Espace Solutions : Café des habitudes

Prise de notes - Café des Habitudes

Espace solutions

Dans le cadre de la 4e grande rencontre de Transition en Commun, consacrée aux croisements entre alimentation et transition socioécologique, un accent particulier a été mis sur l'évolution des initiatives en alimentation à l'échelle territoriale. À cet effet, une nouvelle formule de l’Espace Quartiers, l’Espace Solutions, a été testée avec succès. Présentée par Marlies Trujillo Torres (TeC) et Anne-Marie Aubert (CSAM), cette 2^e partie de la soirée a souligné l'importance de faire évoluer les initiatives existantes en alimentation à Montréal et comment y contribuer collectivement. Inspiré du co-développement, cet espace vise à faire émerger les besoins des quartiers et à y répondre collectivement via la mise en place d’un espace de partage de savoirs et d’expertises. Parmi les quatre initiatives explorées, voici celle du Café des Habitudes !

ÉTAPES

1. SITUATION – 5 min- La personne aidée explique la situation et le type de soutien demandé.

Présenté par Joanna Nisenbaum, propriétaire du Café des Habitudes.

Projet:
Au-delà d’être un simple café, nous sommes un véritable carrefour de la vie locale. Nous sommes fiers d’offrir non seulement une expérience de lieu de vie unique, mais aussi un écosystème diversifié de services et de soutien pour les entrepreneurs et la communauté dans son ensemble.Nous sommes des créateurs de belles habitudes de vie. Par notre approche holistique, nous souhaitons inspirer et motiver les individus et les entreprises à faire des choix plus conscients et écologiques pour un avenir plus durable. Nous voulons profondément être un catalyseur de changement positif dans notre communauté.En tant qu’entreprise humaniste, nous sommes déterminés à incarner le changement que nous souhaitons voir dans le monde. Nous croyons en la notion des 3 P : Profit - Planète - Personne, et nous nous efforçons de mettre en œuvre ces principes dans toutes nos activités, révélant que la performance économique peut s’accorder aux performances sociales et environnementales. Nous devons certes réaliser du profit, mais nous souhaitons également être au service de la planète et des personnes pour lesquelles nous développons de bonnes conditions de travail et une façon de prendre soin de sa santé physique et mentale de notre communauté. 

L’orientation de notre entreprise en matière d’approvisionnement auprès de fournisseurs québécois est ancrée dans notre conviction profonde envers le développement durable et notre engagement envers notre communauté locale.Notre menu végétalien est conçu en fonction de ce qui peut être cultivé au Québec, et nous favorisons le circuit court en travaillant directement avec les producteurs locaux.
De plus, nous n’avons opté pour aucun lait de vache, privilégiant plutôt les boissons végétales zéro déchet fabriquées par DAM Drinks, dont le lait d’avoine est 100 % canadien. Leur solution nous a permis d’éviter + de 10 000 Tetra Paks des poubelles, proposant ainsi une offre 100 % biologique et zéro déchet grâce à une entreprise montréalaise.
Nous sommes aussi fiers de notre partenariat avec La Vague, un acteur majeur dans la promotion de la consigne au Québec. Nous avons mis en circulation 2500 tasses consignables La Vague (la fameuse Tasse bleue), contribuant ainsi à un vaste réseau de plus de 400 cafés et restaurants participants à cette initiative écologique.Nous avons mis en place une politique rigoureuse de zéro déchet, en utilisant exclusivement des contenants réutilisables ou consignables pour la vente à emporter, tout en refusant les objets à usage unique.

Problématique:
Nous avons fait depuis le jour 1 des choix forts pour être en accord avec les recommandations concernant la transition alimentaire et écologique. Mais je me sens isolée dans le fait d’avoir déjà « traversé » la ligne d’arrivée de cette fameuse transition. Oui bien sûr je peux toujours faire mieux, nous ne sommes pas 100 % parfaits ! Comme personne. Et je ne trouve pas de soutien financier/reconnaissance pour mes actions et mes choix. Cela pourrait être, par exemple, des crédits d’impôt pour travailler avec certains fournisseurs locaux. Je limite tellement ma quantité de déchets.
Beaucoup d’économie est effectuée pour la ville, mais je ne vois pas de retour. Des organismes comme PME MTL me répondent que je suis trop avancée! Je me suis impliquée en tant que présidente du CA de La Vague pendant 2 ans. Organisme qui est subventionné par la Ville de Montréal pour accompagner des commerces alimentaires dans leur transition. Et c’est difficile de recruter alors que les accompagnements sont très peu dispendieux.
Ne devrions-nous pas avoir une compensation pour toutes ces actions ? Afin de reconnaître le travail des commerces et motiver les autres à changer leurs habitudes.

