Cette note décrit un projet de collaboration ou de partenariat réalisé avec l'équipe de Projet collectif.
L’équipe de Projet collectif a eu le grand plaisir d’accompagner le Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ) dans la mise en place de communautés de pratique. Ce projet a permis d’expérimenter des méthodes de conception et a été riche en apprentissages, notamment sur l’importance de prendre le temps.
L’intention initiale était de déployer des espaces de collaboration et de partage de connaissances entre les 10 centres d’amitié autochtones. Si chacun de ces centres intervient dans un contexte différent, les équipes font face à des défis similaires et souhaitent davantage se soutenir mutuellement, apprendre les unes des autres et partager des pratiques. Ici, des enjeux de dispersion géographique, linguistiques et de temps disponible sont observables.
Prendre le temps
Une particularité de ce mandat était sa temporalité. À Projet collectif, nous aimons travailler dans la durée pour être en mesure de tisser des relations de confiance et pour s’adapter au rythme du projet. Il n’est pas rare qu’une telle démarche prenne davantage de temps que prévu au départ et ce projet n’y a pas échappé. Il faut par exemple s’assurer de bien analyser le contexte, de bien définir les besoins avec les personnes concernées et de donner le temps à chacun·e de comprendre la démarche et de se l’approprier.
Il est essentiel de comprendre ce qu’est une communauté de pratique, de définir comment elle peut être utile et de l’adapter à la réalité des éventuel·les participant·es. Cette démarche a par ailleurs amené à utiliser une autre terminologie: nous avons ainsi travaillé autour de «cercles d’apprentissage», tout en s’inspirant du cadre très général et malléable des communautés de pratique.
Défis d’architecture
Le principal défi se trouvait dans la conception de l’architecture des cercles. Dans les consultations, plusieurs thématiques d’intérêt ont été identifiées, ce qui a rapidement mené à l’hypothèse de constituer plusieurs cercles. Ceci génère plusieurs questions : quelles thématiques à retenir, qui est invité·e à participer à quel cercle, y a-t-il des risques de dédoublement ou de sursolicitation?
Le processus a permis d’identifier des sujets transversaux, par exemple la guérison, qui n’ont pas à faire l’objet d’un cercle dédié, étant donné qu’ils sont abordés d’emblée dans tous les cercles.
Survol
Voici en rafale quelques autres points abordés dans le cadre de la démarche :
- le travail avec les directions des Centres d’amitié;
- la définition du rôle du RCAAQ;
- les différences entre la formation structurée et le coapprentissage;
- les stratégies de mobilisation et de communication;
- les stratégies d’animation et la formation des animatrices;
- le rythme des cercles et la nature de premières activités;
- les mécanismes pour permettre aux cercles de s’adapter au fil du temps;
- les effets souhaités et les indicateurs à évaluer pour permettre l’évolution de la démarche.
Le projet nous a amené à développer certains modèles et gabarits qui seront éventuellement partagés publiquement, dont :
- canevas d’animation;
- canevas de prise de notes;
- modèle de journal de bord;
- modèle d’évaluation;
- modèle de calendrier de déploiement et d’activités.
Suites
Des retombées sont déjà observables, notamment une meilleure compréhension des besoins et du contexte, une mobilisation des équipes des Centres d’amitié, une reconnaissance de la démarche de la part des directions et une prise en main par l’équipe du RCAAQ. Les effets des cercles d’apprentissages seront quant à eux observables dans la durée.
Les prochains défis seront, entre autres, de maintenir l’intérêt des participant·es, d’adapter la démarche en fonction de leurs besoins, de poursuivre les efforts d’animation et de conserver des traces des apprentissages. Le succès dépendra en grande partie de la capacité des participant·es des cercles à les transformer à la lumière de leurs aspirations.
Une des forces du projet est la motivation, les compétences et le soutien de la super équipe du RCAAQ, avec qui nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler. Une autre force se trouve dans la culture des Centres d’amitié, qui est très axée sur le dialogue et la collaboration dans un climat de confiance et de guérison, dont nous avons énormément appris.