Des pratiques de commoning au Québec

Conférence dans le cadre de l'École d'été sur les communs - juin 2023.

Conférencière

Marie-Soleil s’intéresse à la transition socio-écologique depuis 2013. Passionnée par les utopies réelles, c’est au Festival Virage qu’elle découvre le concept des communs. Immédiatement inspirée, elle décide d’y consacrer une thèse de doctorat pour mettre en lumière et faire reconnaître les pratiques de communalisation qui se déploient au Québec depuis 15 ans. Elle a participé à plusieurs missions sur les communs en France, Espagne, États-Unis et au Québec. Elle également autrice ou co-autrice de recueille, article, billet et lettre ouverte sur les communs. Face à l’urgence systémique, elle désire aujourd’hui mettre son 110% au déploiement de communs pour une «métamorphose radicale, démocratique, écologique et solidaire»

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Synthèse

Néo commun vs primo-commun 

• Comment répondre à nos besoins de subsistance? 
• Néo-communs: création original de notre temps 

Quelles sont les pratiques sociales de commoning?

• 7 grandes dimensions caractérisant les pratiques de commoning
  • activité de production et d'usage (produsage)
  • activité de reproduction et de care
  • activité visant à satisfaire à des besoins (plutôt que cumuler du capital)
  • activités volontaire
  • activité fondée sur l'auto-gestion et l'autonomie
  • relations entre pairs
  • principe d'inclusion( un commun doit être inclusif)

Grandes tendances

• les communs sont très présent dans le domaine de : la santé, l'alimentation et l'agriculture, l'éducation, l'environnement et la culture.

5 grandes familles de pratiques sociales en émergence au Québec

1. Étatisées-marchandisées
   • souvent issue de programmes gouvernementaux
2. Administrées-sous-financées
   • la volonté de prendre des décisions par consensus 
   • projets qui font face à une grande institutionnalisation de leur financement
   • difficulté à faire reconnaître leurs ontologies et valeurs face aux bailleurs de fonds et à l'État
3. Héro-porté
   • projets qui ont du mal à être supporté par l’État, et ont peu de support de la communauté également
   • beaucoup de projet issus de milieux ou de domaines marginalisés
4. Participatif
   • finalité de prendre soin des bien collectif
   • décision prise en général par tout le monde, par consentement
   • relation de collaboration avec les gouvernements locaux 
5. Relationnelles
   • constituées par la prise de décision par toute personne volontaire
   • forte décentralisation du pouvoir décisionnel
   • peu de relations marchandes, beaucoup de relations profondes d'amitié et de réciprocité
   • grande autonomie face au besoin de financement

À retenir

• les néo-communs qui émergent au Québec sont diversifiés et leurs pratiques semblent être influencé par la nature de leurs relations avec l'État et la capital (financement)

Période de questions

Y a-t-il des exemples de communs qui ont vu leurs pratiques évoluer d'une famille à l'autres ?

Oui, l'exemple d'une école en région rurale, qui a démarrée comme groupe informel, qui s'est instituée en OBNL et qui, face à la bureaucratie, a pris la décision de revenir en groupe informel. Ce commun a préféré établir une bonne collaboration avec la municipalité, qui lui donne accès gracieusement aux locaux, équipements, assurances et qui prend en charge les tâches administratives.

Y a-t-il des exemples de changements institutionnels ou réglementaire en faveur des communs?

Expérimentation de certaine forme de partenariat public-commun, par exemple, le Champ des possibles à Montréal, l'initaitive Transition en commun.

Qui peut contribuer à la mise en place des communs?

Toute personne volontaire. Les communs sont à la base un groupe de personnes qui vont se regrouper et s'organiser en vue de répondre ensemble à leurs besoins.

Commente favoriser le partage de connaissances ainsi que les collaborations aux seins et entre les communs?

On pourrait réfléchir à des programmes d'accompagnement des communs, comme la Communificadora qui a mise en place le modèle de soutenabilité des communs à Barcelone, qui permet d'outiller, d'accompagner, de documenter et de mettre en relation différents projets désirant s'inscrire dans la logique des communs.