Espace Solutions : Cultures solidaires

Prise de notes - Cultures solidaires

Espace solutions

Dans le cadre de la 4e grande rencontre de Transition en Commun, consacrée aux croisements entre alimentation et transition socioécologique, un accent particulier a été mis sur l'évolution des initiatives en alimentation à l'échelle territoriale. À cet effet, une nouvelle formule de l’Espace Quartiers, l’Espace Solutions, a été testée avec succès. Présentée par Marlies Trujillo Torres (TeC) et Anne-Marie Aubert (CSAM), cette 2e partie de la soirée a souligné l'importance de faire évoluer les initiatives existantes en alimentation à Montréal et comment y contribuer collectivement. Inspiré du co-développement, cet espace vise à faire émerger les besoins des quartiers et à y répondre collectivement via la mise en place d’un espace de partage de savoirs et d’expertises. Parmi les quatre initiatives explorées, voici celle du Cultures solidaires !

ÉTAPES

1. SITUATION – 5 min- La personne aidée explique la situation et le type de soutien demandé.

Présenté par Véronique Larouche, directrice agriculture urbaine et verdissement, Ville en vert 

Projet:
Cultures solidaires c’est du maraîchage local et durable de qualité grâce à des jardins interreliés pour bâtir des réseaux d’alimentation, d’apprentissage et d’entraide à l’échelle du quartier.
Cultures solidaires lutte contre l’insécurité alimentaire et introduit l’agriculture en ville. Le programme préserve et stimule la biodiversité, réduit les îlots de chaleur urbains grâce à l’aménagement d’espaces agricoles cultivés sans intrants chimiques.
Nos espaces agricoles sont situés dans Ahuntsic, Cartierville et Villeray. Ils sont dédiés à la fois au maraîchage, à l’éducation environnementale et à la saine nutrition : Potager Louvain, potager du 4C, Jardin Au courant, Jardin du Patro, Conteneur de micropousses.

Nos activités : Ateliers sur l’agriculture urbaine (ex. : agriculture en pot, gestion des insectes nuisibles, etc.), ateliers sur la saine alimentation, visites, événements et auto-cueillettes ; vente via des marchés solidaires (Marchés Ahuntsic-Cartierville, portes ouvertes) qu’ils soient à endroit fixe (ex. Métro Sauvé) ou en itinérance ; distribution des cartes de proximité ; transfert de connaissances et compétences via l’employabilité de jeunes professionnels, à titre d’aides-maraîchers (Emploi d’été Canada), et aussi de jeunes du quartier (Coop d’initiation à l’entrepreneuriat collectif [CIEC]), de 14 à 18 ans, pour leur donner une première expérience de travail. 

Problématique:
Pérennisation du modèle : le projet vise la promotion de l’agriculture urbaine et la saine alimentation via l’augmentation des fruits et légumes sains et locaux, cependant les ressources (RH, matériel, etc.) demandent des revenus conséquents qui sont de plus en plus difficiles à trouver. Financement via des appels de projets (moins d’options, les montants diminuent).

Donc, plusieurs interrogations sur les suites du programme : garde notre objectif de desservir les populations vulnérables, le nombre de jardins ? Type de soutien sollicité: conseils sur la structure du programme financer le programme à LT; Comment faire fonctionner le programme et remplir nos objectifs à moindre coût?

2. CLARIFICATION – 5 min - Le groupe pose des questions pour s’assurer de bien comprendre la situation.

  • Quelle est la superficie des jardins ? R/ 4 X 500-600 pieds carrés  ;
  • Quel est le rendement des jardins ? R/ environ 3 tonnes de production ;
  • Est-ce qu’il y a une grande demande pour vos services? ; Est-ce que ça répond à un besoin de la population locale ? R/ Le besoin n’est peut-être pas si essentiel. Il existe des surplus qui sont donnés à la fin de la saison ;
  • Est-ce qu’il y a des revenus autonomes ? R/ Les ateliers d’animation sont gratuits ;
  • Êtes-vous ouvert à d’autres marchés solidaires, dans d’autres territoires ? R/ Pour le moment, il n’y a pas de participation à d’autres marchés ;  on réfléchit à vendre aux restos, mais on souhaite que ça demeure une petite part des activités (ne vaut  pas de contrevenir à la mission d’alimentation solidaire) ;
  • Faites-vous de la transformation alimentaire ? R/ Non ;
  • Est-ce qu’il y a des liens avec des organisations de transformation alimentaire ? R/ Il existe des liens, mais pas de transaction ; liens à développer ;
  • Le financement sert à quoi ? R/ Principalement, les ressources humaines : salaires des horticulteur·ice·s + animateur·ice·s ; le matériel est couvert par les revenus de vente ;
  • L’agriculture est énergivore en termes de temps et nombreux de roulement du personnel : est-ce que l’arrondissement est un partenaire ? R/ Oui, l’arrondissement soutient la démarche avec l’obtention des permis, le prêt de terrains, l’accès à l’eau et à l’électricité. mais pas d’appui financier de sa part ;
  • Est-ce qu’il y a une implication citoyenne aux potagers ? R/ Ça dépend des potagers ; celui qui est établi depuis plus longtemps, oui. Se présente sous forme d’appui maraîcher, d’appui à la vente ou de propositions d’ateliers et d’autres expertises (ex. plantes médicinales) ;
  • L’autocueillette, est-ce que les personnes paient ? R/Oui, mais les tarifs sont bas pour écouler les surplus ;
  • Avez-vous calculé l’écart entre le prix de production, votre prix de vente et le prix du marché ? R/L’écart est assez important. Une comparaison des prix est faite chaque année. 

