être au travail.

Cette rencontres a permis de prendre un pas de recul pour réfléchir à l'innovation en SMET, et nous encourage à revoir la manière dont nous pourrions répondre au futurs besoins qui émergeront dans nos organisations. 

Autre ressources:

Charte "Travailler autrement" :

RH - Le balado (carrefourrh.org)

pdf Cahier des tendances Global Watch

Quelques statistiques au sujet de la santé mentale:    

• Entre 49% et 55% des travailleurs-euses dans les petites et moyennes entreprises (PME) au Canada vivraient avec au moins une difficulté de santé mentale, conclut une étude en ligne réalisée par des chercheur.se.s de l'Université Laval.
• 71,5% des entrepreneur.e.s présentent un niveau élevé de détresse psychologique, selon une étude québécoise de Chassin et Derraji. Parmi ces mêmes répondants, 23,9% affirment ressentir des symptômes reliés à l’épuisement professionnel et 29,3% affirment souffrir ou avoir déjà souffert d’épuisement professionnel.
• 75% des entrepreneurs ont déjà souffert, ou connaissent un autre chef d’entreprise qui a souffert d’enjeux de santé mentale qui ont nécessité un arrêt de travail, selon un sondage de la Fédération mené entre le 22 août et le 10 septembre 2023.
• Selon l'Association canadienne pour la santé mentale, 42 % des chefs d'entreprise souhaitent prendre des initiatives en faveur de la santé mentale sur le lieu de travail, mais n'ont pas agi par manque de temps, de ressources ou de connaissances.
• 1/3 de la population vivrait avec de la détresse psychologique au-delà du seuil clinique.