Numérique (explications)

En complément de la note de terme (définition) : Numérique (adj. et nom)

Tentative de le définir :

«Numérique» est un terme employé pour désigner une époque qui est marquée par la convergence plusieurs forces de différentes natures qui contribuent à générer un chamboulement social et politique suffisant pour que de nombreux défis occasionnés par un mélange de facteurs - dont certains sont ou conjoncturels alors que d'autres semblent structurels et  d'autres semblent répondre à une certaine logique (qui demeure à élucider et dont l'orientation générale elle-même doit pouvoir faire débat encore longtemps) - au nombre desquels (défis) on compte la lutte contre la désinformation, l'utilisation à bon escient de la capacité computationnelle notamment afin de lutter contre les changements climatiques, la préservation de la neutralité du net pour le maintenir en tant qu'hyperlieu susceptible de favoriser l'essort de la démocratie plutôt que sa contraction par la création de divisions entre compagnies privées capables de livrer des services et public peinant à s'organiser et qui sont associés aux NTIC nous amènent à focaliser notre attention sur les aspectes technologiques du contexte. 
Or s'il y a une transformation de la civilisation qui s'appuie sur une évolution rapide des technologies de communication, elle est d'abord et avant tout culturelle. Mais elle a des implications qui dépassent le registre de la gestion du capital symbolique, même si la préoccupation pour l'image de marque, la réputation et la notoriété constitue le souci majeur de la majorité des utilisateurs.
Parmi les enjeux majeurs de cette période de chambardements il y a le remise en question du statut privilégié de la fonction auteur, les assauts contre la vérité, la crise de l'autorité. Remarquez que ces trois enjeux sont liés : auctorialité et autorité ayant une racine commune : «auctoritas».

En réalité l'auteur est une invention qui coïncide avec la naissance de l'humanisme. Et son entrée en crise explique au niveau plus fondamental que toute autre chose que certains auteurs parlent de l'entrée dans une ère post-humaniste.

Tout se passe comme si l'intensification de l'usage des technologies pour communiquer avait démasqué le caractère artificiel de l'autorité de l'auteur.

L'autorité risqu'alors d'être détournée au profit des charlatans les plus manipulateurs.
Mais la véritable autorité ne devrait pas reposer sur la contrainte que ce soit par la force physique ou la puissance des arguments rationnels. Son fondement légitime est la confiance que la capacité qu'une personne a de générer l'assentiment à ce qu'elle dit et fait parvient à engendrer chez les autres personnnes. Sauf que dans le contexte des transformations que l'évoluition dans les modes de communication entraînent, il devient possible que la confiance soit engendrée pour la combinaison de différents discours et actes dont certains ne peuvent être attribués à des acteurs humains. 
Ce qui pose d'importantes questions éthiques, politiques et philosophiques.

Voir les définitions : note de terme «Numérique (adj. et nom)»

Difficulté d'en délimiter les contours :

Spatialement : s'arrête-t-il jusque là où nos téléscopes peuvent voir, ou jusqu'où nos antennes peuvent «entendre» ?

Temporellement, quand commence l'époque numérique et se terminera-t-elle un jour ? Pour être remplacée par quoi ?

Enjeux concernant l'orientation du sens de l'histoire humaine

Est-ce que l'intelligence artificielle combinée à l'informatique quantique et à la bioprogrammation nous feront entrer dans l'ère du cybionte ? Et étions-nous déjà en numérie à partir du moment où il était possible d'imaginer un univers calculable soit depuis Leibniz ou peut-être même Pythagore ?

Il est difficie de définir ce qui justifie qu'on déclare un changement de paradigme.

Du point de vue de la nature peut-être que rien ne change et que Nietzsche avait raison de parler de l'Éternel retour du même.