3. SOUTIEN – 25 min – Le groupe offre des questions d’approfondissement, des commentaires ou des suggestions.

  • Trouver des bénévoles pour faire certaines tâches pour économiser sur le temps des employé·e·s ;
  • Demande de financements : les bailleurs de fonds demandent de plus en plus des partenariats. S’associer avec d’autres initiatives qui ont des missions complémentaires et des valeurs similaires (ex. cuisine collective d’Hochelaga-Maisonneuve) ;
  • Former des alliances pour aller chercher du financement ; il y a plusieurs organisations dans l’organigramme de l’agriculture urbaine. Les alliances peuvent mettre en lumière le besoin partagé ;
  • Mutualisation des ressources pour avoir des économies de coût et d’échelle ;
  • Ateliers : puisqu’ils sont populaires, demander une contribution volontaire (passer le chapeau), voire créer une offre payante (le nombre d’ateliers pourrait être augmenté et assurer un revenu) ;
  • Exemple de Partage ta terre : identification, dans Rosemont-Petite-Patrie, de terrains qui ne sont pas utilisés par leurs proprios/locataires et qui sont prêtés pour faire de l’agriculture. Profiter de l’expertise de vos maraîchers pour rassurer et entretenir une relation de confiance avec les citoyen·e·s prêteur·euse·s de terrain et aller chercher des terrains complémentaires aux potagers actuels ;
  • Aller chercher vos chiffres précis sur vos marges ; l’utiliser comme argument de vente ; revenu autonome qui peut pencher dans la balance dans les demandes de subventions ;
  • Trouver le moyen d’avoir des revenus autonomes : par la transformation des légumes ou une association avec un acteur qui en fait (ex.  La Transformerie)  ;
  • Collaboration avec des cuisines collectives pour utiliser les lieux ; cuisiner en batch faire appel à des bénévoles dans les cuisines collectives ;
  • Les surplus peuvent être donnés à un groupe de citoyens bénévoles pour faire de la transformation : supporte le développement des compétences autrement (fait tout le cycle production — vente — transformation) ;
  • Écartèlement entre les types d’activités : éducation et production. Se recentrer sur une des actions, celle que vous faites le mieux, et faire un partenariat avec une autre organisation qui se charge de l’autre. Faire bcq n’est pas forcément gagnant ! ;
  • Médias sociaux : créer une campagne de sociofinancement en démontrant la plus-value de vos activités dans le quartier ;
  • À quel point voulez-vous devenir pérenne ou quand considérez-vous pérenne ?  ;
  • Ville en vert demeure un OBNL ; aussi responsable du programme de l’Écoquartier et vit de financements publics ;
  • Les revenus sont majoritairement de l’écoquartier ; il y a aussi une boutique de produits écologiques ;
  • Lancement en production était une autre façon d’avoir des revenus autonome;
  • Une part de la population est aisée et l’autre non : la question du sociofinancement est intéressante dans ce contexte ; forme de conscientisation d’une part de la population et qui pourrait contribuer monétairement d’une certaine façon ;
  • Niveau de pérennité peut être déterminé par vos objectifs : Les moments de dons devraient peut-être aller chercher des bénéfices ? ;
  • Pour respecter la mission, conserver un % pour des dons, un % à prix solidaires, mais aussi un % pourrait être réservé pour assurer la pérennité ;
  • Faire une demande auprès du Ministère de l’Éducation — pour le volet ateliers et transfert de connaissances ? ;Militer (pour faire changer les cases de subvention au MAPAQ ?) ;
  • Jouer sur les conditions climatiques : prolonger la saison avec des infra-différentes ;
  • Le gouvernement du Québec offre des financements pour les serres en ce moment. Exemple : Culture froide — laitue, épinards, roquette — super belle récolte ! ;
  • CARAA : serre d’hiver prolonge la saison ; attention aux coûts ! ;
  • Trouver un acheteur régulier — ex. école , hôpitaux institution : permet d’avoir un revenu stable et prévoir son budget de la saison ;
  • Il existe des obligations institutionnelles pour faire de l’approvisionnement local — tirer parti de ça ! ;
  • Mutualisation et collaboration : Une ferme pour chaque quartier, mais avec des productions différentes et complémentaires pour contrer des enjeux de fatigue, de roulement de personnel, et de besoins en matériel. ;
  • Un élément fort pour faire avancer la situation : les alliances !!! ;
  • Chercher des collaborateur·trice·s qui font les mêmes activités que vous ; se partager les tâches ; allège les frais de l’employabilité et les coûts du matériel, le financements est plus intéressants parce que vous êtes plusieurs,
  • Mutualisation des ressources ;
  • Les organisations communautaires ont beaucoup été mises en compétition ; il faut lutter contre ça, avec l’alliance ;
  • Réfléchir à tous les maillons de la chaîne - production, vente, transformation -  et l’appréhender dans son système, ancré dans le territoire.