2. CLARIFICATION – 5 min - Le groupe pose des questions pour s’assurer de bien comprendre la situation.

• Quel type de soutien est souhaité ? R/Tout serait bien, mais pour que les gens soient incités à faire la transition, il doit y avoir une « récompense » (financière) à la fin. Surtout pour les commerçant·e·s qui fonctionnent sur un modèle typiquement capitaliste ;
• C’est une démarche personnelle, pourquoi avoir fait ce choix ? R/J’ai toujours voulu ouvrir un café, les solutions existaient déjà et il était hors de question que je crée un commerce qui répond aux codes habituels parce que ça aurait été contradictoire à mes valeurs

3. SOUTIEN – 25 min – Le groupe offre des questions d’approfondissement, des commentaires ou des suggestions.

• C’est très inspirant. Tu as partagé avoir un nœud à cause de ta position privilégiée, mais ta démarche est très inspirante. Ce serait quoi la fameuse récompense idéale ? De la visibilité ? De l’argent ? R/Il y a des bâtons, mais pas de carottes, par exemple : le programme de la Ville pour réduire le plastique ;
• As-tu la capacité de démontrer ta démarche ? R/J’ai tous mes chiffres, toutes mes listes de fournisseurs, etc. ;
• Ça prend souvent le bâton et la carotte. Est-ce qu’il pourrait y avoir une politique d’achat nationale, mais équivalente pour les commerces ? Fixer un objectif de % d’aliments du Québec, par exemple, avec un crédit d’impôt pour les commerces qui atteignent différentes cibles? ;
• Est-ce que tu penses que c’est plus facile d’intégrer ces changements-là quand tu pars de zéro et que tu développes un commerce, comparativement à un commerce déjà établi ? R/Il y a, dans les commerce déjà établi, une dynamique de changement à gérer en plus des efforts ;
• La Vague fait partie des programmes de la Ville et du GUTA ? ;
• Il faudrait être en mesure de démontrer aux gens que ça fonctionne et que c’est rentable ; changer le récit. Faire en sorte que les gens se parlent,  faire des concertation.

4. PISTES D’ACTION – 5 min – La personne aidée fait un résumé des apprentissages et des pistes de solution qu’elle souhaite retenir.

• Échange de bonnes pratiques ; cohorte d’apprentissage sur l’approvisionnement local et solidaire (initiative de Vivre en Ville) ;
• Est-ce qu’un réseau coopératif avec des fournisseurs communs, un accès à du matériel commun, etc. peut être une avenue envisageable ? (Exemple de Ici Coop) ;
• PME Mtl peut financer ce genre de projets ? R/Non ;
• Mais en tant qu’organisme communautaire, moi je serais intéressé à apprendre de tes pratiques, pour éventuellement créer un projet similaire. Comme ça, je pourrais profiter d’un financement que je pourrais te transférer à des fins de formation (partage d’expertise = finançable) ;
• Dans le cadre du GUTA (un maillage où des commerces se font accompagner), il est déjà arrivé que quelqu’un qui s’est fait accompagner devienne une structure accompagnatrice. Et ça, ça rentre dans un financement d’accompagnement ;
• Pour les organismes, le fait de trouver des projets d’autofinancement c’est très intéressant (approcher les Tables de quartier qui travaillent sur la sécurité alimentaire est une belle porte d’entrée pour du financement collectif) ;
• Es-tu membre de la chambre de commerce de Mtl ? C’est une occasion de réseautage, en plus d’une occasion d’être ambassadrice d’un type de projet « modèle » R/Non. Nous avons déjà travaillé avec la Jeune chambre de commerce, mais jamais payé le membership pour ça. ;
• Un chantier d’économie sociale de l’Île-de-Montréal ? ;
• Ça fait trois ans que tu as un café. Quels sont tes retours des clients ? R/C’est un lieu où tout le monde est accepté, comme à la maison. La transition qu’on impose à nous client·e·s est très bien prise généralement.

5. CONCLUSION – 5 min – Les participant.es partagent ce qu’ils ont appris et/ou appréciés du sujet traité et/ou de l’activité.

• La vision ultime est de devenir un incubateur de solutions. Si je peux être financée et avoir un impact positif (pas juste sur mes clients, mais à une autre échelle), je ne peux pas demander mieux ;
• La discussion ouvre une nouvelle porte sur la reconnaissance et le financement qu’il est possible d’aller chercher ;
• Mentorat et formation par les pairs ;
• Comment on peut valoriser les bonnes pratiques sans que les catégories (économie sociale, commerces, organismes communautaires, etc.) soient des barrières.

Lien vers la page web du projet : https://www.instagram.com/cafedeshabitudes/ 

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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la note de la 4^e rencontre Espace Quartiers sur l'alimentation, ainsi que les notes des autres initiatives testées dans l'Espace solutions, soit : Espace Solutions : Cultures solidaires; Espace Solutions : Projet d'épicerie solidaire; Espace Solutions : Les Fruits défendus - Montréal