note Note générale

24 août - La diversité des récits de transition dans notre quotidien

Activité réalisée dans le cadre de Semaine TeC - 21-24 août 2023.

Description

Le comité Récits de Transition en commun (TeC) travaille depuis plusieurs mois sur les différentes compréhensions des récits et leurs rôles dans l’action collective pour la.les transition.s socioécologique.s parmi ses membres. Ce travail a mené à une collecte de données exploratoire, un atelier de réflexion collective ou encore d’expérimentation d’approches liées au récit. Lors de cette journée, l’objectif était de réunir les membres dans une mise en partage ludique de la diversité des approches possibles au récit. Ces approches avaient pour point commun de « se frotter » ensemble à la complexité des visions et des imaginaires de transition par les récits du quotidien.

Animation

Jean-Noé Landry (Concordia)
Eleonord Robert-D’amour (CDC Centre-Sud)
William-Jacomo Beauchemin (Execo)
Lylou Sehili (Transition en commun - Présentation de Paroles d’ExcluEs)
Geneviève Dupéré (ÉcH2osystème) et Emmanuelle Hébert (Culture Montréal)

Synthèse/Idées à retenir

Accueil et activité brise-glace

Nécessité de renouveler notre regard et de se créer de nouveaux imaginaires, tout en laissant de la place aux voix et aux récits du passé et du présent ;
Rassembler les gens pour partager un narratif… Mais en même temps, une grande transition implique nécessairement de multiples micro-transitions, soit mille manières de vivre et de penser la transition: c’est donc presque impossible d’avoir un seul narratif qui engloberait toute cette expérience de la lutte socio-écologique.

Soraya Elbekkali souligne les points de vigilance à adopter:

Ne pas prendre pour acquis le temps des gens que nous consultons ou passons en entrevue. Il importe de revenir vers eux·elles par la suite et de les inclure dans tout le processus pour éviter une relation à sens unique.
Attention au green-washing (mettre en place des concepts qui, comme ce fut le cas du développement durable, sont simplement repris de manière superficielle et utilisés à des fins de marketing).Il faut plus d’engagement réel et de radicalité dans les actions.

Partage d’expériences : Les différentes approches des récits dans la transition socioécologique

EXEKO

L’équipe d’ExeKo pratique principalement deux types d’approches autour des récits :

Les parcours de vie personnels. Les méthodes employées s’inspirent de l’ethnographie et permettent de revisiter des épisodes personnels par rapport à leur contexte plus large, de penser à des symboles importants de notre vie et de construire des lignes du temps. La principale difficulté est la dimension traumatique de certains souvenirs, d’où l’importance d’avoir des sessions de care et d’after care.
La construction de récits collectifs et communs. Les méthodes prennent différentes formes pour construire des récits collectifs : par exemple une exploration collective d’un quartier pour comprendre comment il est modelé à la fois par l’institution et par la mémoire des individus ou encore scénariser ensemble des utopies et dystopies sur une thématique (ex: la médiation culturelle). Les limites et difficultés à ce type d’approche sont de bien guider le groupe vers un récit partagé et dénouer les tensions entre des personnes dont les récits s’opposent.

Le jeu de cartes du récit de Solon - CdC Centre-Sud

Ce jeu permet de parler de manière ludique de la transition socio-écologique, de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, mais aussi de l’équité et de la diversité. Il est utilisé dans un contexte d’éducation populaire. On oublie souvent le côté social du mouvement « socio-écologique » et ce jeu sert à le garder en tête en générant des discussions/réflexions sur divers enjeux de la lutte.

Projet artistique ÉcH2osystème, du Fleuve à la scène (Geneviève Dupéré)

Discussion autour de la question suivante : Comment le regard sensible/évocateur des artistes peut aider les luttes socio-environnementales et accélérer la transition en dépassant la simple dimension factuelle des sciences, ou celle, moralisatrice, de la politique?

Les arts ont un pouvoir d’action sur les personnes qui sont au courant des enjeux sans pourtant s’y sentir connectées. Les arts et les récits, en collégialité avec les autres connaissances, peuvent mieux faire éprouver l’urgence des problématiques.Il faut aller vers plus de collaboration entre les activistes et les artistes pour donner à voir une approche sensible de problématiques scientifiques complexes.

« Les arts permettent de sentir quelque chose qui est impossible à décrire. » (Geneviève Dupéré)

Paroles d’excluEs (PE)

L’équipe de PE adopte une approche de recherche-action et travaille à l’accompagnement des citoyen·ne·s dans la réalisation de leurs projets en fonction de leurs besoins. Leur travail est pertinent pour travailler sur la reconnaissance et la valorisation d’une diversité de récits et de points de vue :

Parmi les récits importants à développer dans la transition socio-écologique, on a besoin d’entendre les nuances et angles-morts qui complexifient la réalité et les problématiques (ex: un gain économique peut aggraver la situation sociale, ou un changement positif environnemental peut endommager le côté économique…) ;
Valoriser le savoir individuel ou ancestral (se réapproprier son narratif, redonner une légitimité à nos savoir-faire…) ;
Importance de la représentation: le lien de confiance qui fait venir les gens et les fait participer aux événements dépend de la présence et de l’implication des personnes de leurs différentes communautés (capables de les représenter) au sein d’une organisation ;
Soulever les angles-morts dans le discours et faire valoir la justice épistémique: qui entend-on, qui parle, quelle parole sera réellement prise en compte?
L’Idéal serait d’arriver à une transition où un monde permet la co-présence de plusieurs mondes (il y a déjà plusieurs manières de vivre, de fonctionner et de penser, il faut seulement les reconnaître plutôt que de voir cette réalité complexe comme un obstacle).