4. PISTES D’ACTION – 5 min – La personne aidée fait un résumé des apprentissages et des pistes de solution qu’elle souhaite retenir.

  • Réflexion sur le recentrement des objectifs et quelle est la mission de Cultures solidaires (fait-on plus de la production, de l’éducation, ou de la sensibilisation ? )  C’est un beau programme global, mais on gagnerait peut-être à s’allier avec d’autres organismes ;
  • Un arrimage pour de plus grandes sommes/ financements — bcq de regroupements , avec des organismes de production pour se faire entendre par le MAPAQ ;
  • Revoir nos revenus autonomes — tarifs pour les ateliers, par exemple ;
  • Transformation : nous-mêmes ou avec d’autres organismes ;
  • Prolongement de la saison : bonne idée, mais suppose d’autres ressources. Si on réussit à financer la version 2.0 (production hivernale) avec des programmes dédiés, ça ne règle pas le problème de fond. La mission originale n’est pas plus soutenue ;
  • L’apport des bénévoles.

5. CONCLUSION – 5 min – Les participant.es partagent ce qu’ils ont appris et/ou appréciés du sujet traité et/ou de l’activité.

Véronique :

  • La richesse des retours par des personnes externes à mon équipe qui permettent d’avoir une autre vision ;
  • Des questions que nous avions déjà soulevées en équipe et qui par les interventions du groupe deviennent légitimées! Merci pour le partage de connaissances ;
  • C’est enthousiasmant et c’est le fun d’avoir plein de cerveau pour son projet !

Participant·e·s :

  • On partage généralement une vision au sein de l’équipe : les regards extérieurs amènent « un grain de sel pour que la sauce soit plus savoureuse » ! ;
  • On devrait avoir ça dans notre vie personnelle aussi, un Espace solutions ! ;
  • L’accent est mis sur les solutions ou de nouvelles avenues ;
  • La multiplicité des bonnes idées et des pistes de solutions ;
  • C’est impressionnant et encourageant ;
  • Rare qu’on prend le temps de parler de solutions, de faire émerger des idées nouvelles ;
  • La ville intelligente — elle a déjà été définie comme technologique, c’est plutôt l’intelligence collective qui prime (Fait appel à des consultant·e·s aurait couté cher!) ;
  • IA donne des réponses probabilistes, alors que les humains ouvrent le champ des possibles ;
  • J’aimerais me retrouver dans la chaise du porteur de projet ! ;
  • Ça nous appelle à nous tourner vers les autres, à donner  parce que nous ne sommes pas dans une posture de protection d’intérêt ;
  • Il y a une part de réciprocité dans l’exercice ;
  • Conseils, les idées, c’est bien, mais il faut aussi faire quelque chose avec pour que ça crée de la valeur ;
  • l’alliance, faisons-la !
  • Visiter les autres pour voir comment les choses se passent ;
  • Impressionnant de constater qu’ en 20 minutes, on bâtissait sur les idées des autres ;
  • Rebondir sur les idées des autres, permet de créer un plan — de mobiliser l’intelligence collective. 

Lien vers la page web du projet : https://villeenvert.ca/cultures-solidaires/ 

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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la note de la 4e rencontre Espace Quartiers sur l'alimentation, ainsi que les notes des autres initiatives testées dans l'Espace solutions, soit :
Espace solutions : Projet d'épicerie solidaire; Espace solutions : Les Fruits défendus; Espace solutions : Café des habitudes

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TeC - Les quartiers dans la transition
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Intégré par Audray Fontaine, le 10 juin 2024 16:35
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Espace Solutions, Renforcement des capacités

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Localisation

Canada

Publication

10 juin 2024

Modification

28 juin 2024 10:53

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Visibilité

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Pour citer cette note

Amaralina Ramalho-Alvarez. (2024). Espace Solutions : Cultures solidaires. Praxis (consulté le 21 juillet 2024), https://praxis.encommun.io/n/hR6z9dfaRPJse4C_4QyTQdb3pNQ/.

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